L'ancienne Première ministre britannique Theresa May a vivement critiqué la direction prise par son propre parti conservateur. Elle accuse les Tories de tenter de séduire l'électorat de Nigel Farage en renonçant à des engagements climatiques cruciaux. Cette stratégie, selon elle, affaiblit la position du Royaume-Uni sur la scène internationale et divise le pays sur une question qui devrait être unificatrice.
Points Clés
- Theresa May dénonce la volonté des Tories d'abroger la loi sur le changement climatique de 2008.
- Elle qualifie cette mesure d'«extrême et inutile», minant le leadership britannique.
- L'ancienne Première ministre critique la «diabolisation du système judiciaire» par les politiciens.
- Elle met en garde contre les dangers du populisme et de la polarisation pour la démocratie.
Un virage populiste et ses conséquences
Theresa May a exprimé son désaccord avec la proposition d'abroger la loi sur le changement climatique de 2008. Cette loi impose au gouvernement de réduire les émissions de carbone de 80 % d'ici 2050. Pour May, cette décision est une «mesure extrême et inutile» qui «saperait fatalement» le leadership du Royaume-Uni sur les questions climatiques.
Elle a rappelé que l'engagement du Royaume-Uni à atteindre la neutralité carbone avait été pris sous son administration. Cependant, des figures actuelles du parti, comme Kemi Badenoch, ont qualifié cet objectif d'«impossible». Kemi Badenoch a également plaidé pour une extraction extensive de pétrole et de gaz en mer du Nord.
«Cette annonce renforce la politique climatique comme une ligne de fracture dans notre politique, plutôt que d'être le problème unificateur qu'elle était autrefois», a déclaré Theresa May à la Chambre des Lords. «Et, pour le Parti conservateur, cela risque de chasser les voix du parti Reform au détriment de l'électorat plus large.»
Un fait important
Le Royaume-Uni s'est engagé à atteindre la neutralité carbone, un objectif initié sous l'administration de Theresa May. Les récentes propositions de certains membres du parti conservateur remettent en question cet engagement.
La diabolisation du système judiciaire
Outre la politique climatique, Theresa May a également critiqué la «diabolisation du système judiciaire» par des politiciens. Elle estime que ces derniers «colportent des récits populistes» qui «éroderaient la confiance du public dans les institutions de notre démocratie et donc dans la démocratie elle-même».
Robert Jenrick, ancien secrétaire d'État à la Justice, avait notamment attaqué des juges liés à des organisations caritatives pro-frontières ouvertes. Il avait affirmé que les juges qui «estompent la ligne entre adjudication et activisme n'ont pas leur place dans notre système judiciaire».
Mise en garde contre le populisme
Malgré des expériences «frustrantes» avec les tribunaux lorsqu'elle était ministre, May a exhorté son parti à «agir avec prudence». Elle insiste sur l'importance de maintenir le respect des droits de l'homme.
«Chaque pas que nous faisons pour réduire notre soutien aux droits de l'homme ne fait qu'encourager nos rivaux et affaiblir notre position dans le monde», a-t-elle averti. Elle a conclu en soulignant que les politiciens occidentaux qui utilisent le populisme et la polarisation à des fins politiques à court terme «risquent de donner la victoire à nos ennemis».
Contexte historique
La loi sur le changement climatique de 2008 est une législation fondamentale au Royaume-Uni. Elle a établi un cadre légal contraignant pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, avec un objectif de réduction de 80% par rapport aux niveaux de 1990 d'ici 2050. Cet engagement a été renforcé plus tard par l'objectif de neutralité carbone.
Les enjeux de la mer du Nord
La discussion autour de l'extraction de pétrole et de gaz en mer du Nord est un point de discorde majeur. Alors que certains appellent à une transition rapide vers les énergies renouvelables, d'autres, comme Kemi Badenoch, défendent l'exploitation des ressources fossiles nationales pour assurer la sécurité énergétique. Cette divergence met en lumière les tensions entre les objectifs climatiques à long terme et les préoccupations économiques et énergétiques immédiates.
- Sécurité énergétique: L'exploitation des ressources nationales est souvent présentée comme un moyen de réduire la dépendance aux importations.
- Coût économique: Le coût de l'extraction et l'impact sur les investissements dans les énergies renouvelables sont des facteurs importants.
- Impact environnemental: L'extraction de combustibles fossiles est directement liée aux émissions de gaz à effet de serre.
Ces débats montrent la complexité de la politique climatique. Ils révèlent les défis auxquels sont confrontés les gouvernements pour équilibrer les impératifs économiques, sociaux et environnementaux.
L'unité face aux défis mondiaux
Theresa May insiste sur l'importance de l'unité. Elle rappelle que le changement climatique devrait être un facteur de rassemblement. Au lieu de cela, il est devenu un sujet de division politique. Cette polarisation pourrait nuire à la capacité du Royaume-Uni à jouer un rôle constructif sur la scène mondiale.
Les enjeux ne se limitent pas seulement aux émissions de carbone. Ils touchent aussi à la réputation internationale du pays. Un recul sur les engagements climatiques pourrait envoyer un signal négatif aux partenaires internationaux et affaiblir les efforts mondiaux pour lutter contre le réchauffement climatique.
En somme, les déclarations de Theresa May soulignent une profonde inquiétude. Elle craint que les tactiques populistes ne compromettent les valeurs démocratiques et les engagements environnementaux du Royaume-Uni. Cela pourrait avoir des répercussions durables sur la politique intérieure et la position du pays dans le monde.





