La récente Assemblée Générale des Nations Unies a été marquée par un climat d'incertitude et d'appréhension. Des milliers de leaders mondiaux et d'acteurs de la santé mondiale se sont réunis à New York pour la 80ème session, la première depuis les réductions significatives de l'aide étrangère américaine. Ces coupes, s'élevant à plusieurs milliards de dollars, ont créé une nouvelle dynamique dans les discussions sur la santé et le développement.
Les participants ont exprimé des points de vue variés, allant de l'anxiété face à l'avenir du financement à l'optimisme quant à de nouvelles approches. L'événement a mis en lumière la nécessité de repenser les stratégies de collaboration mondiale et de trouver des solutions durables face aux défis sanitaires planétaires.
Points Clés
- L'Assemblée Générale de l'ONU a été affectée par les coupes budgétaires américaines.
- Les leaders de la santé mondiale ont ressenti un mélange d'anxiété et d'urgence.
- Certains voient une opportunité d'intégrer davantage le secteur privé.
- D'autres soulignent la nécessité de solutions de financement innovantes.
- Un appel général à une meilleure collaboration et à des dialogues plus profonds a émergé.
Un Climat d'Inquiétude et d'Urgence
Solomon Zewdu, PDG de The END Fund, une organisation dédiée à l'élimination des maladies tropicales négligées, a décrit l'ambiance comme étant pleine d'« anxiété, d'appréhension ». Il a noté que de nombreux participants semblaient « attendre que le couperet tombe ».
Basé en Afrique du Sud, Zewdu a été frappé par le fait que les leaders de la santé mondiale « parlaient en silos ». Selon lui, les dialogues manquaient de convergence. Certains se concentraient sur la dépendance des pays à l'aide, tandis que d'autres déploraient les réductions.
« Quelle est la prochaine étape ? Allons de l'avant. Il y a une urgence. Le temps tue les gens », a déclaré Solomon Zewdu, soulignant la gravité de la situation.
Il craint que les efforts ne se dispersent, menant à une attente du prochain sommet, pendant que « des gens meurent, la santé des gens est compromise ».
Statistiques Clés
- Des milliards de dollars d'aide étrangère américaine ont été coupés, affectant de nombreux programmes mondiaux.
- La 80ème session de l'Assemblée Générale a réuni des milliers de participants.
- Les maladies tropicales négligées continuent d'affecter des millions de personnes, nécessitant un financement constant.
Le Rôle Croissant du Secteur Privé
Varnee Murugan, directrice principale de l'Initiative mondiale pour la santé et l'économie à la Chambre de commerce des États-Unis, a montré un certain optimisme. Elle a quitté l'Assemblée Générale enthousiasmée par la nouvelle stratégie américaine en matière de santé mondiale.
Cette stratégie met l'accent sur la réintégration des entreprises du secteur privé dans le domaine de la santé mondiale. Murugan a expliqué que, par le passé, le secteur privé était parfois perçu comme « tangentiel, voire comme un opposant ».
Elle soutient que les entreprises à but lucratif ont beaucoup à offrir, au-delà de leurs objectifs financiers. « Il y a le résultat net – et cela existera toujours – mais il y a aussi des objectifs plus larges », a-t-elle affirmé. Les entreprises peuvent apporter des connaissances et aider les économies locales à « croître et à prospérer, puis à passer de l'aide à un commerce plus durable ».
Contexte des Coupes Budgétaires
Les réductions de l'aide étrangère par l'administration américaine ont eu un impact mondial. Elles ont forcé les organisations et les pays bénéficiaires à réévaluer leurs sources de financement et à explorer des partenariats alternatifs, notamment avec le secteur privé et d'autres donateurs internationaux. Cette situation a conduit à une pression accrue pour l'efficacité des programmes existants et la recherche de solutions innovantes.
Des Conversations Plus Profondes et de Nouvelles Solutions
Atul Satija, PDG du Nudge Institute en Inde, qui lutte contre la pauvreté, a perçu une différence dans l'événement de cette année. Il a trouvé que « la qualité des conversations est légèrement plus profonde ».
Selon Satija, les discussions portaient davantage sur les « problèmes que nous rencontrons à l'échelle mondiale et sur la manière dont nous pouvons les résoudre collectivement ». Il a apprécié cette approche plus « réelle ».
Face aux pertes d'accès aux soins de santé et à l'éducation dues aux coupes américaines, Satija a observé que « les gens trouvent de nouvelles façons de concevoir des solutions afin que les communautés ne soient pas autant affectées ».
« Ce qui m'empêche de dormir, c'est : avons-nous l'espace et le calme nécessaires pour faire le travail que nous voulons faire ? », a-t-il exprimé, révélant une préoccupation pour la stabilité future des efforts.
Un Moment de Vérité pour le Financement Mondial
Peter Sands, PDG du Fonds Mondial, a comparé l'Assemblée Générale à une situation de « funambule ». Il a décrit l'événement comme un « moment de vérité ».
Il a noté les aspects négatifs, tels que les « coupes de financement, les perturbations des services ». Cependant, il a aussi mis en avant les aspects positifs, comme les « innovations scientifiques extraordinairement passionnantes ».
Sands, un ancien banquier, a insisté sur l'importance du financement. Le Fonds Mondial s'efforce de collecter des fonds pour son prochain cycle de trois ans. Il a souligné que l'investissement dans la santé mondiale offre un « retour sur investissement » très élevé, citant la croissance économique et les gains de santé résultant de la lutte contre les maladies.
La Résilience des Acteurs de l'Aide
Jackie Aldrette, directrice exécutive d'AVSI-USA, une organisation qui soutient les communautés marginalisées, est revenue à l'Assemblée Générale après plusieurs années d'absence. Son organisation fait partie de celles qui ont perdu des financements à cause des coupes américaines.
Elle est venue chercher « plus de clarté sur ce sur quoi nous devrions nous concentrer ». Aldrette a ressenti une « nouvelle énergie », comme « un feu ardent pour trouver des moyens de travailler pour les causes qui nous tiennent à cœur ».
Elle a eu une prise de conscience importante concernant les coupes d'aide américaines. « On a l'impression que les États-Unis n'ont plus leur place à la table », a-t-elle dit. Mais elle a également trouvé de l'espoir : « ce n'était pas comme si l'absence des États-Unis signifiait que la table s'effondrait. Non, nous étions toujours à cette table, donc nous pouvons continuer. »
- Collaboration accrue : Les organisations cherchent à renforcer les partenariats entre elles et avec d'autres donateurs.
- Innovation : La recherche de nouvelles méthodes pour financer et mettre en œuvre les programmes de santé est essentielle.
- Indépendance : La nécessité de réduire la dépendance à un seul donateur majeur est devenue une priorité pour beaucoup.
Les discussions de cette Assemblée Générale ont mis en évidence la complexité des enjeux de santé mondiale et la résilience des acteurs engagés. Malgré les défis financiers, un esprit de collaboration et d'innovation a persisté, cherchant à assurer la continuité des efforts essentiels pour la santé et le bien-être des populations mondiales.





