Les niveaux de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère ont atteint un nouveau record en 2024, marquant la plus forte augmentation annuelle jamais enregistrée. Cette hausse sans précédent souligne la pression croissante sur le climat de la Terre et ses conséquences pour les populations les plus vulnérables.
Points clés
- Les niveaux de CO2 ont augmenté de 3,5 parties par million (ppm) entre 2023 et 2024, un record.
- Près de 80% des personnes les plus pauvres du monde vivent dans des zones exposées à des risques climatiques.
- Les forêts mondiales ont connu un déclin significatif, avec 8,1 millions d'hectares perdus en 2024.
L'augmentation historique des émissions de CO2
Les données récentes de l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) montrent une accélération alarmante de l'accumulation de CO2. En 2024, la concentration atmosphérique a grimpé de manière significative. Cette augmentation annuelle est la plus forte jamais enregistrée.
Les taux de croissance annuels mondiaux du CO2 ont triplé depuis les années 1960. La période de 2023 à 2024 a vu une hausse de 3,5 parties par million (ppm). Ce chiffre dépasse toutes les augmentations précédentes. Il met en évidence une tendance inquiétante.
Fait marquant
L'augmentation de 3,5 ppm de CO2 entre 2023 et 2024 représente la plus forte hausse annuelle jamais mesurée dans l'atmosphère terrestre.
Plusieurs facteurs expliquent cette hausse record. Les émissions de CO2 provenant des activités humaines sont la cause principale. À cela s'ajoutent une augmentation des feux de forêt en 2024. La capacité des puits de carbone naturels, comme les océans et les forêts, à absorber le CO2 diminue également. Ces systèmes sont sous stress, réduisant leur aide à la régulation climatique.
« Nous comptons sur les systèmes naturels pour nous aider à compenser nos impacts, et ces systèmes sont tellement stressés qu'ils commencent à réduire leur aide », a déclaré Oksana Tarasova, scientifique principale à l'OMM.
La chaleur piégée par le CO2 et d'autres gaz à effet de serre amplifie le changement climatique. Cela conduit à des phénomènes météorologiques plus extrêmes. La réduction des émissions est cruciale. Elle est essentielle non seulement pour le climat mais aussi pour la sécurité économique et le bien-être des communautés.
Les populations les plus pauvres face à la crise climatique
La crise climatique redéfinit la pauvreté mondiale. Un rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) révèle des chiffres préoccupants. Sur 1,1 milliard de personnes en situation de pauvreté multidimensionnelle, une grande partie est directement menacée par les aléas climatiques.
Environ 887 millions de personnes sont exposées à au moins un aléa climatique. Parmi elles, 651 millions en subissent deux ou plus. De plus, 309 millions vivent dans des régions confrontées à trois ou quatre chocs climatiques simultanément. Ces chiffres montrent l'ampleur du problème.
Contexte
La pauvreté multidimensionnelle évalue la privation sur plusieurs fronts : santé, éducation et niveau de vie, au-delà du simple revenu.
Certaines régions sont particulièrement touchées. L'Asie du Sud et l'Afrique subsaharienne comptent le plus grand nombre de personnes pauvres vivant dans des zones affectées. L'Asie du Sud compte 380 millions de personnes concernées. L'Afrique subsaharienne en a 344 millions. Ces régions sont souvent mal équipées pour faire face aux défis climatiques.
Le rapport insiste sur l'importance d'aligner la réduction de la pauvreté, l'atténuation et l'adaptation au climat, et la restauration des écosystèmes. Cela doit bénéficier à la fois aux populations et à la planète. Des solutions holistiques et transversales sont nécessaires. Elles doivent être financées de manière adéquate et mises en œuvre de toute urgence.
« Aborder des questions aussi complexes et interdépendantes exige des solutions holistiques, intersectorielles, financées de manière adéquate et mises en œuvre avec urgence », a souligné Haoliang Xu, Administrateur par intérim du PNUD.
Déclin forestier et défis environnementaux
Les forêts mondiales ont connu un déclin important en 2024. Le rapport du Forest Declaration Assessment 2025 indique une perte de 8,1 millions d'hectares. Ce niveau de destruction est 63% plus élevé que ce qui est nécessaire pour stopper la déforestation d'ici 2030, conformément aux objectifs mondiaux.
Malgré l'expansion des efforts de restauration, les flux financiers restent largement désalignés. Ils ne correspondent pas aux objectifs de protection des forêts. Cela entrave les progrès. La déforestation continue de contribuer aux émissions de CO2 et à la perte de biodiversité.
Actualités environnementales en bref
- Émissions du transport maritime mondial : Un accord historique pour réduire les émissions du transport maritime a été abandonné. La pression exercée par l'administration américaine et la motion de l'Arabie Saoudite ont conduit à l'ajournement des discussions.
- Tarif carbone de l'UE : L'Union Européenne prévoit d'offrir des fonds de développement aux pays affectés par son mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF). Ce mécanisme imposera des frais sur les émissions de CO2 des biens importés dès l'année prochaine.
- Pertes économiques en Chine : La Chine a enregistré des pertes économiques de 30,47 milliards de dollars au cours des trois premiers trimestres de 2025. Ces pertes sont dues à des catastrophes naturelles, endommageant 530 000 hectares de cultures.
- Forêts tropicales d'Australie : Les forêts tropicales humides d'Australie sont devenues les premières au monde à émettre plus de carbone qu'elles n'en absorbent. Les températures extrêmes entraînent plus de mortalité d'arbres que de croissance.
Innovations et initiatives pour le climat
Face à ces défis, des initiatives mondiales tentent d'apporter des solutions. Le Forum Économique Mondial, par exemple, met en œuvre diverses actions. Le Centre pour la Nature et le Climat travaille sur la sauvegarde des biens communs mondiaux. Il vise une transformation des systèmes vers un avenir net-zéro et positif pour la nature.
Exemples d'initiatives
- Coalition des Premiers Acteurs : Plus de 65 entreprises mondiales se sont engagées à hauteur de 12 milliards de dollars pour l'achat de technologies vertes. Ces technologies visent à décarboniser l'industrie du ciment et du béton.
- Initiative 1t.org : Plus de 90 entreprises mondiales se sont engagées à conserver, restaurer et planter plus de 8 milliards d'arbres dans 65 pays. L'objectif est d'atteindre 1 000 milliards d'arbres d'ici 2030.
- Alliance pour l'Action Alimentaire : Cette alliance engage 40 partenaires sur 29 initiatives. Elle vise à fournir des aliments sains et nutritifs tout en protégeant la planète. Au Vietnam, elle a soutenu la formation de 2,2 millions d'agriculteurs.
- Partenariat Mondial d'Action sur les Plastiques : Ce partenariat rassemble gouvernements, entreprises et société civile. Il travaille à l'éradication de la pollution plastique. Au Ghana, plus de 2 000 ramasseurs de déchets contribuent au nettoyage des plages et des égouts.
Ces efforts montrent une mobilisation croissante. La transition vers des économies plus durables est en cours. Cependant, l'ampleur des défis climatiques nécessite une action encore plus rapide et coordonnée. Les innovations technologiques et les changements de politiques sont essentiels pour inverser les tendances actuelles.
De nouvelles approches sont explorées. Par exemple, le développement de récifs artificiels dans des parcs éoliens marins. Au large de l'Angleterre, des 'cubes de récifs' en béton à faible émission de carbone ont été installés. Ces structures sont conçues pour encourager la vie marine. Elles offrent un habitat pour diverses espèces. Cela montre comment des solutions innovantes peuvent soutenir à la fois la production d'énergie renouvelable et la biodiversité marine.





