Le Bureau de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables (EERE) du Département de l'Énergie américain aurait demandé à ses employés d'éviter certains termes clés liés au climat et à l'environnement. Cette directive, rapportée par NPR et Politico, concerne des mots comme « changement climatique » et « énergie verte », qui sont pourtant au cœur des missions de ce bureau.
L'EERE est le principal organisme fédéral finançant la technologie des énergies propres aux États-Unis. Il soutient la recherche sur l'efficacité énergétique des bâtiments et des véhicules, ainsi que le développement des énergies renouvelables, incluant le solaire, l'éolien, les piles à combustible à hydrogène et l'énergie géothermique. Son budget pour l'exercice fiscal 2023 s'élevait à 3,46 milliards de dollars.
Points Clés
- Le Département de l'Énergie aurait demandé à ses employés d'éviter des termes comme « changement climatique » et « énergie verte ».
- La directive émanerait du Bureau de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables (EERE).
- Le Département de l'Énergie nie officiellement l'existence d'une telle directive.
- Cette mesure s'inscrit dans une tendance plus large de l'administration Trump visant à restreindre l'information climatique.
- La prohibition s'étendrait aux sites web, rapports internes et documents publics du Département.
Une Directive Interne Controverse
Selon un courriel interne obtenu par NPR, les employés du Bureau de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables (EERE) ont reçu des instructions précises pour éviter d'utiliser une douzaine de mots et expressions dans leur travail. Ces termes sont pourtant fondamentaux pour la compréhension et la communication de leurs projets et recherches.
Parmi les expressions concernées figurent « changement climatique », un phénomène principalement causé par la combustion humaine de pétrole, de gaz et de charbon. Le terme « décarbonisation », courant en politique énergétique et en recherche pour désigner la réduction de la pollution par le dioxyde de carbone, serait également proscrit. De même, « énergie propre », souvent utilisé pour décrire le solaire, l'éolien et d'autres sources d'électricité non fossiles, est mentionné.
Chiffres Clés
- 3,46 milliards de dollars : Budget du Bureau de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables (EERE) pour l'exercice fiscal 2023.
- Une douzaine : Nombre de mots et expressions que les employés auraient été invités à éviter.
- 2017 : Année où des termes liés au « changement climatique » ont été retirés du site web de l'agence après l'entrée en fonction de l'administration Trump.
L'expression « transition énergétique », qui fait référence au passage global de l'économie loin du pétrole, du gaz et du charbon, est aussi sur la liste. Ce changement est déjà en cours, les gouvernements et les entreprises cherchant à réduire la pollution qui réchauffe la planète. La directive aurait averti les employés d'éviter ces mots dans toutes les facettes de leur travail.
La Position Officielle du Département de l'Énergie
Malgré les preuves internes, le Département de l'Énergie (DOE) a officiellement nié l'existence d'une telle directive. Ben Dietderich, attaché de presse du Département de l'Énergie, a répondu aux questions de NPR en déclarant :
« Il n'y a aucune directive au Département de l'Énergie instruisant les employés d'éviter d'utiliser des expressions telles que 'changement climatique' ou 'émissions'. Le président Trump et le secrétaire Wright restent engagés en faveur de la transparence et d'un dialogue ouvert et honnête sur la science du climat. »
Cette déclaration contredit directement le contenu du courriel interne obtenu par NPR. La tension entre les communications officielles et les directives internes soulève des questions sur la politique de l'administration concernant la communication scientifique.
Une Stratégie Administrative Plus Vaste
Cette initiative s'inscrit dans un effort plus large de l'administration Trump visant à restreindre l'accès à l'information sur le changement climatique et à affaiblir les efforts fédéraux pour en aborder les causes. Des milliards de dollars de financement de la recherche ont été annulés. Des sites web fédéraux qui rendaient publiques des données cruciales sur l'élévation du niveau de la mer, les phénomènes météorologiques extrêmes et d'autres effets du changement climatique ont été fermés.
Contexte Historique
Ce n'est pas la première fois que l'administration Trump tente de limiter le vocabulaire utilisé par le Département de l'Énergie. Immédiatement après l'entrée en fonction de Trump en janvier 2017, de nombreuses occurrences du terme « changement climatique » ont été retirées du site web de l'agence. Deux anciens employés ayant participé à cette directive ont confirmé ces faits, demandant l'anonymat par crainte de représailles.
Des scientifiques qui conseillaient le gouvernement sur les réglementations en matière d'air et d'eau propres ont été licenciés. Il en a été de même pour des scientifiques qui synthétisaient les dernières recherches sur l'impact du changement climatique aux États-Unis. La nouvelle directive irait plus loin en élargissant la liste des expressions interdites et en excluant ces termes de tous les produits de travail.
Impact sur la Recherche et la Communication Scientifique
La prohibition s'étendrait au site web du Département de l'Énergie, aux rapports internes et aux documents publics. Cela inclut les documents décrivant les opportunités de financement fédéral. Une telle restriction pourrait avoir un impact significatif sur la capacité des scientifiques et des chercheurs à communiquer efficacement leurs découvertes et à obtenir des financements.
La suppression de ces termes clés pourrait également semer la confusion dans le public et minimiser la gravité des enjeux climatiques. Les experts estiment qu'une communication claire et précise est essentielle pour mobiliser l'action face au changement climatique. Les agences fédérales ont un rôle crucial à jouer dans cette communication.
- Transparence : La négation officielle contredit les informations internes.
- Financement : Les documents de financement pourraient être affectés par les restrictions de vocabulaire.
- Compréhension publique : La suppression de termes clés peut obscurcir la compréhension des enjeux environnementaux.
Conséquences Potentielles à Long Terme
Les conséquences de telles directives pourraient être profondes. Elles pourraient freiner la collaboration internationale sur les questions climatiques, étant donné que de nombreux termes interdits sont universellement reconnus dans la communauté scientifique mondiale. De plus, cela pourrait démoraliser les scientifiques fédéraux, dont le travail est intrinsèquement lié à ces concepts.
La science du climat repose sur des données et une terminologie précises. Limiter l'usage de ces termes peut compromettre la rigueur scientifique et la capacité à élaborer des politiques basées sur des faits. La communauté scientifique surveille de près ces développements, craignant une érosion de l'indépendance scientifique et de l'intégrité des données publiques.
En somme, cette situation met en lumière la tension entre les objectifs politiques d'une administration et la nécessité de communiquer ouvertement et précisément sur des sujets scientifiques d'importance mondiale.





