Des dirigeants de près de 100 pays ont annoncé de nouveaux plans nationaux pour le climat lors d'un sommet de haut niveau. Cette réunion s'est tenue mercredi dans le cadre de la semaine de l'Assemblée générale des Nations Unies. Ces initiatives visent à accélérer la transition vers des énergies propres et à planter des millions d'arbres. Le sommet a été convoqué par le Secrétaire général António Guterres et le Président brésilien Luiz Inácio Lula Da Silva. Le Brésil accueillera la conférence COP30 en novembre à Belém, en Amazonie.
Points Clés
- Près de 100 pays ont présenté de nouveaux plans climatiques nationaux.
- La Chine et le Nigeria ont fixé des objectifs de réduction des émissions à l'échelle de leur économie.
- Le réchauffement climatique s'accélère, mais l'objectif de 1,5 degré reste atteignable.
- L'accélération de la transition énergétique et la conservation des forêts sont des priorités.
- Les pays vulnérables demandent un financement climatique accru et prévisible.
Des engagements mondiaux pour la décarbonation
Ce sommet a démontré une forte dynamique mondiale. Des économies majeures, comme la Chine (le plus grand émetteur mondial) et le Nigeria, ont dévoilé des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour tous les secteurs. Ces engagements signalent une volonté plus unifiée vers une décarbonation profonde de l'économie.
D'autres nations ont pris des engagements audacieux. Elles prévoient d'augmenter les énergies renouvelables, de réduire les émissions de méthane, de protéger les forêts vitales et d'accélérer l'élimination progressive des combustibles fossiles. Ces annonces marquent un tournant pour l'ambition climatique mondiale. Elles préparent le terrain pour la COP30 et une décennie d'actions décisives.
Statistique Clé
Le changement annuel de la température mondiale a dépassé 1,5 degré Celsius pour la première fois l'année dernière, selon les scientifiques.
L'urgence climatique et l'objectif de 1,5 degré
Au début du sommet, les scientifiques climatiques Johan Rockström et Katharine Hayhoe ont présenté une évaluation des efforts mondiaux. Ils ont souligné les progrès pour respecter l'Accord de Paris de 2015. Ce traité vise à limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.
Dix ans après, les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter. Le réchauffement climatique semble s'accélérer, dépassant le rythme des émissions. Le professeur Rockström, scientifique en chef chez Conservation International, a exprimé une vive inquiétude face à cette accélération.
« C'est une profonde préoccupation », a déclaré le professeur Rockström. « Une préoccupation encore plus profonde est que le réchauffement semble s'accélérer, dépassant les émissions. »
Pourtant, atteindre l'objectif de 1,5 degré reste possible. Les experts ont mis en avant des solutions. Il s'agit notamment de passer des combustibles fossiles aux sources d'énergie propre et de transformer les systèmes alimentaires pour éliminer le gaspillage. Selon la professeure Hayhoe, lauréate du prix des Champions de la Terre des Nations Unies en 2019, la collaboration est essentielle.
« Nous ne pouvons pas prévenir cette catastrophe seuls. Mais ensemble, nous le pouvons. En fixant des objectifs plus ambitieux, en agissant plus rapidement et en prenant des engagements plus profonds », a affirmé la professeure Hayhoe.
Appel à une action plus rapide par l'ONU
En vertu de l'Accord de Paris, les gouvernements doivent soumettre des plans climatiques. Ces plans, appelés Contributions Déterminées au niveau National (CDN), définissent des actions audacieuses pour la prochaine décennie. Le Secrétaire général a souligné l'impact positif de ce traité. La hausse projetée de la température mondiale est passée de quatre degrés à moins de trois au cours des 10 dernières années, si les plans actuels sont pleinement mis en œuvre.
António Guterres a insisté sur la nécessité de nouveaux plans pour 2035. Ces plans doivent aller beaucoup plus loin et plus vite. Ils doivent inclure des réductions drastiques des émissions conformes à l'objectif de 1,5 degré. Ils doivent aussi couvrir toutes les émissions et tous les secteurs. Enfin, ils doivent accélérer une transition énergétique juste à l'échelle mondiale.
Contexte de la COP30
La COP30, Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, aura lieu en novembre à Belém, au Brésil. Cet événement majeur réunira des dirigeants mondiaux pour discuter des actions climatiques futures.
Le Secrétaire général a souligné que la COP30 doit aboutir à un plan de réponse mondial crédible. Ce plan doit remettre le monde sur la bonne voie. Il a décrit cinq domaines d'action cruciaux :
- Accélérer la transition vers des énergies propres.
- Réduire drastiquement les émissions de méthane.
- Conserver les forêts.
- Réduire les émissions de l'industrie lourde.
- Assurer la justice climatique pour les pays en développement.
L'appel du Brésil : faire ses « devoirs »
À quelques semaines de la COP30, le Président Lula s'est interrogé sur la préparation du monde. Il se demande si les nations arriveront à Belém avec leurs « devoirs faits ».
Il a déclaré que la transition énergétique ouvre la porte à une transformation productive et technologique comparable à la Révolution industrielle. Les CDN sont la feuille de route qui guidera chaque pays à travers ce changement. Le Brésil s'est engagé à réduire toutes les émissions de gaz à effet de serre de 59 à 67 %. Cet engagement couvre tous les secteurs de l'économie. Le pays poursuit également ses efforts pour mettre fin à la déforestation d'ici 2030.
Engagements de la Chine et de l'Europe
Le Président chinois Xi Jinping a annoncé des objectifs ambitieux. D'ici 2035, la Chine réduira ses émissions nettes de gaz à effet de serre de 7 à 10 % par rapport aux niveaux de pointe. Le pays augmentera la part des combustibles non fossiles dans sa consommation totale d'énergie à plus de 30 %. La capacité éolienne et solaire sera multipliée par six par rapport à 2020. Les « véhicules à énergie nouvelle » deviendront la norme pour les ventes de véhicules neufs, a-t-il déclaré dans un message vidéo.
En Europe, la transition vers les énergies propres progresse. Les émissions ont diminué de près de 40 % depuis 1990, selon la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Les pays européens renforcent également leurs partenariats mondiaux. Ils resteront les plus grands fournisseurs de financement climatique. L'Union européenne mobilisera jusqu'à 300 milliards d'euros pour soutenir la transition énergétique mondiale.
Les nations vulnérables face aux défis
Pour le Belize, l'objectif de 1,5 degré n'est pas une simple aspiration. C'est un seuil entre l'espoir et la difficulté, entre des communautés florissantes et des déplacements forcés, entre la prospérité partagée et des pertes irréversibles, a déclaré le Premier ministre Johnny Briceño.
Le nouveau plan du Belize inclut des actions concrètes. Le pays vise à étendre la production d'électricité renouvelable pour couvrir 80 % des besoins nationaux d'ici 2035. Il prévoit également de restaurer environ 25 000 hectares de forêts dégradées et de planter un million d'arbres au cours des trois prochaines années.
« Mais que les choses soient claires, l'ambition ne peut réussir que si elle est accompagnée d'un soutien aux petites nations vulnérables au climat comme le Belize », a ajouté le Premier ministre Briceño. « Cela signifie un financement accru et prévisible, une technologie accessible et de véritables partenariats. Le succès dépend de nous tous, agissant avec une urgence, une solidarité et une justice climatique sans précédent. »





