Les cyclones tropicaux, au-delà de leurs destructions immédiates, sont liés à des risques accrus de décès dus à diverses maladies. Une étude récente met en lumière des hausses de mortalité pour les maladies rénales, cardiaques, pulmonaires, les affections neuropsychiatriques et le diabète. Ces risques sont particulièrement élevés dans les communautés défavorisées et les régions moins habituées à ces phénomènes.
Points Clés
- Les cyclones tropicaux augmentent les risques de décès par maladies rénales (92%), blessures (21%), diabète (15%), et troubles neuropsychiatriques (12%) dans les deux semaines post-exposition.
- Les communautés défavorisées et celles ayant moins d'expérience des cyclones sont les plus vulnérables.
- Les précipitations liées aux cyclones ont un impact plus fort sur la mortalité que la vitesse du vent, suggérant l'importance de l'inondation et de la contamination de l'eau.
- Une intégration urgente des données sur les cyclones dans les plans de réponse aux catastrophes est nécessaire.
Des risques de mortalité significativement plus élevés
Les cyclones tropicaux sont parmi les événements météorologiques extrêmes les plus dévastateurs. Chaque année, ils touchent en moyenne 20,4 millions de personnes et engendrent des pertes économiques directes de 51,5 milliards de dollars au cours de la dernière décennie. Si les blessures physiques directes sont bien documentées, les conséquences plus larges sur la santé restent souvent sous-estimées.
Une nouvelle recherche a examiné les dossiers de décès de 1 356 communautés réparties dans neuf pays et territoires peu étudiés. Ces régions incluent l'Australie, le Brésil, le Canada, la Corée du Sud, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, les Philippines, Taïwan et la Thaïlande. Les données collectées couvrent la période de 2000 à 2019.
Les chercheurs ont analysé 14,9 millions de décès et 217 événements cycloniques. Ils ont utilisé des modèles pour estimer les schémas de vent et de pluie pour chaque cyclone. L'objectif était d'évaluer les relations entre l'exposition aux cyclones et le risque de décès par diverses causes principales, tout en tenant compte des variations naturelles.
Chiffres Clés Post-Cyclone
- Maladies rénales: Augmentation de 92% des décès.
- Blessures: Augmentation de 21% des décès.
- Diabète: Augmentation de 15% des décès.
- Troubles neuropsychiatriques: Augmentation de 12% des décès.
- Maladies infectieuses: Augmentation de 11% des décès.
- Maladies digestives: Augmentation de 6% des décès.
- Maladies respiratoires: Augmentation de 4% des décès.
- Maladies cardiovasculaires: Augmentation de 2% des décès.
- Néoplasmes (cancers): Augmentation de 2% des décès.
Pic de mortalité dans les deux premières semaines
Les risques de décès augmentent de manière constante après un cyclone tropical. Les pics de mortalité surviennent généralement dans les deux premières semaines suivant l'exposition, avant de diminuer rapidement. Cette période critique nécessite une attention particulière des services de santé et d'urgence.
Les augmentations les plus fortes ont été observées pour les décès liés aux maladies rénales, avec une hausse de 92%. Les blessures arrivent en deuxième position avec 21%. Des risques plus modérés ont été constatés pour le diabète (15%), les troubles neuropsychiatriques (12%), les maladies infectieuses (11%), et les maladies digestives (6%). Les maladies respiratoires (4%), cardiovasculaires (2%) et les néoplasmes (2%) montrent aussi une légère augmentation.
Ces résultats s'expliquent probablement par une combinaison de facteurs. Parmi eux, la perturbation des services de santé essentiels, l'accès limité aux médicaments, et l'augmentation du stress physique et psychologique jouent un rôle majeur. La capacité des infrastructures de santé à résister à de tels chocs est donc cruciale.
Contexte des cyclones tropicaux
Les cyclones tropicaux sont des systèmes de tempêtes caractérisés par de fortes pluies et des vents violents. Ils se forment au-dessus des eaux chaudes des océans. Leur intensité et leur fréquence sont influencées par le réchauffement climatique. Ces événements peuvent provoquer des inondations massives, des glissements de terrain et des destructions d'infrastructures. L'impact sur la santé humaine est souvent complexe et multifactoriel, allant des blessures directes aux conséquences à long terme sur les systèmes de santé et le bien-être psychologique des populations.
Vulnérabilité des communautés et rôle des précipitations
Les communautés les plus vulnérables sont celles qui présentent des niveaux de privation élevés et celles qui ont historiquement subi moins de cyclones tropicaux. Ces régions manquent souvent des infrastructures et des mécanismes de réponse nécessaires pour faire face à de tels événements. Elles sont moins résilientes face aux chocs climatiques.
Les chercheurs ont également noté que les précipitations liées aux cyclones sont plus fortement associées aux décès que la vitesse du vent. Ce constat est probablement dû aux inondations et à la contamination de l'eau qu'elles entraînent. Cela suggère qu'une plus grande importance devrait être accordée aux risques liés aux pluies dans les systèmes d'alerte précoce.
« Notre étude fournit des preuves convaincantes et quantitatives des risques de mortalité notablement élevés dus à diverses causes après les cyclones tropicaux à l'échelle de plusieurs pays. »
Les auteurs soulignent que ces effets ne proviennent pas seulement de traumatismes immédiats. Ils résultent aussi de la perturbation des systèmes de santé, de la contamination environnementale et du stress prolongé. Ces facteurs indirects sont souvent négligés dans les plans de gestion des catastrophes.
Nécessité d'une action immédiate
Bien que cette étude soit observationnelle et ne puisse établir de conclusions fermes sur la cause et l'effet, elle met en lumière des corrélations importantes. Les chercheurs reconnaissent certaines limites, comme une possible mauvaise classification de l'exposition et des incertitudes quant à la généralisation des résultats au-delà des régions analysées.
Cependant, les conclusions sont claires : il existe un besoin urgent d'intégrer davantage de preuves sur l'épidémiologie des cyclones tropicaux dans les stratégies de réponse aux catastrophes. Cela est essentiel pour faire face aux risques croissants et à l'évolution de l'activité des cyclones sous un climat qui se réchauffe.
Avec l'intensification des cyclones due au changement climatique, il est impératif de traduire ces découvertes en politiques de santé spécifiques aux cyclones. Ces politiques doivent protéger les plus vulnérables et renforcer la résilience face aux impacts directs et indirects de ces événements dévastateurs. L'heure est à l'action pour prévenir des pertes humaines évitables.
- Les systèmes d'alerte doivent mieux intégrer les risques liés aux précipitations intenses.
- Les services de santé doivent renforcer leur capacité à maintenir les soins essentiels après un cyclone.
- Les communautés défavorisées doivent recevoir un soutien accru pour améliorer leur résilience.





