Un scientifique de l'atmosphère, Kevin Gurney, a vu trois de ses subventions de recherche sur le climat annulées ou non renouvelées début juin. Ces financements étaient essentiels pour des projets visant à comprendre et à mesurer les émissions de gaz à effet de serre urbaines et l'impact de la chaleur sur les villes américaines. Cette situation met fin à des travaux de longue haleine et retarde le développement de systèmes cruciaux pour la gestion environnementale.
Points Clés
- Trois subventions de recherche climatiques du scientifique Kevin Gurney ont été affectées.
- Les projets concernés portaient sur la surveillance des gaz à effet de serre urbains et l'étude des îlots de chaleur.
- Le financement du NIST pour un système de surveillance des gaz à effet de serre urbains a été annulé après 15 ans de travail.
- Une subvention du Département de l'Énergie pour les Laboratoires de Terrain Urbains Intégrés a également été interrompue.
- La subvention de la NOAA, axée sur les émissions de gaz à effet de serre, n'a pas été renouvelée à son terme.
Impact sur la Surveillance des Émissions Urbaines
Pendant quinze ans, Kevin Gurney a collaboré avec le National Institute of Standards and Technology (NIST) pour mettre en place un système de surveillance et d'observation des gaz à effet de serre à l'échelle urbaine. Ce projet visait à mesurer précisément les émissions dans des villes clés des États-Unis. Il s'agissait notamment d'Indianapolis, de Los Angeles et d'une zone située dans le corridor nord-est, près de Baltimore.
Le système intégrait des instruments physiques, comme des capteurs installés sur des avions et des tours cellulaires. L'objectif principal était de fournir des données détaillées sur les émissions urbaines. Kevin Gurney soulignait l'importance de cette mesure en affirmant :
« On ne peut pas gérer ce que l'on ne mesure pas. »
Selon Gurney, son équipe était « vraiment à l'aube d'un système prototype ». L'annulation de cette subvention signifie la fin de la plupart de ces travaux de développement sur les gaz à effet de serre urbains. Il n'y avait en effet pas d'autre entité effectuant un travail similaire.
Fait Intéressant
Les villes contribuent de manière significative aux émissions mondiales de gaz à effet de serre. Une surveillance précise est cruciale pour l'élaboration de politiques locales de réduction.
Recherche sur les Îlots de Chaleur Urbains Interrompue
Une deuxième subvention, provenant du Département de l'Énergie, finançait les « Urban Integrated Field Laboratories ». Il s'agissait de quatre projets de grande envergure répartis sur le territoire américain. Kevin Gurney était impliqué dans l'équipe du Sud-Ouest.
Leur travail se concentrait principalement sur la chaleur dans les villes. Les zones urbaines deviennent de plus en plus chaudes, non seulement à cause du changement climatique, mais aussi en raison de l'infrastructure. Cette infrastructure crée un effet d'îlot de chaleur urbain. Cet effet se produit lorsque les matériaux de construction comme le béton et l'asphalte absorbent et retiennent la chaleur, augmentant les températures locales.
L'objectif fondamental de cette recherche était de comprendre ces systèmes. L'idée était de prévenir les décès inutiles liés à la chaleur. L'arrêt de ce financement a des conséquences directes sur la capacité à développer des stratégies d'adaptation et de mitigation pour les populations urbaines exposées à des températures extrêmes.
Contexte des Îlots de Chaleur
Les îlots de chaleur urbains peuvent augmenter les températures de l'air de plusieurs degrés Celsius par rapport aux zones rurales environnantes. Cela a des conséquences graves sur la santé publique, notamment pendant les vagues de chaleur.
Fin de la Collaboration avec la NOAA
La troisième subvention de Kevin Gurney provenait de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA). Contrairement aux deux autres, elle n'a pas été annulée. Cependant, elle a atteint son terme et n'a pas été renouvelée. Cette subvention était également axée sur ses travaux concernant les émissions de gaz à effet de serre.
Ce projet s'inscrivait dans un cadre plus vaste de la NOAA, visant à comprendre et à modéliser l'atmosphère. Le non-renouvellement de cette subvention signifie que cette composante spécifique de la recherche de Gurney ne recevra plus de soutien financier direct de la NOAA. Cela pourrait ralentir les progrès dans la compréhension globale des dynamiques atmosphériques et de leurs interactions avec les émissions humaines.
Ces décisions de financement, qu'il s'agisse d'annulations ou de non-renouvellements, soulignent les défis auxquels sont confrontés les scientifiques. Ils dépendent souvent de financements gouvernementaux pour mener des recherches cruciales sur le climat. Les conséquences se font sentir non seulement sur la carrière des chercheurs, mais aussi sur la progression des connaissances scientifiques essentielles pour l'avenir.
L'importance de rendre l'invisible visible
Kevin Gurney a souvent expliqué que le changement climatique était initialement décrit en termes de phénomènes lointains, comme les ours polaires ou les calottes glaciaires. Or, les émissions de gaz à effet de serre sont une réalité quotidienne et locale. Chaque action humaine contribue à ce phénomène.
Son travail visait précisément à rendre cette réalité « invisible » claire et visible pour tous. En mesurant et en modélisant les émissions à l'échelle des villes, il espérait fournir les outils nécessaires aux décideurs locaux pour agir efficacement. La perte de ces financements entrave directement cet objectif de transparence et de gestion proactive.
La recherche de Gurney mettait en lumière le lien direct entre les activités humaines et les impacts environnementaux. Sans ce type de recherche, la capacité à anticiper et à atténuer les effets du changement climatique, notamment dans les environnements urbains, est compromise. Les données collectées et les modèles développés sont des outils fondamentaux pour la planification urbaine durable et la protection des populations vulnérables.
- Plus de 15 ans de recherche sur la surveillance des gaz à effet de serre urbains.
- Le projet NIST était un prototype avancé.
- Les Laboratoires de Terrain Urbains Intégrés étudiaient des solutions aux îlots de chaleur.
- La mission de Kevin Gurney : transformer une réalité invisible en données concrètes pour l'action.
Conséquences pour la Recherche Climatique aux États-Unis
L'interruption de ces trois subventions a des répercussions significatives sur la recherche climatique aux États-Unis. Elles touchent des domaines essentiels : la mesure des émissions, la compréhension des îlots de chaleur urbains et la modélisation atmosphérique. Ces domaines sont interdépendants et cruciaux pour élaborer des stratégies efficaces face au changement climatique.
La perte de ces projets de recherche pourrait créer un vide dans les données disponibles. Cela rendrait plus difficile pour les villes d'évaluer l'efficacité de leurs politiques environnementales. De plus, cela pourrait ralentir le développement de nouvelles technologies et méthodologies pour la gestion du climat. Les chercheurs dépendent de financements stables pour mener à bien des études complexes et à long terme.
Selon des experts, la continuité du financement est essentielle pour les sciences du climat. Les phénomènes climatiques évoluent sur de longues périodes, nécessitant des suivis constants et des investissements durables dans la recherche. L'arrêt de ces projets pourrait entraîner une perte de savoir-faire et d'expertise accumulés sur des décennies.
Ces événements illustrent les défis auxquels la communauté scientifique est confrontée. La recherche climatique, bien que cruciale, reste vulnérable aux changements de priorités politiques et aux coupes budgétaires. La capacité à répondre aux enjeux climatiques futurs dépendra de la solidité et de la continuité des efforts de recherche actuels.





