La compagnie pétrolière Shell a dévoilé des résultats financiers solides, avec des bénéfices dépassant les 43 milliards de dollars depuis le début de l'année. Cette performance est soutenue par une production qui atteint des niveaux historiques dans le Golfe du Mexique et au Brésil, malgré un contexte de prix de l'énergie plus bas qu'en 2024.
Le géant de l'énergie a annoncé des bénéfices de 5,4 milliards de dollars pour le troisième trimestre, en hausse par rapport au trimestre précédent, tout en poursuivant un programme massif de rachat d'actions. Ces annonces interviennent dans un climat de contestation, des militants écologistes dénonçant des profits jugés excessifs.
Points Clés
- Bénéfices de plus de 43 milliards de dollars depuis le début de l'année.
- Résultat de 5,4 milliards de dollars au troisième trimestre, en hausse de 27 % par rapport au trimestre précédent.
- Nouveau programme de rachat d'actions de 3,5 milliards de dollars annoncé.
- Production record au Brésil et plus haut niveau en 20 ans dans le Golfe du Mexique.
- Débat en cours sur la taxe sur les bénéfices exceptionnels au Royaume-Uni.
Une performance financière robuste
Shell a publié des résultats trimestriels qui ont dépassé les attentes. Avec 5,4 milliards de dollars de bénéfices pour la période de juillet à septembre, la société affiche une augmentation de 27 % par rapport aux 4,3 milliards du deuxième trimestre. Cependant, ce chiffre reste inférieur aux 6 milliards de dollars enregistrés à la même période l'année dernière, lorsque les prix de l'énergie étaient plus élevés.
Malgré la baisse des prix du pétrole et du gaz sur les marchés mondiaux par rapport aux sommets de 2024, la société se dirige vers une année de profits annuels inférieurs, mais maintient ce qu'elle décrit comme "l'un des bilans les plus solides du secteur".
"Shell a livré une autre série de résultats solides, avec des progrès clairs dans notre portefeuille et d'excellentes performances dans nos activités de marketing et nos actifs en eaux profondes", a déclaré Wael Sawan, le directeur général de Shell.
Cette solidité financière permet à l'entreprise de récompenser ses actionnaires. Un nouveau plan de rachat d'actions de 3,5 milliards de dollars a été lancé. Il s'agit du 16e trimestre consécutif de rachats, ce qui met Shell sur la bonne voie pour avoir racheté environ un quart de ses actions au cours des quatre dernières années.
Des records de production qui soutiennent les résultats
La clé de cette performance réside dans l'efficacité opérationnelle de la société. Plus de la moitié des volumes de pétrole et de gaz de Shell proviennent de projets situés au Brésil et dans le Golfe du Mexique.
Production en hausse
Dans le Golfe du Mexique, la production a atteint son plus haut niveau depuis 20 ans. Au Brésil, elle a établi un nouveau record pour l'entreprise. Le projet de plateforme Whale, mis en service cette année, a notamment dépassé les attentes en termes de production, et ce, en deux fois moins de temps que prévu.
Ces succès opérationnels ont permis de compenser l'impact de la baisse des prix des hydrocarbures. Le prix moyen du baril au dernier trimestre était d'environ 69 dollars, contre plus de 80 dollars un an plus tôt.
Le contexte fiscal britannique en question
Au Royaume-Uni, les activités de Shell sont soumises à une taxe exceptionnelle sur les bénéfices énergétiques. Cette taxe, introduite après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a entraîné une charge fiscale de 509 millions de dollars pour Shell au cours des neuf premiers mois de l'année.
Qu'est-ce que la taxe sur les bénéfices exceptionnels ?
Mise en place lorsque les prix du pétrole dépassaient les 100 dollars le baril, cette taxe vise à capter une partie des profits jugés exceptionnels des compagnies énergétiques. Elle est actuellement prévue pour rester en vigueur jusqu'en 2030, mais des discussions politiques sont en cours pour potentiellement y mettre fin plus tôt, en mars 2029, afin d'encourager les investissements dans le secteur.
S'exprimant sur le sujet, Wael Sawan a souligné l'importance d'un environnement fiscal prévisible. "Nous espérons que le prochain budget apportera une amélioration de l'environnement fiscal britannique", a-t-il déclaré, ajoutant que "la prévisibilité et la fiabilité sont essentielles".
Manifestations et critiques des militants
L'annonce de ces bénéfices importants n'a pas manqué de provoquer des réactions. Cette semaine, le siège de Shell à Londres a été la cible de manifestants du groupe Fossil Free London. Les militants ont organisé une action pour dénoncer ce qu'ils qualifient de profits "spectacle d'horreur".
Les critiques portent sur le décalage entre les milliards de dollars de profits et l'urgence de la crise climatique. Les activistes estiment que ces gains sont réalisés au détriment des communautés et de l'environnement à l'échelle mondiale.
"Chaque trimestre, les bénéfices démesurés de Shell sont annoncés, sans aucune reconnaissance de l'exploitation et de la destruction des communautés à travers le monde qui permettent cette cupidité. Nous sommes ici aujourd'hui pour dire que les profits de Shell sont un spectacle d'horreur", a déclaré Robin Wells, directeur de Fossil Free London.
Cette opposition met en lumière la tension croissante entre la performance financière des géants des énergies fossiles et les appels à une transition énergétique plus rapide et plus juste.





