Le débat sur la réalité du changement climatique persiste dans certains cercles politiques, notamment avec des déclarations le qualifiant de « canular ». Cependant, la communauté scientifique mondiale présente des preuves irréfutables de son existence et de ses impacts. Des décennies de recherche, souvent menées sans intention initiale d'étudier le climat, convergent vers une conclusion unanime : l'augmentation des températures mondiales est le principal facteur de dégradation environnementale.
Des scientifiques, dont des biologistes marins, observent directement les effets dévastateurs de ces changements sur des écosystèmes fragiles comme les récifs coralliens. Leurs travaux mettent en lumière la gravité de la situation, loin des affirmations qui minimisent ou nient le phénomène.
Points Clés
- Le changement climatique est une réalité scientifique confirmée par une majorité de chercheurs.
- Les scientifiques rencontrent les effets du changement climatique même lorsqu'ils étudient d'autres sujets.
- Les vagues de chaleur marine sont une cause majeure de blanchissement et de mortalité des coraux.
- Les récifs coralliens des Florida Keys et du Pacifique Sud sont gravement affectés.
- La pollution carbonique, bien qu'invisible, est le principal moteur du réchauffement climatique.
La science face aux accusations de « canular »
Le président Trump a qualifié à plusieurs reprises le changement climatique de « canular » et de « supercherie ». Il a même déclaré devant les Nations Unies que ce concept était inventé par des « gens stupides ». Ces affirmations contredisent le consensus scientifique écrasant. Une majorité de chercheurs crédibles s'accordent sur la réalité du changement climatique et sur les problèmes massifs qu'il engendre.
Certains détracteurs suggèrent que les scientifiques étudient le changement climatique uniquement pour obtenir des subventions. Pourtant, beaucoup d'entre eux, comme la Dre Rebecca Vega Thurber, n'avaient pas l'intention d'étudier ce phénomène au départ. Leurs travaux sur le terrain les ont confrontés à l'ampleur et à la profondeur des impacts climatiques.
Un fait à retenir
En juillet 2023, des groupes de sauvetage ont travaillé sans relâche pour déplacer des coraux des nurseries peu profondes de l'océan Atlantique, près de Tavernier, en Floride, vers des eaux plus profondes, suite à des rapports sur l'état de détresse des récifs.
Une découverte involontaire : le rôle du climat
La Dre Vega Thurber a passé 15 ans à étudier les effets de diverses pollutions : pesticides, produits de soins personnels, engrais industriels. Ses recherches initiales, souvent menées en laboratoire, documentaient les preuves quantitatives des méfaits des polluants d'origine humaine sur la vie marine et, par extension, sur l'homme. Le changement climatique n'était alors pas un sujet de considération dans ses études.
C'est en 2005, en travaillant sur les récifs coralliens, qu'elle a commencé à observer une tendance claire. D'un point de vue scientifique objectif, le changement climatique est apparu comme la principale force motrice derrière les schémas de données. Ses recherches, ainsi que celles de centaines d'autres scientifiques, ont révélé que l'augmentation globale des températures, due à un polluant moins tangible — le carbone —, était le problème central. Selon elle, le terme « changement climatique » est simplement une manière maladroite de désigner un autre type de pollution : celle liée au carbone.
« Je n'ai jamais voulu étudier le changement climatique. Pendant 15 ans, j'ai étudié les effets de différents types de pollution. »
Les vagues de chaleur dévastatrices pour les récifs
Depuis deux décennies, l'équipe de la Dre Vega Thurber mène des expériences sur les effets de la pollution sur les récifs d'Hawaï, de Floride, d'Australie et du Pacifique Sud. Ces expériences, à court et long terme, ont souvent été perturbées par des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses. Les effets des traitements de pollution étaient soit dépassés par les températures élevées de l'eau, soit le changement climatique détruisait l'expérience entière.
Onze épisodes majeurs de blanchissement des coraux ont été enregistrés, liés à des vagues de chaleur marine. Le blanchissement se produit lorsque les coraux perdent leurs symbiotes primaires, essentiels à leur alimentation. Cela peut entraîner des mortalités massives, ou les vagues de chaleur peuvent causer la mort directe des coraux, littéralement « cuits » par des températures de l'eau trop élevées pour leur tolérance normale.
