Les dirigeants de l'Union européenne se réunissent à Bruxelles pour un sommet crucial. L'ordre du jour est chargé et aborde des sujets majeurs comme le soutien à l'Ukraine, les objectifs climatiques et les relations avec la Chine. Des négociations complexes et des compromis délicats sont attendus.
Points Clés
- Le Président ukrainien Volodymyr Zelenskyy participe au sommet pour solliciter un soutien accru.
- Un prêt de 140 milliards d'euros à l'Ukraine, issu des avoirs russes immobilisés, est en discussion.
- Les objectifs de réduction des émissions pour 2040 et le système d'échange de quotas d'émission (ETS) divisent les États membres.
- Les restrictions chinoises sur les terres rares pèsent sur les discussions économiques et géopolitiques.
Soutien à l'Ukraine: un enjeu financier et militaire
Le Président ukrainien Volodymyr Zelenskyy est présent en personne à Bruxelles. Sa venue vise à obtenir un soutien politique et une aide militaire frais. L'Ukraine fait face à des pénuries de fonds, notamment après la suspension de l'aide américaine.
Les 27 dirigeants de l'UE discutent d'un plan audacieux. Ce plan propose d'utiliser les avoirs russes immobilisés pour accorder un prêt sans intérêt de 140 milliards d'euros à l'Ukraine. Ce montant servirait à combler son déficit budgétaire et à fournir un soutien militaire stable. La Belgique joue un rôle central dans ce dossier.
Contexte des Avoirs Russes
Une grande partie des avoirs russes immobilisés se trouve chez Euroclear, un dépositaire central de titres basé à Bruxelles. Cela donne à la Belgique un intérêt particulier dans la structure de ce prêt. Le Premier ministre belge, Bart De Wever, a exprimé des préoccupations.
Bart De Wever a demandé le « maximum » de sécurité juridique, de solidarité et de responsabilité. Son objectif est d'assurer que les risques potentiels, comme des représailles de Moscou, soient partagés équitablement par tous les États membres. Il a également souhaité une « transparence » pour localiser les actifs souverains russes détenus dans d'autres juridictions.
« Je ne pense pas que ce soit une position déraisonnable », a déclaré De Wever plus tôt ce mois-ci.
Les diplomates et les fonctionnaires reconnaissent la légitimité des intérêts belges. Ils espèrent que De Wever acceptera de charger la Commission européenne d'élaborer une proposition juridique. L'objectif est que Kyiv puisse commencer à recevoir les fonds dès l'année prochaine. La France souhaite que les achats militaires ukrainiens, financés par ce prêt, bénéficient à l'industrie européenne.
Le saviez-vous ?
- Seuls 26 États membres devraient approuver les conclusions conjointes sur l'Ukraine, en raison des désaccords de la Hongrie.
- Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, est attendu en fin d'après-midi en raison d'un jour férié national.
Débats sur les objectifs climatiques et le Green Deal
En parallèle, les dirigeants européens se concentrent sur la politique climatique. Le Premier ministre slovaque, Robert Fico, a récemment opposé son veto à un nouveau paquet de sanctions contre la Russie. Ce paquet cible le gaz naturel liquéfié (GNL) russe, les infrastructures pétrolières, la « flotte fantôme » et les plateformes de cryptomonnaies.
Fico n'a pas d'objection au paquet en soi. Cependant, il a soulevé des questions sur les prix de l'énergie, le secteur automobile et la compétitivité. La Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a envoyé une lettre aux 27. Elle y a fait plusieurs engagements pour réduire les prix de l'énergie pour les ménages et accélérer la révision d'une loi.
Cette loi interdira la vente de nouvelles voitures à moteur thermique d'ici 2035. Ces ouvertures ont semblé porter leurs fruits. Mercredi, Fico a fait part de son intention de lever son veto et d'accepter les sanctions. Il a déclaré que le paquet « ne nous concerne pas directement, mais c'est un bon outil de négociation ».
Cibles d'émissions et système ETS
La discussion sur Fico s'inscrit dans un débat plus large sur la politique climatique. Cette politique est de plus en plus contestée par des dirigeants conservateurs. Même des libéraux, comme le Français Emmanuel Macron, ont soulevé des questions. Macron avait demandé un débat sur la nécessité de fixer un objectif de réduction des émissions pour 2040. Cet objectif servirait de passerelle vers la neutralité climatique d'ici le milieu du siècle.
La Commission a déjà proposé une réduction de 90 % d'ici 2040, avec des flexibilités pour les gouvernements et l'industrie. Ce texte fait face à des difficultés pour être approuvé. Le rejet politique des réglementations environnementales s'intensifie. Un autre point de friction est le nouveau système d'échange de quotas d'émission (ETS).
Ce système fixera un prix pour le CO2 émis par les bâtiments et les transports routiers. Il doit entrer en vigueur en 2027. Certains pays souhaitent qu'il soit entièrement révisé ou purement et simplement aboli. Les griefs s'accumulent. Les échanges risquent de se transformer en un affrontement amer sur le Green Deal, principal héritage du premier mandat de von der Leyen.
« Si une économie robuste, résiliente, durable et innovante est notre objectif, alors s'accrocher de manière dogmatique à nos modèles économiques existants, qu'il s'agisse de leurs succès passés, n'est pas la solution », a écrit von der Leyen dans sa lettre.
Relations avec la Chine: une position divisée
Bien que non formellement à l'ordre du jour, la Chine sera inévitablement abordée. La décision de Pékin de réimposer et d'étendre des restrictions sur les terres rares a alarmé les Européens. Les terres rares sont cruciales pour les secteurs de la défense et de la technologie. Cette situation a alimenté les appels de l'Allemagne, de la France et de la Pologne à adopter une position plus ferme.
Cependant, les États membres restent fortement divisés sur la manière d'aborder Pékin. Ils craignent qu'une escalade avec le géant asiatique ne frappe durement l'économie européenne. L'économie est encore sous l'impact des tarifs douaniers de Trump. La perspective de déclencher l'« Instrument anti-coercition », l'outil commercial le plus puissant du bloc, reste donc une idée lointaine pour le moment.
Statistique clé
La Chine est le principal fournisseur mondial de terres rares, éléments essentiels à de nombreuses technologies modernes, des smartphones aux véhicules électriques.
Le sommet de l'UE devrait se prolonger tard dans la nuit. Les dirigeants cherchent à trouver des terrains d'entente sur ces sujets complexes. L'unité et la capacité à faire des compromis seront mises à l'épreuve face aux défis géopolitiques et économiques actuels.





