Une nouvelle étude scientifique révèle que le ralentissement de la formation de la croûte océanique il y a des millions d'années a pu entraîner une baisse significative du niveau des mers. Cette découverte met en lumière l'influence des dynamiques géologiques profondes sur les océans de notre planète.
Points Clés
- Le niveau marin a chuté de 26 à 32 mètres il y a 15 à 6 millions d'années.
- Cette baisse est liée à un ralentissement de la production de croûte océanique.
- Les bassins océaniques se sont approfondis, absorbant plus d'eau.
- Une diminution des émissions de CO₂ volcanique a pu contribuer à un refroidissement climatique.
- Le phénomène est distinct des variations dues au réchauffement climatique actuel.
La tectonique des plaques et le niveau des mers
Entre 15 et 6 millions d'années avant notre ère, un phénomène géologique majeur s'est produit. La formation de nouvelle croûte océanique a connu un ralentissement notable. Cette période a eu des conséquences directes sur la profondeur des océans.
Des chercheurs ont étudié cet événement, publiant leurs conclusions sur la plateforme scientifique AGU. Leurs travaux montrent une relation directe entre ce ralentissement et une baisse du niveau marin global.
Un fait surprenant
À 12 milliards d'années-lumière de la Terre, la NASA a détecté un réservoir d'eau massif contenant 140 000 mille milliards de fois la quantité d'eau présente sur notre planète.
Un phénomène géologique mesuré
Colleen A. Dalton et son équipe ont analysé des données antérieures. Celles-ci indiquaient une diminution de 35% de la production de croûte océanique. Cette réduction est survenue lorsque de nouvelles roches se sont formées aux dorsales océaniques, poussant les roches plus anciennes vers les zones de subduction.
Le rythme de disparition de la croûte océanique a également ralenti. Ce processus a modifié la forme et la profondeur des bassins océaniques.
Impact sur la profondeur des océans
Le ralentissement de la production de croûte océanique a provoqué un approfondissement progressif des bassins. Imaginez une baignoire qui s'élargit et se creuse : elle peut contenir plus d'eau. C'est ce qui s'est passé avec les océans.
Les scientifiques ont pris en compte plusieurs facteurs. Ils ont examiné l'âge, la surface et le taux de destruction de la croûte océanique. Leurs calculs concordent : ce ralentissement général a entraîné une baisse du niveau des mers. Cette baisse est estimée entre 26 et 32 mètres.
Contexte historique
Si aujourd'hui la hausse du niveau marin est principalement liée au réchauffement climatique, sur des échelles de temps de millions d'années, la tectonique des plaques joue un rôle fondamental dans la régulation de la hauteur des océans.
Conséquences sur la chimie océanique et le climat
L'étude a aussi examiné l'impact sur le flux de chaleur provenant du manteau terrestre. Normalement, cette chaleur s'échappe par la croûte océanique, notamment aux dorsales. Là, la roche fraîche est en contact direct avec l'eau de mer.
Entre 15 et 6 millions d'années, cette dissipation de chaleur aurait diminué de 8% en moyenne. Une réduction plus marquée, allant jusqu'à 35%, a été observée au niveau des dorsales océaniques. Cette baisse a pu avoir des conséquences importantes sur la chimie des océans. Elle a modifié les interactions hydrothermales et la dissolution des minéraux dans l'eau de mer.
Refroidissement climatique et calottes glaciaires
La production de croûte océanique s'accompagne d'une activité volcanique sous-marine. Cette activité libère du dioxyde de carbone (CO₂) dans l'atmosphère. Des travaux antérieurs, impliquant certains des chercheurs de cette étude, suggèrent que le déclin de cette production a pu réduire les émissions de CO₂.
Cette diminution des émissions aurait contribué à un refroidissement climatique global. Des températures plus basses favorisent l'expansion des calottes glaciaires. Plus d'eau est alors piégée sous forme de glace sur les continents. Cela réduit le volume d'eau dans les océans, accentuant la baisse du niveau marin.
« La contraction thermique des océans combinée à l'expansion des calottes glaciaires a pu provoquer une chute supplémentaire du niveau marin de plus de 60 mètres durant cette période », affirment les auteurs du rapport.
Preuves géologiques et cohérence des données
Bien que les archives géologiques de ces changements de niveau marin soient limitées, les conclusions de l'étude sont cohérentes. Elles s'accordent avec les données de stratigraphie séquentielle. Ces données proviennent de dépôts sédimentaires côtiers, notamment au New Jersey et au large de la Nouvelle-Écosse.
Ces éléments confirment l'importance des processus tectoniques. Ils montrent comment ces forces profondes peuvent modifier notre planète sur de très longues périodes. Comprendre ces mécanismes anciens nous aide à mieux appréhender les dynamiques actuelles et futures du niveau marin.





