L'Union européenne se prépare à proposer un doublement des paiements pour aider les pays en développement à s'adapter au changement climatique lors de la prochaine COP30. Cette proposition, actuellement en discussion, vise à renforcer le soutien financier aux nations les plus vulnérables face aux impacts climatiques croissants. L'objectif est d'atteindre un consensus avant le sommet de novembre au Brésil, où la question du financement climatique sera centrale.
Points clés
- L'UE prévoit de doubler le montant de son financement pour l'adaptation climatique par rapport à 2019.
- La proposition sera un élément majeur des négociations lors de la COP30 à Belém, au Brésil.
- Les pays du Sud réclament un triplement des fonds pour faire face aux besoins croissants.
- En 2019, l'UE a contribué à hauteur de 23,2 milliards d'euros au financement climatique.
- L'Afrique seule nécessite environ 21 milliards d'euros par an pour l'adaptation climatique.
Un engagement financier accru face à l'urgence climatique
Selon un document du Conseil européen consulté par Euronews, les pays membres de l'UE envisagent de doubler leur contribution de 2019 destinée à l'adaptation climatique des pays les plus touchés. Cette décision intervient alors que de nombreux pays du Sud appellent à un triplement de ce financement. La proposition européenne sera un point clé des négociations lors du sommet climatique des Nations Unies (COP30), prévu en novembre à Belém, au Brésil.
Lors de ce sommet, les dirigeants mondiaux discuteront des prochaines étapes pour lutter contre le changement climatique. Ils devraient également formaliser l'Objectif Mondial d'Adaptation, un engagement collectif pris dans le cadre de l'Accord de Paris. Cet accord stipule que les pays doivent partager le fardeau financier de l'adaptation aux impacts du changement climatique.
Chiffres clés du financement climatique
- En 2019, l'Union européenne et ses États membres ont versé 23,2 milliards d'euros en financement climatique.
- Ce montant visait à soutenir les pays en développement pour atténuer les impacts du changement climatique et réduire les émissions de gaz à effet de serre.
- Les besoins annuels du continent africain pour l'adaptation climatique sont estimés à 25 milliards de dollars (environ 21 milliards d'euros).
Des besoins croissants dans les régions vulnérables
Même si l'UE tient sa promesse de soutenir les pays affectés par le changement climatique, le montant proposé reste inférieur aux besoins réels. Jeanne d'Arc Mujawamariya, Ministre rwandaise de l'Environnement, a souligné lors du Sommet africain sur le climat début septembre que le continent africain a besoin de 25 milliards de dollars (21 milliards d'euros) par an pour l'adaptation climatique. Cette somme est nécessaire pour protéger les populations et les infrastructures des conséquences du réchauffement climatique.
Le sort des îles du Pacifique, telles que Tuvalu, Kiribati, les Îles Marshall et les Maldives, est également en jeu. Pour ces nations insulaires, l'adaptation est souvent une question de survie, impliquant potentiellement des relocalisations face à la montée des eaux. Dans une grande partie des pays du Sud, l'adaptation se concentre sur la réduction de la vulnérabilité des moyens de subsistance et des infrastructures face à divers aléas climatiques.
« Même si le bloc respecte son engagement à soutenir les pays touchés par le changement climatique, cela est loin des 25 milliards de dollars (21 milliards d'euros) nécessaires annuellement par le continent africain pour l'adaptation climatique. »
— Jeanne d’Arc Mujawamariya, Ministre rwandaise de l’Environnement
Soutenir une transition juste et accélérer les stratégies nationales
Le document du Conseil européen indique que les dirigeants de l'UE soutiennent des outils pour faciliter une transition juste. Ces outils visent à compenser les pertes d'emplois et les perturbations subies par les communautés en raison du passage des combustibles fossiles et des industries à forte intensité de carbone. La transition vers une économie plus verte doit être équitable et ne laisser personne de côté.
Plus de 170 pays ont déjà mis en place des politiques et des lois nationales sur l'adaptation au changement climatique. Celles-ci visent à atténuer les risques croissants d'événements extrêmes comme les inondations et les sécheresses. Cette information provient d'une analyse mondiale réalisée en 2019 par le Grantham Research Institute on Climate Change and the Environment de la London School of Economics and Political Science.
L'importance des politiques nationales d'adaptation
Les politiques nationales d'adaptation sont essentielles pour préparer les pays aux impacts inévitables du changement climatique. Elles incluent la mise en place de systèmes d'alerte précoce, la construction d'infrastructures résilientes et la promotion de pratiques agricoles durables. Ces mesures sont vitales pour protéger les populations et les économies.
Préparatifs pour la COP30 et les objectifs climatiques
Les ambassadeurs de l'UE se réuniront prochainement pour poursuivre les discussions sur une position commune à adopter lors de la COP30. Ils aborderont également les flux financiers destinés à l'action climatique et à l'adaptation. Parmi les politiques envisagées par les dirigeants de l'UE figurent l'adoption et l'expansion d'une tarification efficace du carbone au niveau national, la gestion des risques de fuite de carbone et l'extension de la part des émissions mondiales couvertes par la tarification du carbone.
Bien que l'UE n'ait pas encore arrêté un objectif climatique pour 2035 à présenter à la COP30 (la Contribution Déterminée au niveau National ou NDC), le document du Conseil exhorte les autres pays à accélérer leurs stratégies nationales. Ces stratégies doivent être conformes aux NDC et inclure des politiques, des actions et des plans d'investissement pour débloquer les financements nécessaires.
- Les parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) devaient fixer leurs NDC pour 2035 avant le 23 septembre.
- En septembre 2025, seulement 26 pays avaient soumis leurs NDC actualisées pour la période 2025-2035.
- 84 pays supplémentaires étaient attendus pour soumettre leurs contributions avant la date limite de septembre, préparant ainsi le terrain pour la COP30 à Belém.
Ces objectifs et engagements sont cruciaux pour la réussite du sommet de Belém et pour l'avenir de l'action climatique mondiale. La pression s'accentue sur les nations pour qu'elles renforcent leurs ambitions et leurs contributions financières face à l'urgence climatique.





