Une masse d'eau chaude inhabituelle, surnommée « The Blob » par les scientifiques, a été détectée dans l'océan Pacifique. Cette vague de chaleur marine (MHW) s'étend du golfe d'Alaska à la côte sud de la Californie. Elle représente une menace potentielle pour la vie marine et pourrait affecter les conditions météorologiques terrestres à terme.
Identifiée pour la première fois en 2013, cette masse d'eau est réapparue en juillet 2019 sous le nom de « Blob 2.0 ». Elle est désormais l'une des trois plus grandes vagues de chaleur marine jamais enregistrées dans le Pacifique Nord-Est depuis le début de la surveillance en 1982.
Points clés
- Une vague de chaleur marine géante, « The Blob », est présente dans le Pacifique Nord-Est.
- Elle est l'une des trois plus grandes depuis 1982.
- Les températures de l'eau sont quatre à dix degrés plus chaudes que la moyenne.
- Cette chaleur affecte la vie marine, notamment les algues toxiques et la chaîne alimentaire.
- Les scientifiques surveillent son évolution et son impact potentiel sur la météo terrestre.
Origines et ampleur du phénomène
En 2013, les scientifiques ont observé une masse d'eau anormalement chaude dans le Pacifique. Elle se trouvait entre le golfe d'Alaska et la côte sud de la Californie. Les météorologues ont rapidement identifié ce phénomène comme une vague de chaleur marine (MHW) à l'échelle du bassin. Ils l'ont surnommée « The Blob ».
Cette masse d'eau chaude a persisté de 2013 à 2016. Elle est réapparue en juillet 2019 sous une forme encore plus importante, désignée comme « Blob 2.0 ». Ce nouvel événement a duré 20 mois. Rachel Hager, porte-parole de NOAA Fisheries, a déclaré que cette nouvelle MHW a atteint une taille « approximativement égale à celle des États-Unis contigus ».
« Cette nouvelle MHW se classe désormais parmi les trois plus grandes MHW jamais enregistrées dans le Pacifique Nord-Est depuis le début de la surveillance en 1982. »
L'augmentation de la température de ces masses d'eau est significative. Elle varie de quatre à dix degrés Celsius au-dessus de la moyenne. Cette élévation thermique suscite de vives inquiétudes parmi les écologistes, les biologistes et les environnementalistes. Ils craignent un impact majeur sur la santé de la vie marine au sein de cet écosystème.
Chiffres clés sur « The Blob »
- Apparition initiale : 2013
- Réapparition : Juillet 2019 (Blob 2.0)
- Durée du Blob 2.0 : 20 mois
- Taille actuelle : Comparable aux États-Unis contigus
- Augmentation de température : +4 à +10 degrés Celsius par rapport à la moyenne
- Classement : Parmi les trois plus grandes MHW du Pacifique Nord-Est depuis 1982
Impact sur les écosystèmes marins
Les eaux chauffées par « The Blob » ont des conséquences directes sur les écosystèmes marins. Elles favorisent la prolifération d'algues toxiques. Ces algues peuvent nuire directement à la faune marine et aux humains qui consomment des produits de la mer contaminés.
De plus, la chaleur diminue l'approvisionnement alimentaire pour de nombreuses espèces. Les populations de saumons, d'autres poissons, de lions de mer et d'oiseaux marins sont particulièrement affectées. La base de leur chaîne alimentaire est perturbée, ce qui peut entraîner des famines et des déclins de population. La survie de ces espèces est directement liée à la disponibilité de nourriture.
Vagues de chaleur marine (MHW)
Une vague de chaleur marine est une période prolongée de températures océaniques anormalement élevées. Ces événements peuvent durer des jours, des semaines, voire des mois, et s'étendre sur des milliers de kilomètres. Les MHW sont souvent liées à des conditions météorologiques persistantes, comme des anticyclones, qui réduisent les vents et favorisent le réchauffement de la surface de l'océan.
