Alors que la COP30 approche, les communautés côtières indiennes subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique. Des millions de personnes sont affectées par l'élévation du niveau de la mer, les inondations et les cyclones répétés. Leurs vies sont bouleversées, leurs maisons englouties et leurs moyens de subsistance détruits.
Points Clés
- L'élévation du niveau de la mer dans les Sundarbans atteint 1,2 pouce par an.
- Des îles entières, comme Lohachara, ont disparu sous les eaux.
- Des millions de personnes sont déplacées, perdant leurs maisons et leurs terres agricoles.
- Les cyclones et les inondations rendent les sols salins et infertiles.
- Les communautés luttent pour leur survie et leur avenir face à ces défis.
Des vies englouties par la mer montante
Arun Pramanik, 56 ans, pêcheur depuis des décennies dans le golfe du Bengale, a vu son île natale de Lohachara disparaître sous les eaux en 1996. Ce n'est plus qu'une pointe visible à marée basse. Sa famille a dû déménager sur l'île voisine de Ghoramara. Il fait partie des millions d'habitants des Sundarbans, une vaste région forestière partagée entre l'Inde et le Bangladesh, qui subissent les effets dévastateurs du changement climatique.
Les images satellite confirment une réalité alarmante : le niveau de la mer dans les Sundarbans a augmenté en moyenne de 1,2 pouce par an au cours des vingt dernières années. Cette élévation constante transforme radicalement le paysage et la vie des résidents.
Un fait alarmant
L'île de Ghoramara a perdu près d'un tiers de sa taille originale, et la moitié de sa population a déjà été relocalisée.
Des déplacements forcés et répétés
Deepak Patra, 62 ans, a été contraint de déménager six fois au cours des trente dernières années. Ses maisons ont été englouties par les eaux montantes. Il prévoit maintenant de quitter Ghoramara pour l'île de Sagar dès qu'un terrain lui sera attribué. Ses mots sont empreints d'une profonde lassitude et d'une grande anxiété :
"Je ne peux plus bouger, nous avons déménagé six fois, chaque fois c'est déchirant et douloureux. Je suis tellement inquiet pour l'avenir de mes enfants et de ma famille. Nous n'avons rien ici."
La situation à Ghoramara est critique. L'érosion s'est accélérée ces dernières années, menaçant les moyens de subsistance et réduisant les rendements agricoles. Les cyclones fréquents et les inondations ont rendu les champs salins, les rendant inutilisables pendant plusieurs saisons.
Les Sundarbans : un écosystème fragile
Les Sundarbans sont la plus grande forêt de mangroves du monde, un écosystème vital mais extrêmement vulnérable aux changements climatiques. Ses habitants dépendent directement de la nature pour leur survie, rendant l'impact de la montée des eaux encore plus dévastateur.
La quête désespérée d'un refuge
Les 5 000 habitants de Ghoramara n'ont pas d'eau courante et dépendent de quelques heures d'électricité solaire par jour. Beaucoup envisagent de déménager. Saima Bibi et sa famille de cinq personnes ont quitté Ghoramara pour Sagar après la rupture des digues, qui ont emporté leur maison, leur bétail et leur bateau.
"Il y avait de l'eau partout à cause des inondations, j'ai dû monter dans un arbre pour sauver ma vie. Nous n'avions pas le choix ; c'était dangereux d'y vivre. Cela a été très douloureux pour nous."
La famille de Saima vit maintenant dans une cabane de boue et de bambou, recouverte de tissus et de plastiques, sans aucune protection contre les éléments. L'avenir semble incertain, même sur l'île de Sagar, qui est elle aussi touchée par l'érosion à un rythme accéléré.
Des défenses naturelles et artificielles sous pression
Les autorités s'efforcent de renforcer et de construire de nouvelles digues sur Sagar, mais la fréquence et l'intensité croissantes des cyclones, des inondations et des tempêtes mettent à rude épreuve ces défenses, qu'elles soient naturelles ou artificielles. L'Inde est l'un des pays où le nombre de personnes déplacées par des catastrophes naturelles est le plus élevé, et ses communautés insulaires en paient le plus lourd tribut.
Les récits d'Arun, Deepak et Saima ne sont que quelques exemples parmi des millions de vies transformées par la crise climatique. Ces histoires soulignent l'urgence d'agir pour protéger les populations les plus vulnérables et s'adapter à une réalité environnementale en pleine mutation.
Statistiques de déplacement
- L'Inde enregistre l'un des plus hauts taux de déplacement de populations dû aux catastrophes naturelles.
- Les communautés insulaires sont les premières victimes de ces phénomènes.
L'avenir incertain des îles indiennes
La question de la survie de ces îles et de leurs habitants est plus pressante que jamais. Les efforts d'adaptation, bien que nécessaires, semblent parfois insuffisants face à l'ampleur des défis. La communauté internationale, réunie à la COP30, doit prendre la mesure de ces drames humains et s'engager concrètement pour soutenir ces populations et réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Les conséquences du changement climatique ne sont pas une menace lointaine. Elles sont une réalité quotidienne pour des millions de personnes en Inde, qui voient leurs terres, leurs maisons et leurs traditions disparaître sous leurs yeux. Leur résilience est mise à l'épreuve, mais l'aide et l'attention du monde sont essentielles pour leur offrir un espoir d'avenir.





