Mardi, lors d'événements distincts, le président Donald Trump et le gouverneur de Californie Gavin Newsom ont présenté des visions radicalement différentes de la politique climatique. S'exprimant à l'Assemblée générale des Nations Unies, M. Trump a qualifié le changement climatique de « plus grande escroquerie », tandis que M. Newsom a officialisé un partenariat climatique entre la Californie et le Brésil.
Ces deux approches mettent en lumière une profonde division au sein de la politique américaine sur la manière de répondre aux défis environnementaux et économiques mondiaux.
Points Clés
- Donald Trump a qualifié les politiques climatiques de « combine verte » qui mènera les nations à l'échec lors de son discours à l'ONU.
- Gavin Newsom a signé un accord avec le Brésil pour renforcer la coopération en matière de climat, d'énergie propre et de réduction de la pollution.
- La Californie vise la neutralité carbone d'ici 2045, tandis que le Brésil vise 2050.
- Ces événements simultanés illustrent le débat intense aux États-Unis sur la direction de la politique énergétique et environnementale.
Le Discours de Trump aux Nations Unies
Lors de son allocution à l'Assemblée générale des Nations Unies, le président Donald Trump a vivement critiqué les politiques climatiques mondiales, les qualifiant d'immorales et de destructrices pour les pays occidentaux. Il a exprimé son scepticisme quant au consensus scientifique et aux prévisions des organisations internationales.
« Ce ‘changement climatique’, c'est la plus grande escroquerie jamais perpétrée sur le monde, à mon avis. Si vous ne vous éloignez pas de cette combine de l'énergie verte, votre pays va échouer », a déclaré M. Trump.
Le président a affirmé que les prédictions passées sur le climat, notamment une déclaration de l'ONU en 2000 qui, selon lui, prévoyait des conditions pires qu'une guerre nucléaire, ne se sont pas réalisées. Il a appelé à un rejet total et immédiat de ce qu'il nomme le « concept mondialiste », qui demande aux nations industrialisées d'imposer des contraintes à leurs propres économies.
M. Trump a également établi un parallèle entre les politiques climatiques et les accords commerciaux, affirmant que les pays qui respectent les règles sont désavantagés par ceux qui ne le font pas. Il a justifié l'application de droits de douane par les États-Unis comme une mesure corrective à cette dynamique.
Le Partenariat Californie-Brésil de Newsom
Au même moment, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, adoptait une approche diamétralement opposée. Il a signé un protocole d'accord avec des représentants du Brésil pour renforcer la coopération bilatérale sur les questions climatiques.
Contexte : La Diplomatie Climatique des États
La Constitution américaine confère au gouvernement fédéral le pouvoir de conclure des traités avec des nations étrangères. Cependant, les États peuvent signer des protocoles d'accord (Memorandum of Understanding - MOU) non contraignants pour collaborer sur des objectifs communs, comme la protection de l'environnement, le commerce ou la recherche. La Californie a une longue histoire de diplomatie climatique subnationale.
Gavin Newsom a décrit le changement climatique comme « l'enjeu existentiel de notre époque ». L'accord vise à aligner les efforts de la Californie et du Brésil pour atteindre leurs objectifs respectifs de neutralité climatique, fixés à 2045 pour l'État américain et 2050 pour la nation sud-américaine.
« En renforçant notre partenariat avec le Brésil, la Californie réaffirme une vérité simple : les défis mondiaux exigent une coopération mondiale », a déclaré M. Newsom.
Le gouverneur a ajouté que cette collaboration était particulièrement pertinente à l'approche de la Conférence mondiale sur le climat de l'ONU, qui sera accueillie par le Brésil plus tard cette année.
Les Axes de Coopération de l'Accord
Le protocole d'accord entre la Californie et le Brésil détaille plusieurs domaines de collaboration clés. Ces initiatives visent à créer des solutions communes pour la réduction des émissions et l'adaptation au changement climatique.
Les principaux points de l'accord incluent :
- Tarification du carbone : Développement et mise en œuvre de programmes de tarification du carbone basés sur le marché, y compris l'utilisation de crédits carbone de haute qualité.
- Transports propres : Promotion des carburants à faible teneur en carbone, expansion des véhicules à zéro émission et de leur infrastructure, et amélioration des systèmes de transport public.
- Conservation : Protection de 30 % des terres et des océans d'ici 2030, avec un engagement communautaire pour l'éducation climatique.
- Qualité de l'air : Renforcement de la gestion de la qualité de l'air par une meilleure surveillance, des contrôles réglementaires et des analyses coûts-bénéfices.
- Solutions basées sur la nature : Investissement dans la protection de la biodiversité, les marchés du carbone et le déploiement de technologies propres pour l'atténuation et la résilience climatiques.
Selon le bureau du gouverneur, ces efforts conjoints sont conçus pour réduire la pollution de l'air et les émissions de gaz à effet de serre, tout en protégeant la santé publique et en renforçant l'économie.
Implications Économiques et Politiques
La divergence entre les approches de Trump et de Newsom a des implications économiques importantes, notamment pour les consommateurs californiens. L'accent mis par la Californie sur les politiques climatiques a suscité des débats sur son impact sur le coût de la vie.
Prévisions sur le Prix de l'Essence
Une analyse du professeur Michael Mische de l'USC a averti que les prix de l'essence en Californie pourraient augmenter de 75 % pour atteindre 8,43 dollars le gallon en 2026. Cette prévision est liée aux fermetures prévues de deux grandes raffineries dans l'État, une conséquence des politiques visant à réduire l'offre de combustibles fossiles.
Sur le plan politique, ces deux visions opposées préfigurent probablement les débats nationaux à venir. L'approche de Trump met l'accent sur la souveraineté nationale et la croissance économique non entravée par les réglementations environnementales. En revanche, celle de Newsom positionne la Californie comme un leader mondial de l'action climatique, utilisant la coopération internationale pour stimuler une économie verte.
Le gouverneur Newsom doit également participer à des discussions lors de la Semaine du Climat à New York, un événement organisé en partie par la Clinton Global Initiative et le New York Times, où il devrait continuer à défendre sa vision pour l'avenir de la politique climatique et de la démocratie.





