Un juge fédéral a rejeté une action en justice intentée par de jeunes militants écologistes visant à contester les décrets de Donald Trump favorables aux combustibles fossiles. La décision, rendue par le juge de district américain Dana Christensen, conclut que, malgré des preuves accablantes du changement climatique, une injonction judiciaire serait impraticable pour le tribunal.
Cette plainte cherchait à bloquer trois décrets exécutifs émis par l'administration Trump, incluant des mesures déclarant une « urgence énergétique nationale » et visant à « libérer l'énergie américaine », ainsi qu'une initiative pour « redynamiser » la production de charbon aux États-Unis.
Points Clés
- Un juge fédéral a rejeté la plainte de jeunes militants climatiques contre les politiques de Trump.
- Le juge a reconnu des preuves « accablantes » du changement climatique, mais a jugé une injonction « irréalisable ».
- La plainte visait à bloquer des décrets exécutifs pro-combustibles fossiles émis par l'administration Trump.
- Certains plaignants avaient déjà obtenu gain de cause dans l'affaire climatique historique Held v Montana.
Rejet d'une action en justice contre les décrets pro-fossiles
Le 17 septembre 2025, de jeunes militants pour le climat se sont rassemblés devant un tribunal de Missoula, Montana, pour contester les décrets exécutifs de l'ancien président Donald Trump. Ces décrets visent à promouvoir l'utilisation des combustibles fossiles. Vingt-deux plaignants, âgés de 7 à 25 ans et originaires de cinq États différents, ont déposé cette plainte. Ils cherchaient à bloquer des initiatives telles que la déclaration d'une « urgence énergétique nationale » et la volonté de « libérer l'énergie américaine », ainsi que la relance de la production de charbon aux États-Unis.
Selon les plaignants, ces décrets constituent un abus de pouvoir exécutif illégal. Ils enfreignent également la doctrine du danger créé par l'État, un principe juridique qui empêche les fonctionnaires de causer du tort à leurs citoyens. Cette action en justice s'inscrit dans un mouvement croissant de litiges climatiques menés par la jeunesse.
Faits Importants
- 22 plaignants, âgés de 7 à 25 ans, étaient impliqués dans cette affaire.
- Ils venaient de cinq États américains différents.
- La plainte visait à bloquer trois décrets exécutifs de l'administration Trump.
- Ces décrets incluaient des mesures pour une « urgence énergétique nationale » et la « libération de l'énergie américaine ».
Preuves « accablantes » du changement climatique reconnues
Dans sa décision rendue mercredi, le juge de district américain Dana Christensen a reconnu la validité des préoccupations des plaignants. Il a déclaré que les jeunes avaient présenté des « preuves accablantes que le climat change à un rythme stupéfiant ». Le juge a également précisé que ce changement découle de l'augmentation du dioxyde de carbone atmosphérique, causée par la production et la combustion de combustibles fossiles. Cette reconnaissance souligne la gravité de la crise climatique et l'impact des activités humaines sur l'environnement.
Cependant, malgré cette reconnaissance, le juge Christensen a estimé que son rôle en tant que tribunal était limité. Il a expliqué que sa préoccupation face aux dommages très réels présentés par le changement climatique et l'effet des décrets contestés sur les émissions de dioxyde de carbone ne lui conférait pas automatiquement le pouvoir d'agir par une injonction.
« Bien que cette cour soit certainement troublée par les dommages très réels présentés par le changement climatique et l'effet des décrets contestés sur les émissions de dioxyde de carbone, cette préoccupation ne lui confère pas automatiquement le pouvoir d'agir. »
— Juge Dana Christensen
L'argument de l'inapplicabilité judiciaire
Le juge Christensen a justifié sa décision en expliquant qu'accorder une injonction aux plaignants obligerait les agences défenderesses, et finalement le tribunal lui-même, à « examiner chaque action d'agence liée au climat prise depuis le début de la seconde présidence de Trump le 20 janvier 2025. » Cette tâche, selon lui, serait tout simplement irréalisable. Il a souligné l'absence de précédent pour une telle demande.
« En d'autres termes, cette cour serait tenue de surveiller un nombre incalculable d'actions d'agences fédérales pour déterminer si elles contreviennent à son injonction. C'est, tout simplement, une demande irréalisable pour laquelle les plaignants ne fournissent aucun précédent », a ajouté le juge Christensen. Cette position met en lumière les défis juridiques et pratiques liés à l'application des décisions judiciaires dans des affaires complexes comme le changement climatique.
Contexte Juridique
Plusieurs des jeunes plaignants avaient déjà participé à l'affaire historique Held v Montana en 2023. Lors de ce procès, le premier procès constitutionnel sur le climat aux États-Unis, un juge avait statué en faveur des jeunes. Ils avaient alors soutenu que le gouvernement de l'État du Montana avait violé leur droit constitutionnel à un environnement sain. Cette victoire avait marqué un précédent important pour les litiges climatiques aux États-Unis.
La doctrine du danger créé par l'État est un principe juridique qui vise à protéger les citoyens des actions gouvernementales qui pourraient leur causer du tort. Les plaignants dans cette affaire ont tenté d'utiliser ce principe pour contester les politiques pro-fossiles de l'administration Trump, arguant qu'elles mettaient en danger leur avenir environnemental.
L'administration Trump et les politiques énergétiques
Depuis son entrée en fonction, Donald Trump a mené des attaques généralisées contre les alternatives énergétiques durables et la science climatique. Son administration a souvent remis en question le consensus scientifique sur le changement climatique. En août 2025, son administration a publié un rapport affirmant que « le changement climatique est un défi – pas une catastrophe ». Cette affirmation a suscité de vives critiques de la part d'experts climatiques, qui ont qualifié le rapport de « farce » remplie de désinformation.
Selon un nouveau rapport de Public Citizen, une organisation à but non lucratif de défense des consommateurs et de l'éthique, Trump a nommé plus de 40 personnes directement employées par des entreprises de charbon, de pétrole et de gaz pour faire partie de son administration. Ces nominations soulignent l'orientation pro-combustibles fossiles de ses politiques et la prééminence des intérêts de l'industrie dans ses décisions.
- L'administration Trump a contesté la science climatique.
- Un rapport de son administration a minimisé le changement climatique.
- Plus de 40 personnes liées aux industries fossiles ont été nommées par Trump.
Impacts et perspectives futures
Le rejet de cette plainte par le juge Christensen soulève des questions importantes sur la capacité des tribunaux à intervenir efficacement dans les politiques climatiques à grande échelle. Bien que les jeunes activistes aient présenté des preuves scientifiques solides, la complexité de l'application judiciaire de telles injonctions demeure un obstacle significatif. Cette décision pourrait influencer la stratégie future des litiges climatiques, poussant les militants à explorer d'autres voies pour obtenir des changements politiques.
Malgré ce revers, le mouvement des jeunes pour le climat continue de gagner en visibilité et en influence. Des affaires comme Held v Montana montrent que les tribunaux peuvent parfois être réceptifs aux arguments des jeunes concernant leur droit à un environnement sain. L'engagement continu de la jeunesse dans la défense de l'environnement reste un facteur clé dans la pression exercée sur les gouvernements et les entreprises pour qu'ils adoptent des politiques plus durables.
La lutte contre le changement climatique implique des défis juridiques, politiques et sociaux. Les décisions judiciaires, comme celle-ci, façonnent le paysage des actions possibles et des limites du pouvoir judiciaire face à des problèmes environnementaux mondiaux. La vigilance et l'action citoyenne restent essentielles pour maintenir la pression sur les décideurs.





