Un nouveau rapport de l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) confirme que les concentrations des principaux gaz à effet de serre dans l'atmosphère ont atteint des niveaux sans précédent en 2024. Les données, issues du réseau de surveillance mondial, révèlent une augmentation continue du dioxyde de carbone (CO2), du méthane (CH4) et du protoxyde d'azote (N2O), accentuant la pression sur le système climatique mondial.
Points Clés de l'Article
- Les concentrations de CO2, de méthane et de protoxyde d'azote ont atteint de nouveaux sommets historiques en 2024.
- Le niveau de CO2 a atteint 423,9 ppm, soit 52 % de plus que les niveaux préindustriels.
- Le méthane a augmenté de 166 % et le protoxyde d'azote de 25 % par rapport à l'ère préindustrielle.
- L'effet de réchauffement des gaz à effet de serre a augmenté de 54 % entre 1990 et 2024, le CO2 étant responsable de 81 % de cette hausse.
Des niveaux de gaz à effet de serre sans précédent
Le dernier bulletin de l'OMM, publié le 16 octobre 2025, dresse un constat inquiétant. Basé sur les observations du programme de la Veille de l'Atmosphère Globale (VAG), le rapport chiffre précisément l'accumulation des gaz qui réchauffent la planète.
En 2024, la concentration moyenne de dioxyde de carbone (CO2) a atteint 423,9 parties par million (ppm). Celle du méthane (CH4) s'est élevée à 1942 parties par milliard (ppb), tandis que le protoxyde d'azote (N2O) a atteint 338,0 ppb.
Qu'est-ce que l'ère préindustrielle ?
La période préindustrielle, généralement fixée avant l'année 1750, sert de référence pour mesurer l'impact des activités humaines sur le climat. Avant cette date, les concentrations de gaz à effet de serre étaient relativement stables, et le climat n'était influencé que par des facteurs naturels.
Le CO2, principal responsable du réchauffement
Le dioxyde de carbone est le gaz à effet de serre qui contribue le plus au changement climatique. Sa concentration a augmenté de 52 % par rapport à la période d'avant 1750. Selon l'OMM, la hausse record observée entre 2023 et 2024 est probablement le résultat combiné des émissions continues issues de la combustion d'énergies fossiles et de la variabilité naturelle du système climatique.
L'impact de cette accumulation est durable. Le CO2 reste dans l'atmosphère pendant des siècles, ce qui signifie que ses effets sur le climat se feront sentir pendant de très nombreuses générations.
L'effet de serre en chiffres
L'indice annuel des gaz à effet de serre (AGGI) de la NOAA indique que l'effet de réchauffement global des gaz à effet de serre à longue durée de vie a augmenté de 54 % entre 1990 et 2024. Le dioxyde de carbone est à lui seul responsable d'environ 81 % de cette augmentation.
Inquiétudes sur les puits de carbone
Le rapport souligne également les préoccupations croissantes concernant l'efficacité des puits de carbone naturels, comme les forêts et les océans. Ces écosystèmes absorbent actuellement environ la moitié des émissions de CO2 d'origine humaine, mais leur capacité pourrait diminuer à l'avenir.
Le réchauffement climatique et la déforestation menacent de saturer ces puits naturels, ce qui pourrait accélérer encore davantage l'accumulation de CO2 dans l'atmosphère.
Méthane et protoxyde d'azote : des hausses continues
Le méthane et le protoxyde d'azote, bien que présents en moindres quantités, ont un pouvoir de réchauffement bien supérieur à celui du CO2. Leurs concentrations ont également atteint des sommets en 2024.
Le cas du méthane (CH4)
La concentration de méthane a atteint 1942 ppb, soit une augmentation de 166 % par rapport aux niveaux préindustriels. Cependant, le rapport note un léger ralentissement. L'augmentation entre 2023 et 2024 a été inférieure à celle observée l'année précédente et également plus faible que le taux de croissance annuel moyen de la dernière décennie (2014-2023).
La situation du protoxyde d'azote (N2O)
Le protoxyde d'azote, principalement issu de l'agriculture et de l'industrie, a atteint 338,0 ppb, ce qui représente une hausse de 25 % par rapport à 1750. Comme pour le méthane, le rythme de son augmentation a légèrement diminué par rapport aux années précédentes, tout en restant à un niveau élevé.
Comparaison des augmentations (par rapport à 1750)
- Dioxyde de carbone (CO2) : +52 %
- Méthane (CH4) : +166 %
- Protoxyde d'azote (N2O) : +25 %
Conséquences et appel à l'action
L'OMM rappelle que l'augmentation des températures mondiales est directement liée à la hausse de ces concentrations. Cette tendance s'accompagne d'une intensification des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations.
Le message du Bulletin sur les gaz à effet de serre est clair : le renforcement de la surveillance est vital pour informer les actions nécessaires à la réduction des émissions et à l'atténuation du changement climatique.
Les scientifiques soulignent l'urgence de réduire drastiquement les émissions pour stabiliser le climat. Sans une action rapide et coordonnée à l'échelle mondiale, les concentrations de gaz à effet de serre continueront d'augmenter, avec des conséquences de plus en plus graves pour la planète et ses habitants.





