La Turquie et l'Australie poursuivent leurs efforts pour obtenir le droit d'organiser la 31e Conférence des Parties (Cop31) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 2026. Cette compétition se déroule dans un contexte de négociations intenses, les deux nations cherchant à présenter des solutions innovantes pour accueillir cet événement climatique majeur. Si aucune des parties ne se retire avant la fin de la Cop30 en novembre, le sommet sera automatiquement organisé à Bonn, en Allemagne.
Points Clés
- La Turquie et l'Australie sont en concurrence pour accueillir la Cop31 en 2026.
- Le ministre turc du Climat, Murat Kurum, a exprimé son respect pour la candidature australienne et sa recherche de solutions innovantes.
- Le gouvernement australien minimise en privé ses chances de succès en raison de la persévérance turque.
- Un accord de 2019 entre le Royaume-Uni et la Turquie pourrait influencer la situation actuelle.
- Si aucune décision n'est prise, la Cop31 se tiendra par défaut à Bonn, en Allemagne.
Les Négociations en Cours et la Position Turque
Le ministre turc du Climat, Murat Kurum, a récemment confirmé que son pays respectait la candidature de l'Australie. Après des discussions avec le ministre australien du Changement climatique et de l'Énergie, Chris Bowen, en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, M. Kurum a exprimé son optimisme quant à une résolution. Le président de la Cop29, Mukhtar Babayev de l'Azerbaïdjan, a joué un rôle de modérateur dans certaines de ces discussions.
« Nous respectons la candidature de l'Australie », a déclaré M. Kurum à Guardian Australia. « Depuis 2023, nous examinons les options avec mon estimé homologue et ami, Chris Bowen, et nos équipes. »
« Nous pensons pouvoir obtenir un succès basé sur des liens historiques où les deux pays sont gagnants. Avec le soutien du Secrétariat climatique de l'ONU, nous travaillons sur des solutions innovantes dans les procédures. »
Murat Kurum, Ministre turc du Climat
Cette déclaration souligne la volonté de la Turquie de trouver un terrain d'entente, tout en affirmant sa détermination à accueillir le sommet. La Turquie cherche à démontrer un leadership « réel, participatif, juste et efficace » dans la lutte contre la crise climatique.
Un Fait Important
En 2019, l'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson aurait convaincu la Turquie de se retirer de la course pour la Cop26 en échange de soutiens pour d'autres événements internationaux et une reclassification de la Turquie pour l'aide climatique de l'ONU. Il aurait également promis de soutenir la candidature turque pour la Cop31.
La Position Australienne et les Défis
Le gouvernement Albanese, en Australie, a, en privé, minimisé les attentes concernant la victoire de l'Australie dans cette candidature. La raison principale est la détermination de la Turquie à rester dans la course. Si aucune des parties ne se retire avant la fin de la Cop30 en novembre, les droits d'organisation reviendront automatiquement à Bonn, en Allemagne.
Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, n'a pas réussi à rencontrer le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, à New York. Le gouvernement australien a également exclu l'utilisation de fonds publics pour « acheter » le retrait de l'opposition. Le gouvernement travailliste de Keir Starmer au Royaume-Uni a publiquement soutenu la candidature australienne, ce qui contraste avec le soutien présumé de Boris Johnson à la Turquie pour la Cop31.
Contexte Historique
Les conférences des Parties (COP) sont les réunions annuelles des pays signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Elles visent à évaluer les progrès réalisés dans la lutte contre le changement climatique et à négocier de nouvelles actions. L'accueil d'une COP est un événement prestigieux qui offre une plateforme pour montrer un leadership climatique.
Visions et Ambitions des Deux Nations
La Turquie a une vision forte pour l'accueil de la Cop31 en 2026. « Notre objectif est de créer un pont qui renforce l'action climatique et ne laisse personne de côté », a affirmé M. Kurum. Il a ajouté que la Turquie visait une présidence de la Cop « mondiale, pas seulement régionale », y voyant une opportunité pour le monde.
La première dame turque, Emine Erdoğan, est considérée comme une figure clé dans la candidature de son pays. Militante environnementale de longue date, elle souhaite que la Turquie accueille le sommet à Antalya, une ville balnéaire qui a déjà accueilli le sommet du G20 en 2015.
L'Australie, de son côté, propose d'accueillir les délégués à Adélaïde, en partenariat avec les nations insulaires du Pacifique. Cette approche met en avant la collaboration régionale et l'importance des pays du Pacifique, souvent les plus vulnérables aux impacts du changement climatique.
Déclarations des Ministres
Chris Bowen a déclaré que le gouvernement australien respectait le désir de la Turquie d'accueillir l'événement. « Bien qu'il y ait un fort soutien pour la candidature de l'Australie et du Pacifique, le processus exige un consensus, et nous restons donc en discussion avec la Turquie pour un résultat mutuellement acceptable, en consultation avec notre famille du Pacifique », a-t-il précisé.
M. Bowen et M. Albanese ont refusé de discuter de l'état des négociations avec la Turquie ces dernières semaines, se contentant de dire qu'elles étaient en cours. Ils décrivent le soutien de l'Australie parmi les pays partenaires comme « écrasant ». L'Australie bénéficierait d'au moins 23 voix parmi les 28 pays du groupe d'Europe occidentale et autres, à qui il revient d'accueillir le sommet.
Les Prochaines Étapes et les Incertitudes
Il n'est pas clair comment l'impasse sera résolue, ni quelles pourraient être les « solutions innovantes » mentionnées par la Turquie. La situation reste complexe, avec des enjeux diplomatiques et environnementaux importants. La date limite pour une décision est la fin de la Cop30, qui se tiendra en novembre à Belém, au Brésil.
Avant ce sommet, la Turquie prévoit de soumettre officiellement sa contribution déterminée au niveau national (CDN) pour la réduction des émissions de carbone et de « mener à bien les consultations pour la Cop31 ».
- Délais : Une décision doit être prise avant la fin de la Cop30 en novembre.
- Lieu par défaut : Si aucune décision n'est prise, la Cop31 se tiendra à Bonn, en Allemagne.
- Enjeux : La crédibilité climatique et le leadership international sont en jeu pour les deux nations.
Les discussions se poursuivent, avec l'espoir qu'une solution mutuellement acceptable puisse être trouvée pour déterminer le lieu de la prochaine conférence climatique mondiale.





