Au moins 71 nouveaux cas de dengue ont été confirmés dans la province de Khyber Pakhtunkhwa (KP) au cours des dernières 24 heures. Ce chiffre porte le total des cas hospitalisés à 48. Des experts en entomologie médicale lient cette augmentation à l'impact du changement climatique, qui favorise la reproduction des moustiques et l'expansion géographique de la maladie.
Le système intégré de surveillance et de réponse aux maladies (IDSRS) de la Direction générale des services de santé (DGHS) a publié un rapport vendredi détaillant la situation. Cette recrudescence met en lumière la nécessité d'une action communautaire et gouvernementale renforcée pour contrôler la propagation.
Points Clés
- 71 nouveaux cas de dengue confirmés en 24 heures au Khyber Pakhtunkhwa.
- Le changement climatique est un facteur majeur de propagation de la maladie.
- Les conditions météorologiques actuelles favorisent la reproduction des moustiques.
- La maladie se propage à de nouvelles zones, comme Chitral.
- Le gouvernement a préparé 1 500 à 1 600 lits et distribué 400 000 kits de test.
- La coopération publique est essentielle pour le nettoyage des zones de reproduction.
Augmentation des cas de dengue et hospitalisations
Le rapport de l'IDSRS indique que sur les 71 nouveaux patients, 27 ont été hospitalisés. Cela porte le nombre total de patients atteints de dengue actuellement hospitalisés dans la province à 48. Depuis le début de l'année, le Khyber Pakhtunkhwa a enregistré un total de 3 582 cas de dengue confirmés en laboratoire.
Parmi ces cas, 1 474 personnes ont été hospitalisées et 3 314 se sont rétablies. Malheureusement, la province a également déploré deux décès liés à la dengue cette année. Ces chiffres soulignent la gravité de la situation sanitaire dans la région.
Statistiques Clés
- Total des cas confirmés en 2025 : 3 582
- Total des hospitalisations en 2025 : 1 474
- Total des guérisons en 2025 : 3 314
- Total des décès en 2025 : 2
Le rôle du changement climatique dans la propagation
Salahuddin Khan Marwat, entomologiste médical provincial au programme de contrôle de la dengue de la DGHS, a déclaré que le changement climatique est un facteur crucial dans l'expansion de la maladie. Il explique que les conditions météorologiques actuelles créent un environnement propice à la reproduction des moustiques Aedes aegypti, vecteurs de la maladie.
« Le changement climatique est un facteur clé dans la propagation de la maladie vers de nouvelles zones », a affirmé Salahuddin Khan Marwat.
Les moustiques se développent particulièrement bien dans des conditions d'humidité persistante, de pluies de mousson et de températures comprises entre 18 et 25 degrés Celsius. Ces conditions sont actuellement observées dans la région, ce qui explique le pic de cas en octobre. Les températures très élevées ou très basses, en revanche, ralentissent leur reproduction.
Qu'est-ce que la dengue ?
La dengue est une infection virale transmise par les moustiques, principalement par le moustique Aedes aegypti. Le virus de la dengue provoque une forte fièvre, de graves maux de tête, des douleurs articulaires et musculaires, une éruption cutanée et, dans les cas graves, des hémorragies internes ou une défaillance organique, selon l'Organisation Mondiale de la Santé. Il n'existe pas de traitement spécifique, la prévention se concentre donc sur le contrôle des moustiques et la protection contre les piqûres.
Expansion géographique de la maladie
Auparavant, la dengue était principalement présente dans des districts spécifiques comme Peshawar, Mardan, Swabi, Haripur et Abbottabad. Cependant, la situation a évolué. « Des cas ont maintenant été signalés à Chitral », a souligné M. Marwat. Cette expansion géographique est une préoccupation majeure pour les autorités sanitaires.
L'entomologiste attribue cette propagation à deux facteurs principaux : le réchauffement climatique et l'augmentation des déplacements de personnes. Ces éléments combinés permettent au moustique et au virus de coloniser de nouvelles régions, augmentant ainsi le risque d'épidémies.
Mesures gouvernementales de préparation
Face à cette menace, le gouvernement provincial a mis en place des mesures préventives et de réponse. « Environ 1 500 à 1 600 lits ont été désignés pour les patients atteints de dengue dans tous les districts », a expliqué M. Marwat. Cette capacité hospitalière vise à gérer un afflux potentiel de patients.
En outre, environ 400 000 kits de test ont été achetés et distribués aux bureaux de santé de district en fonction des besoins. Cette distribution assure un diagnostic rapide et précis, essentiel pour la gestion de la maladie et la surveillance épidémiologique.
Précautions contre les insecticides et appel à la coopération
M. Marwat a mis en garde contre l'utilisation excessive et indiscriminée des pulvérisations d'insecticides. Il a expliqué que ces produits peuvent tuer des insectes bénéfiques tels que les abeilles, les papillons et les lucioles. De plus, l'utilisation abusive d'insecticides peut entraîner une résistance chez les moustiques, rendant ces méthodes moins efficaces à long terme.
« Au niveau mondial, le nettoyage environnemental et la prévention de la reproduction des moustiques sont prioritaires par rapport à la pulvérisation », a-t-il précisé. Cette approche met l'accent sur des solutions durables et respectueuses de l'environnement.
L'entomologiste a fortement insisté sur la nécessité d'une coopération publique pour freiner la propagation de la dengue. Il a donné un exemple concret pour la ville de Peshawar, qui compte environ 200 000 foyers.
« Si chaque foyer consacre 20 minutes au nettoyage des récipients d'eau et des environs, nous pouvons nettoyer toute la ville en une journée », a déclaré M. Marwat.
Des campagnes de sensibilisation, des programmes scolaires et un plan d'action gouvernemental contre la dengue sont déjà en cours. Cependant, l'engagement communautaire reste le plus grand défi. La participation active des citoyens est cruciale pour éliminer les sites de reproduction des moustiques et protéger la population.





