Un désaccord majeur oppose le sénateur démocrate Sheldon Whitehouse et la Heritage Foundation. Le sénateur a demandé des documents à l'organisation conservatrice concernant son rôle dans l'abrogation d'une décision clé sur le changement climatique par l'administration Trump. La fondation rejette cette demande, la qualifiant de tentative de museler le débat.
Points clés
- Le sénateur Whitehouse a demandé des documents à la Heritage Foundation.
- La demande concerne le rôle de la fondation dans la politique climatique de l'administration Trump.
- La Heritage Foundation refuse de coopérer, citant le premier amendement.
- Le débat porte sur la légitimité des régulations environnementales et la liberté d'expression.
La demande du Sénateur Whitehouse
Le sénateur Sheldon Whitehouse, représentant de Rhode Island, a adressé une lettre à Kevin Roberts, président de la Heritage Foundation, le 16 septembre. Cette lettre exigeait la remise de documents. Elle visait à éclaircir le rôle de la fondation dans la décision de l'administration Trump d'annuler une conclusion de l'Agence de protection de l'environnement (EPA).
Cette conclusion de 2009, dite de « mise en danger », stipulait que six gaz à effet de serre menaçaient la santé publique et le bien-être. Elle servait de base pour réguler les émissions de carbone des véhicules en vertu de la loi sur la qualité de l'air de 1970.
« Je suis préoccupé par le rôle que les entreprises de combustibles fossiles, certains fabricants, associations professionnelles, groupes soutenus par les pollueurs, et d'autres ayant beaucoup à gagner de l'abrogation de la conclusion de mise en danger — y compris votre organisation — ont joué dans la rédaction, la préparation, la promotion et le lobbying de la proposition », a écrit le sénateur Whitehouse.
Un fait important
L'abrogation de la conclusion de mise en danger de l'EPA en 2009 a été un objectif majeur de l'administration Trump pour réduire les régulations environnementales.
La réponse de la Heritage Foundation
En réponse à cette demande, Kevin Roberts a envoyé sa propre lettre. Il a également fourni une déclaration exclusive condamnant la démarche du sénateur Whitehouse. Selon Roberts, la lettre du sénateur reflète une incompréhension de son autorité et une tentative d'intimider ceux qui remettent en question l'agenda climatique. Il a affirmé que la Heritage Foundation accueille favorablement les débats politiques et la surveillance légitime.
Cependant, Roberts a clairement indiqué que la fondation ne cèdera pas ses documents internes. Il a invoqué la protection du premier amendement de la Constitution américaine. Ce dernier garantit la liberté d'expression.
« Notre recherche repose sur ses mérites, est publiée ouvertement, défendue avec fierté et protégée par le premier amendement », a déclaré Kevin Roberts.
Un débat sur la légitimité
Roberts a souligné que la prémisse de la lettre de Whitehouse est que toute contestation de la conclusion de mise en danger est non scientifique, immorale et corrompue. Il a insisté sur le fait que la position de la Heritage Foundation est au contraire « scientifique et morale ».
La fondation estime que les politiques anti-combustibles fossiles ignorent les effets positifs de leur utilisation sur la santé humaine et le bien-être. Elle cite une baisse de 98% des décès liés aux catastrophes climatiques au cours du dernier siècle.
Contexte de la décision de l'EPA
Plus tôt cette année, l'EPA, sous l'administration Trump, a proposé d'annuler la conclusion de mise en danger de 2009. L'administrateur de l'EPA, Lee Zeldin, a déclaré en juillet que cette proposition mettrait fin à seize ans d'incertitude pour les constructeurs automobiles et les consommateurs américains. Il a estimé que cette abrogation pourrait mettre fin à un billion de dollars ou plus en taxes cachées pour les entreprises et les familles américaines.
Les enjeux de la confrontation
Le sénateur Whitehouse a interprété l'abrogation de la conclusion de mise en danger comme un rejet de la science et de la santé publique. Il a suggéré que cette décision était le résultat d'une corruption. Selon lui, cela paralyserait la capacité du gouvernement fédéral à lutter contre la pollution climatique. Il a également affirmé que cela marquerait un recul alarmant par rapport à des décennies de jurisprudence, de science examinée par des pairs et de protections de la santé publique.
Il a souligné que de nombreux groupes industriels ont salué la décision de l'EPA. Il a qualifié cette décision de « recul partisan de la science ». Le sénateur a conclu que le public mérite une explication complète de toute tentative d'influencer cette décision à huis clos, compte tenu des milliards en jeu pour les intérêts de l'industrie polluante.
- Liberté d'expression : La Heritage Foundation invoque le premier amendement pour protéger ses travaux internes.
- Transparence : Le sénateur Whitehouse réclame la divulgation de documents pour évaluer l'influence des groupes de pression.
- Politique climatique : Le désaccord souligne les profondes divisions sur l'approche à adopter face au changement climatique.
L'impact sur le débat climatique
Cette confrontation met en lumière la polarisation du débat sur le changement climatique aux États-Unis. D'un côté, il y a la volonté de réguler les émissions de gaz à effet de serre pour protéger l'environnement et la santé publique. De l'autre, il y a la conviction que ces régulations étouffent l'économie et sont basées sur une science incomplète ou biaisée.
La Heritage Foundation insiste sur l'importance de considérer l'ensemble des effets de l'utilisation des combustibles fossiles. Cela inclut leur contribution à l'amélioration de la santé humaine et du bien-être. Elle estime que l'accent mis uniquement sur les effets négatifs est déséquilibré.
Le bureau du sénateur Whitehouse n'a pas répondu à une demande de commentaire au moment de la publication de cet article. Ce silence souligne la tension persistante entre les différentes factions politiques et idéologiques sur la question du climat.





