Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, s'est rendu à New York cette semaine pour se positionner comme une alternative à Donald Trump sur la politique climatique. Son déplacement coïncide avec des déclarations de l'ancien président Trump minimisant les préoccupations concernant le changement climatique, qualifiant ces dernières de « la plus grande arnaque jamais perpétrée dans le monde » lors de la Semaine du Climat des Nations Unies à New York. Newsom a riposté en qualifiant ces affirmations d'« abomination » et de « doublement stupides » lors d'un forum parrainé par le New York Times.
Points Clés
- Gavin Newsom se positionne en leader climatique, critiquant Donald Trump.
- Trump qualifie le changement climatique de « plus grande arnaque ».
- Newsom met en avant le cadre réglementaire de la Californie pour l'innovation verte.
- Des groupes environnementaux critiquent Newsom pour des reculs sur les énergies fossiles.
- Le conflit entre protection environnementale et coûts énergétiques est un défi majeur pour Newsom.
Newsom défend le leadership climatique de la Californie
Lors de son intervention, Gavin Newsom a insisté sur le rôle de la Californie en tant que leader mondial dans la réduction de la pollution. Il a également souligné la transition de l'État vers une économie sans carbone. Newsom a affirmé que l'innovation technologique, comme celle d'Elon Musk et Tesla, n'existerait pas sans le cadre réglementaire californien. Cette déclaration met en lumière l'importance des politiques publiques pour stimuler le développement des énergies propres.
Ses commentaires ont été prononcés le mercredi, un jour après les déclarations de Donald Trump. L'ancien président avait critiqué les efforts internationaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Newsom a exhorté son auditoire à regarder les faits : « Vous n'avez pas besoin de croire en la science. Croyez en vos propres yeux. »
Fait Intéressant
La Californie est le premier État des États-Unis à avoir mis en place des normes d'émissions de véhicules. Ces normes ont ensuite été adoptées par d'autres États, influençant la politique environnementale nationale.
Critiques et enjeux économiques
Les affirmations de Newsom ont été contestées par Chris Wright, secrétaire à l'Énergie sous l'administration Trump. Wright, qui a pris la parole après Newsom, a souligné que la Californie impose des factures énergétiques élevées à ses consommateurs. « Si vous êtes un ouvrier, si vous appartenez à la classe ouvrière, cela nuit à votre qualité de vie », a déclaré Wright. Cette observation met en évidence la tension entre les objectifs environnementaux et l'impact économique sur les ménages.
Ces échanges ont involontairement mis en lumière les défis auxquels Newsom est confronté. Alors qu'il se prépare à une probable candidature à la Maison Blanche en 2028, il doit maintenir une image de politicien progressiste. Il doit aussi séduire les électeurs en dehors de la Californie, un État majoritairement démocrate.
« Vous n'avez pas besoin de croire en la science. Croyez en vos propres yeux. »
— Gavin Newsom, Gouverneur de Californie
Pression des groupes environnementaux en Californie
Pendant que Newsom faisait la promotion de son bilan climatique à New York, une coalition de plus de 40 groupes environnementaux en Californie lui adressait une lettre. Cette lettre, au ton sévère, l'accusait de reculer sur la question climatique. Ils ont exprimé leur déception face à ce qu'ils considèrent comme une incohérence entre les discours et les actions.
Nicole Ghio, directrice exécutive de Food & Water Watch California, a déclaré : « Alors que le gouverneur Newsom vante son bilan climatique sur la scène nationale et internationale, nous ne devons pas le laisser oublier qu'il faut plus que des mots pour être un leader climatique. » Elle a ajouté : « Il doit cesser de céder aux intérêts des grandes compagnies pétrolières et agir pour les tenir responsables, et défendre la sécurité de notre environnement unique et magnifique et de nos communautés dynamiques. »
Contexte Politique
Le débat sur la politique climatique est un élément central de la scène politique américaine. Les approches divergent fortement entre les partis. Les démocrates comme Newsom prônent des mesures strictes pour réduire les émissions, tandis que certains républicains, comme Trump, expriment un scepticisme quant à la gravité du changement climatique et à l'efficacité des réglementations.
Revirement sur les puits de pétrole et de gaz
La lettre des groupes environnementaux a énuméré des mesures pro-environnementales prises par Newsom. Elle a ensuite détaillé les changements de position récents. Parmi eux figure la législation visant à simplifier l'approbation de nouveaux puits de pétrole et de gaz. Ce revirement intervient après des mois où Newsom avait vivement critiqué les raffineurs pour les prix élevés de l'essence, allant jusqu'à convoquer une session législative spéciale pour imposer de nouvelles réglementations.
Ce changement de cap est survenu après l'annonce de la fermeture de deux raffineries. Ces fermetures réduiraient considérablement l'approvisionnement en carburant pour les automobilistes californiens, ainsi que ceux du Nevada et de l'Arizona. Cela menacerait également la capacité des compagnies aériennes et des installations militaires à obtenir du carburant, et augmenterait probablement des prix déjà parmi les plus élevés du pays.
Statistiques Énergétiques
- La Californie a les prix de l'essence les plus élevés des États-Unis en raison de taxes et de réglementations environnementales strictes.
- L'État importe une partie importante de son pétrole brut, notamment du Moyen-Orient et de l'Amérique du Sud.
- Malgré ses ambitions vertes, la Californie reste un État consommateur important de produits pétroliers.
La controverse de la raffinerie Valero
La coalition environnementale a particulièrement critiqué l'administration de Newsom pour avoir pris « la mesure sans précédent de chercher un acheteur pour la raffinerie Valero de Benicia ». Cette raffinerie doit fermer en 2026. L'administration aurait utilisé les ressources de l'État pour favoriser les combustibles fossiles, alors que les forces du marché rendaient les opérations non rentables.
Les rapports sur d'éventuels renflouements de plus de 100 millions de dollars pour la raffinerie sont « profondément préoccupants ». Selon la coalition, cela créerait un précédent inacceptable de soutien aux industries défaillantes avec des fonds publics. Ce conflit entre la protection de l'environnement et les coûts de la vie est l'un des nombreux problèmes que Newsom doit gérer. Il tente de passer d'une image de progressiste californien à celle d'un modéré plus grand public, dans l'espoir de décrocher la nomination présidentielle.
Cette situation illustre la complexité des défis politiques et économiques liés à la transition énergétique. Les décisions prises par les dirigeants ont des répercussions directes sur l'environnement, l'économie et la vie quotidienne des citoyens. Équilibrer ces impératifs est une tâche délicate, surtout pour un politicien ayant des ambitions nationales.
Défis pour l'avenir politique de Newsom
Le chemin de Newsom vers une éventuelle candidature à la présidence en 2028 est semé d'embûches. Il doit prouver qu'il peut concilier les exigences environnementales avec les réalités économiques. La perception de son action en Californie sera scrutée attentivement par les électeurs nationaux. Sa capacité à naviguer entre les attentes des groupes progressistes et les préoccupations des classes moyennes et ouvrières sera déterminante.
Le débat sur le climat, les coûts énergétiques et l'industrie pétrolière restera un sujet central. Les observateurs politiques suivront de près comment Newsom gérera ces tensions. Sa performance sur ces dossiers influencera directement sa crédibilité et son attractivité au-delà des frontières de la Californie.