Comprendre le blanchissement des coraux
Le blanchissement des coraux est un phénomène de stress où les coraux expulsent les algues symbiotiques (zooxanthelles) qui vivent dans leurs tissus. Ces algues leur fournissent la majeure partie de leur énergie et leur couleur. Sans elles, les coraux pâlissent et, s'ils ne récupèrent pas leurs algues, finissent par mourir de faim.
Des écosystèmes coralliens en péril
Les récifs des Florida Keys, autrefois lieux de recherche pour la Dre Vega Thurber, sont désormais inexploitables. Trois vagues de chaleur consécutives ont provoqué des mortalités massives, tuant des milliers de coraux sauvages déjà appauvris et environ 80 % des coraux élevés pour la restauration. Le manque d'animaux rend la recherche impossible.
La recherche s'est déplacée vers le Pacifique Sud français, à près de 4 000 miles de la côte continentale la plus proche. Mais même là, la chaleur est omniprésente. Quatre vagues de chaleur en dix ans ont transformé ces récifs autrefois riches, où 60 % des fonds marins étaient couverts de coraux sains, en plaines arides avec moins de 1 % de coraux vivants. Ces chiffres ne sont pas des « canulars » ; ce sont des faits scientifiques visibles à l'œil nu. Ces récifs sont devenus des cimetières, dépourvus de la plupart des formes de vie, à l'exception des algues.
- Florida Keys : Trois vagues de chaleur consécutives ont causé la mort de milliers de coraux sauvages.
- Pacifique Sud : Quatre vagues de chaleur en dix ans ont réduit la couverture corallienne de 60% à moins de 1%.
La situation est telle que les gouvernements français et locaux ont interdit la collecte de coraux dans ces zones, même à des fins de restauration ou scientifiques. Mener des expériences sur la pollution devient difficile lorsque chaque récif étudié est déjà mort.
Pollution visible contre pollution invisible
Des problèmes de pollution comme les eaux usées ou les déchets plastiques sont visuellement et parfois physiquement tangibles. Les images de voies navigables obstruées et verdâtres sont facilement compréhensibles pour le public, car il peut en faire l'expérience personnelle. En revanche, la pollution carbonique, issue des émissions de dioxyde de carbone et de méthane, est invisible, abstraite et source de controverses.
La Dre Vega Thurber insiste sur le fait que ses propres expériences, qui n'étaient pas initialement axées sur le changement climatique, lui ont montré de manière répétée que le plus grand problème de pollution de la Terre est l'augmentation des températures. Ce constat est basé sur des données objectives, et non sur une quelconque idéologie.
Le saviez-vous ?
Les émissions de CO2 et de méthane sont les principaux gaz à effet de serre responsables de l'augmentation des températures mondiales. Le méthane a un potentiel de réchauffement global bien plus élevé que le CO2 sur une période courte.
L'importance de la science objective
Malgré les efforts de certaines administrations pour restreindre, censurer ou supprimer le financement de la recherche sur le changement climatique et l'environnement, les scientifiques doivent rester fermes. Ils doivent continuer à mener des expériences objectives, à collecter des données à long terme sur les effets climatiques et leurs interactions avec d'autres facteurs locaux. La publication de manuscrits décrivant leurs résultats est essentielle, même si ces résultats contredisent des doctrines politiques.
Les scientifiques n'ont pas nécessairement vocation à être politiques. Mais lorsque les faits qu'ils recueillent et confirment sont rejetés comme une « supercherie », il est de leur devoir de rétablir la vérité. La science est fondée sur des preuves et des observations, et ces preuves indiquent clairement que le changement climatique est une réalité pressante qui exige une attention immédiate.
Le rôle des scientifiques
Les scientifiques jouent un rôle crucial en fournissant des données objectives et des analyses rigoureuses pour éclairer les décisions politiques. Leur indépendance est fondamentale pour garantir l'intégrité de la recherche et la fiabilité des informations.





