Des centaines de dirigeants mondiaux et de chefs d'entreprise se sont réunis à New York cette semaine, cherchant à maintenir la dynamique de la lutte contre le changement climatique. Ce rassemblement intervient malgré des revers politiques majeurs et une augmentation continue des températures mondiales. L'objectif principal est de renforcer les engagements internationaux et d'accélérer la transition vers des énergies plus propres.
Points Clés
- Plus de 110 dirigeants mondiaux ont participé à un sommet climatique spécial de l'ONU.
- Les États-Unis ont enregistré le "recul politique climatique le plus agressif" selon Climate Action Tracker.
- 90% des nouveaux projets renouvelables sont moins chers que les combustibles fossiles.
- L'investissement mondial dans les énergies renouvelables a atteint 2 000 milliards de dollars l'année dernière.
- Seulement 47 des 195 nations ont soumis leurs nouveaux plans quinquennaux de réduction des émissions.
Un sommet crucial pour l'action climatique
Plus de 110 chefs d'État ont pris la parole lors d'un sommet spécial des Nations Unies. Cette réunion visait à inciter les nations à améliorer leurs plans pour réduire leur dépendance au charbon, au pétrole et au gaz naturel. Ces combustibles sont les principales causes du changement climatique.
En parallèle, de nombreux chefs d'entreprise se sont rencontrés lors de conférences axées sur l'énergie verte. Ces événements s'inscrivent dans le cadre de la Semaine du Climat de New York, qui comprend plus de 1 000 manifestations.
« Nous sommes ici pour poursuivre nos efforts. Au final, nous aurons soit une planète vivable, soit nous n'en aurons pas », a déclaré Helen Clarkson, PDG de The Climate Group. Elle a souligné l'ampleur de la tâche, mais aussi l'absence d'alternative. « C'est une lutte difficile, mais nous savons que nous n'avons pas le choix. Il nous appartient de protéger ce que nous aimons. »
Fait important
L'année dernière, l'investissement mondial dans les énergies renouvelables a atteint 2 000 milliards de dollars. Ce montant représente le double de l'investissement dans les combustibles fossiles, qui émettent des gaz à effet de serre.
Recul américain et progrès ailleurs
Alors que les dirigeants discutaient de plans nationaux plus ambitieux, une annonce a tempéré l'optimisme. Climate Action Tracker, un groupe indépendant de scientifiques, a déclaré que les États-Unis avaient connu le "recul politique climatique le plus agressif, complet et conséquent" jamais analysé.
Niklas Höhne, scientifique du New Climate Institute et co-responsable du tracker, a affirmé : « C'est le recul politique climatique le plus agressif, complet et conséquent que le CAT ait jamais analysé. » Cette évaluation met en lumière une divergence notable par rapport aux efforts internationaux.
Contexte
Le Climate Action Tracker est une analyse scientifique indépendante qui suit les actions climatiques des gouvernements par rapport à l'objectif de l'Accord de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
L'élan des énergies propres
Malgré les défis, de nombreux dirigeants non américains ont mis en avant les progrès mondiaux. Ils ont souligné le passage à des énergies renouvelables plus propres, comme le solaire et l'éolien. Cette transition est principalement motivée par des raisons économiques.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré lors du Sommet mondial sur les énergies renouvelables que 90% des nouveaux projets renouvelables produisent de l'électricité à moindre coût que les combustibles fossiles. Elle a ajouté que l'énergie solaire est désormais 41% moins chère que l'alternative fossile la moins coûteuse.
« L'argument économique est clair », a affirmé Ursula von der Leyen. « Donc oui, l'élan est réel. »
Objectifs de Paris et réalité actuelle
Il y a seulement dix ans, lorsque l'Accord de Paris sur le climat a été adopté, la planète se dirigeait vers un réchauffement de 5 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels. Aujourd'hui, elle est en bonne voie pour un réchauffement de 3 degrés Celsius, selon Simon Stiell, chef du climat aux Nations Unies. Cependant, cet objectif est encore loin de l'objectif de Paris de 1,5 degré Celsius.
Simon Stiell a reconnu que des progrès sont faits, mais qu'ils sont insuffisants. Le processus de consensus unanime des négociations internationales est "difficile, mais il porte ses fruits", a-t-il précisé.
- Il y a 10 ans : prévision de 5°C de réchauffement.
- Aujourd'hui : prévision de 3°C de réchauffement.
- Objectif de Paris : 1,5°C de réchauffement.
Appels à une action plus rapide
Certains pays estiment que les progrès sont trop lents. Ralph Regenvanu, ministre du Changement climatique du Vanuatu, a exprimé cette préoccupation. Son pays, ainsi que d'autres petites nations insulaires et États vulnérables, envisagent de demander à l'Assemblée générale de l'ONU de donner suite à une décision de la Cour internationale de Justice. Cette décision stipule que tous les pays doivent agir contre le changement climatique.
Le Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda, Gaston Browne, a décrit la situation de son pays comme étant "assiégée par une crise climatique que nous n'avons pas créée". Son pays a été frappé par quatre ouragans de catégorie quatre et cinq en une décennie. « Chaque degré de réchauffement est une facture, littéralement une demande envoyée aux petites îles que nous ne pouvons pas nous permettre de payer », a-t-il déclaré.
Statistique clé
Seulement 47 des 195 nations, représentant moins d'un quart des émissions mondiales, ont soumis leurs nouveaux plans quinquennaux de réduction des émissions de carbone. Ces plans devaient être prêts en février dernier.
Attentes et espoirs
La Chine, le plus grand émetteur mondial, et l'Union européenne, un autre grand pollueur, devraient annoncer leurs plans cette semaine. La session de l'ONU de mercredi vise à encourager les pays à faire davantage pour atteindre les objectifs climatiques.
Le milliardaire australien Andrew Forrest a cherché à motiver les chefs d'entreprise et les dirigeants mondiaux. « Le désespoir n'est pas un leadership », a déclaré Forrest. « La peur n'a jamais rien construit. Nous sommes ici aujourd'hui pour montrer l'exemple. » Ces paroles visent à insuffler un esprit de détermination face à l'ampleur de la tâche.
Les experts de l'ONU ont souligné l'importance de soumettre les plans d'ici la fin du mois. Cela permettrait de calculer l'état d'avancement des efforts mondiaux de réduction des émissions. L'urgence est palpable, et la pression sur les nations pour qu'elles agissent est forte.