Leurs impacts incluent la mortalité massive d'organismes marins, la perturbation des chaînes alimentaires et l'altération des habitats. Elles sont de plus en plus fréquentes et intenses en raison du changement climatique.
Conséquences sur la vie marine
- Prolifération d'algues toxiques : Les eaux chaudes stimulent la croissance d'espèces d'algues nocives.
- Diminution des ressources alimentaires : La chaleur affecte les organismes planctoniques, base de l'alimentation de nombreuses espèces.
- Impact sur les populations : Le saumon, les poissons, les lions de mer et les oiseaux marins subissent des pénuries alimentaires.
- Stress physiologique : Les températures élevées peuvent provoquer un stress thermique direct sur les animaux marins.
Effets potentiels sur le climat terrestre
Jusqu'à présent, cette MHW n'a pas provoqué de vagues de chaleur extrêmes sur terre. Cependant, l'air plus chaud affaiblit l'Anticyclone subtropical du Pacifique Nord. Cela entraîne une réduction des vents et une diminution du refroidissement par évaporation. Ces facteurs pourraient, à terme, influencer les conditions météorologiques terrestres. L'étendue de cet impact dépendra de la taille, de la profondeur et de la durée de « The Blob ».
Lorsque cette masse d'eau chaude s'approche des côtes, la majeure partie est refroidie par la remontée d'eaux plus froides des profondeurs. Cette remontée empêche généralement l'eau chaude d'affecter les températures terrestres. Cependant, certaines régions, comme la côte nord de l'État de Washington, ont connu moins de remontées d'eau. Cela a permis à la masse d'eau chaude d'influencer les températures côtières, entraînant une augmentation des températures à terre pour les villes de cette région.
« Ce nouveau blob est en passe d'être aussi puissant que le précédent événement. Déjà, en soi, c'est l'un des événements les plus significatifs que nous ayons vus. »
Andrew Leising, scientifique chercheur au Southwest Fisheries Science Center de NOAA Fisheries à La Jolla, Californie, a développé un système de suivi des vagues de chaleur dans le Pacifique à l'aide de données satellites. Selon lui, cette nouvelle vague « est en passe d'être aussi puissante que l'événement précédent ».
Surveillance et perspectives futures
Une préoccupation majeure est de savoir si cette nouvelle masse d'eau chaude persistera suffisamment longtemps pour affecter durablement l'écosystème marin. Les biologistes estiment que sa grande taille indique qu'elle a probablement déjà eu un impact. Nate Mantua, chercheur au Southwest Fisheries Science Center, a déclaré : « Cela semble grave, mais cela pourrait aussi disparaître assez rapidement si les conditions météorologiques inhabituellement persistantes qui l'ont causée changent. »
Les scientifiques de NOAA Fisheries ont tenu une réunion spéciale pour discuter de cette vague de chaleur émergente. Ils cherchent à anticiper et à suivre ses effets. Ils examinent actuellement les impacts documentés lors de la première apparition de la MHW en 2013, les comparant aux effets de la vague de chaleur actuelle.
« Compte tenu de l'ampleur de ce que nous avons vu la dernière fois, nous voulons savoir si cela évolue de manière similaire », a expliqué Chris Harvey, chercheur au Northwest Fisheries Science Center. Les experts continuent de surveiller ces masses d'eau chaude et d'effectuer des recherches. L'objectif est de mieux se préparer à l'avenir, notamment avec l'intensification du changement climatique.
« C'est un moment où nous devons tous savoir comment notre écosystème marin change, et ce que cela signifie pour ceux d'entre nous qui vivent le long de la côte ouest », a ajouté Kristen Koch, directrice du Southwest Fisheries Science Center. Pour des mises à jour sur « The Blob », il est possible de consulter le site web de suivi des masses d'eau de la NOAA.
- Recherche continue : Les scientifiques étudient les effets à long terme et les comparaisons avec les événements passés.
- Préparation future : Les données collectées aideront à anticiper les défis liés au changement climatique.
- Information du public : La NOAA fournit des mises à jour régulières pour la population côtière.





