La marine israélienne a intercepté plusieurs navires de la Flottille Mondiale Sumud qui tentaient de briser le blocus de Gaza. Des centaines de personnes, dont l'activiste suédoise Greta Thunberg, ont été arrêtées. Cet événement a provoqué une vague de condamnations internationales et a ravivé le débat sur la crise humanitaire dans la bande de Gaza.
Points Clés
- La marine israélienne a intercepté la Flottille Mondiale Sumud en route vers Gaza.
- Plus de 400 personnes, dont Greta Thunberg et le sénateur irlandais Chris Andrews, ont été détenues.
- Les organisateurs de la flottille dénoncent une « attaque illégale », tandis qu'Israël parle de « provocation ».
- La situation humanitaire à Gaza continue de se dégrader, avec des opérations d'aide suspendues.
- Des manifestations et des condamnations se sont multipliées à l'échelle mondiale.
Interception en Mer et Détentions
L'interception de la Flottille Mondiale Sumud (GSF) a débuté mercredi soir. La marine israélienne a abordé les navires en eaux internationales. Selon les organisateurs, cette opération a conduit à la détention de plus de 400 volontaires.
Parmi les personnes arrêtées figurent des personnalités connues. L'activiste climatique suédoise Greta Thunberg et le sénateur irlandais Chris Andrews se trouvaient à bord. Un petit-fils de Nelson Mandela, Nkosi Zwelivelile Mandela, était également présent.
« Si vous regardez cette vidéo, c'est que j'ai été enlevée contre mon gré par les forces israéliennes », a déclaré Greta Thunberg dans une vidéo préenregistrée diffusée après son arrestation. « Notre mission humanitaire était non-violente et respectait le droit international. »
Chiffres Clés de la Flottille
- Nombre de navires au départ: 44
- Nombre de participants: Plus de 500
- Nationalités représentées: Des dizaines
- Objectif: Livrer nourriture, eau et médicaments à Gaza
Le ministère israélien des Affaires étrangères a confirmé l'interception de la quasi-totalité des navires. Un seul bâtiment restait à distance et son approche devait également être empêchée. Les autorités israéliennes ont qualifié l'action de la flottille de « provocation ».
Réactions Internationales et Accusations Réciproques
L'interception de la flottille a immédiatement suscité des réactions contrastées. Les organisateurs de la GSF ont dénoncé une « attaque illégale » contre des humanitaires. Ils ont également parlé d'un « enlèvement illégal » en violation du droit international.
Amnesty International a qualifié l'interception d'« acte d'intimidation calculé ». Selon l'organisation, cela visait à « punir et faire taire les critiques du génocide d'Israël et de son blocus illégal de Gaza ».
Contexte du Blocus de Gaza
Le blocus naval de Gaza est en place depuis plusieurs années. Israël affirme qu'il est nécessaire pour prévenir l'entrée d'armes destinées au Hamas. Les organisations humanitaires dénoncent régulièrement son impact sur la population civile.
De son côté, Israël a maintenu que les activistes n'étaient « pas intéressés par l'aide, mais par la provocation ». Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que les personnes détenues seraient conduites en Israël puis expulsées.
Les navires interceptés ont été escortés vers le port israélien d'Ashdod. Des images ont montré des activistes en gilets de sauvetage orange à bord des bateaux. Ces images ont été largement diffusées par les médias.
Procédure Légale et Droits des Détenus
Le centre juridique Adalah, collaborant avec la GSF, a signalé des problèmes lors des procédures d'immigration. Selon Adalah, ces procédures se sont déroulées sans la présence des avocats des activistes. Cela constitue une violation grave des droits fondamentaux.
« Adalah a reçu des appels téléphoniques de participants signalant que les autorités de l'immigration avaient déjà commencé à mener des auditions sur leurs ordres d'expulsion et de détention, au port d'Ashdod. Ces procédures ont été initiées sans préavis à leurs avocats et en refusant aux participants l'accès à un conseil juridique », a déclaré Adalah dans un communiqué.
Une équipe juridique a finalement obtenu l'accès au port d'Ashdod. Elle a pu entamer des « consultations » concernant les volontaires détenus. Adalah a indiqué qu'elle continuerait à demander l'accès et engagerait des poursuites judiciaires si nécessaire.
Situation Humanitaire Critique à Gaza
L'interception de la flottille intervient alors que la situation humanitaire à Gaza est qualifiée de « pire d'heure en heure ». Israël poursuit ses efforts pour prendre Gaza City. La Croix-Rouge a suspendu ses opérations dans la ville, augmentant la pression sur les infrastructures de santé déjà limitées.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a lancé un « dernier avertissement » aux Palestiniens pour qu'ils se déplacent vers le sud. Il a déclaré que « ceux qui restent à Gaza seront (considérés comme) des terroristes et des partisans du terrorisme ».
Impact sur les Civils à Gaza
- Déplacements forcés: Des milliers de Palestiniens fuient vers le sud.
- Fermeture de routes: La rue Al-Rashid, principale voie côtière, a été fermée.
- Crise sanitaire: Hôpitaux débordés, pénurie de fournitures médicales.
Le Hamas a qualifié les commentaires de Katz de « manifestation flagrante d'arrogance ». Les organisations humanitaires peinent à acheminer l'aide nécessaire. Des groupes comme Médecins Sans Frontières avaient déjà suspendu leurs opérations la semaine précédente.
Condamnations Internationales et Appel à la Solidarité
L'interception de la flottille a provoqué un tollé mondial. Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes, notamment en Italie, en Turquie et en Colombie. Le ministère turc des Affaires étrangères a qualifié l'acte d'« acte de terrorisme ».
Le président colombien, Gustavo Petro, a parlé d'un « crime international » commis par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Il a également remis en question le plan de paix américain pour Gaza, le jugeant incompatible avec la situation actuelle.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a dénoncé « une autre grave offense d'Israël » contre la « solidarité mondiale ». Il a demandé la libération immédiate des citoyens sud-africains et des autres ressortissants détenus.
Journalistes tués à Gaza
Le conflit à Gaza est l'un des plus meurtriers pour les journalistes de l'histoire moderne. Plus de 200 journalistes auraient été tués depuis le 7 octobre. Yahia Barzaq, journaliste freelance pour TRT World, a été tué dans une frappe aérienne israélienne.
Le Bureau des Affaires étrangères britannique a exprimé l'espoir que la situation soit résolue en toute sécurité. Il a demandé que l'aide transportée par la flottille soit remise aux organisations humanitaires sur place pour une livraison sécurisée à Gaza.
Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, a exigé la fin de cette « barbarie ». Il a plaidé pour que « la paix ait une chance et que l'aide humanitaire atteigne ceux qui en ont besoin ».
Les Palestiniens à Gaza ont suivi l'actualité de la flottille « moment par moment ». Ils y voient un message de soutien mondial, même si les navires n'atteignent pas l'enclave. Zakaria Baker, coordinateur des comités de pêcheurs à Gaza, a exprimé ce sentiment.
« C'est une victoire pour les droits palestiniens et le plus grand acte de solidarité mené par les partisans du peuple palestinien », a déclaré Zakaria Baker.
Mohamed Al-Garo, un habitant de Gaza City, a perçu les flottilles comme « une tentative de briser le siège » et un « message symbolique » pour la cause palestinienne. Pour lui, ces actions résultent de l'échec des efforts politiques et diplomatiques pour arrêter la guerre.





