Un gala de collecte de fonds au British Museum a été interrompu samedi soir par une manifestante climatique. Elle est montée sur scène pendant le discours de George Osborne, président du conseil d'administration du musée. L'événement, baptisé le Pink Ball, réunissait plus de 800 invités, dont des personnalités politiques et artistiques, et visait à lever des fonds pour les partenariats internationaux du musée.
Points Clés
- Une serveuse a manifesté sur scène lors du Pink Ball du British Museum.
- La manifestation visait le partenariat de 50 millions de livres sterling avec BP.
- La chanteuse M.I.A a également critiqué BP pendant sa performance.
- Le musée a déclaré que les fonds soutiendraient l'accessibilité de ses collections.
- De nouvelles directives encouragent les musées à éviter les parrainages liés aux dommages environnementaux.
Interruption du gala et message clair
La manifestation a eu lieu alors que George Osborne s'adressait aux convives. La femme, identifiée comme une serveuse travaillant pour l'événement, a brandi une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « DROP BP NOW » (Lâchez BP maintenant). Cet acte a mis en lumière la controverse entourant le partenariat du musée avec la compagnie pétrolière.
La manifestante a ensuite exprimé son message, affirmant que le parrainage de 50 millions de livres sterling de BP offre une « couverture culturelle » à une entreprise responsable du « dérèglement climatique ». Elle a également critiqué l'acceptation de fonds de la famille Ambani, propriétaires majoritaires de Reliance, une entreprise impliquée dans le pétrole, le gaz et la surveillance. George Osborne a simplement répondu : « C'est formidable de vivre en démocratie. »
Chiffres du Gala
- Plus de 800 invités ont participé au Pink Ball.
- Le prix du billet était de 2000 livres sterling.
- Environ 1,6 million de livres sterling ont été récoltés grâce à la vente des billets.
- Le montant total des dons et de la vente aux enchères silencieuse devrait être bien plus élevé.
La position des activistes
Le groupe de campagne Energy Embargo for Palestine a partagé une vidéo de la manifestation sur Instagram. Dans leur publication, ils ont exigé que le British Museum mette en place un comité d'éthique. Ce comité devrait inclure des membres du conseil d'administration, de la direction et des représentants syndicaux. Son rôle serait de « superviser les futures opportunités de financement, les partenariats et les événements politiques au musée ».
Les activistes estiment que le musée doit revoir son approche des financements. Ils soulignent l'importance de s'aligner sur des valeurs éthiques et environnementales. La question du partenariat avec BP est au cœur de leurs préoccupations, la considérant comme une contradiction avec la mission culturelle et éducative d'une institution comme le British Museum.
Contexte du partenariat avec BP
En 2023, le British Museum a annoncé un accord de 50 millions de livres sterling avec BP, réparti sur dix ans. Ce financement est destiné à soutenir un vaste plan de rénovation et de réaménagement de sa collection permanente. Ce partenariat a suscité de vives réactions et un débat continu sur les sources de financement des institutions culturelles.
La chanteuse M.I.A. se joint au débat
La chanteuse et rappeuse britannique M.I.A, qui s'est produite lors du gala, a également exprimé son opinion. Sur son compte Instagram, elle a partagé un extrait de sa chanson « Paper Planes ». Durant le refrain, elle a ajouté au microphone : « Je parle de BP ». Les paroles de la chanson mentionnent déjà des thèmes liés à l'argent et à la consommation d'énergie, ce qui a rendu son ajout particulièrement percutant.
« J'aime le musée et j'aimerais vraiment que le gouvernement britannique leur donne plus d'argent directement, sans que BP ait à le faire. C'est 50 millions coupés du budget de la guerre et de la destruction et alloués au budget de la préservation, de la culture et de l'éducation. »
Son intervention a mis en lumière la complexité de la situation. Elle reconnaît l'importance du musée tout en critiquant la dépendance vis-à-vis des financements d'entreprises controversées. Elle suggère une solution alternative : un financement public direct pour soutenir les institutions culturelles sans compromettre leurs valeurs.
Les musées face à de nouvelles directives
Le débat sur les parrainages du British Museum s'inscrit dans un contexte plus large. Le 7 octobre, la Museums Association du Royaume-Uni a approuvé de nouvelles directives. Celles-ci stipulent que les musées devraient « s'éloigner des parrainages d'organisations impliquées dans des dommages environnementaux (y compris les combustibles fossiles), les atteintes aux droits de l'homme, et tout autre parrainage non aligné avec les valeurs du musée ».
Ces directives apportent une pression supplémentaire sur des institutions comme le British Museum. Elles les encouragent à revoir leurs politiques de financement. La question est de savoir comment les musées peuvent équilibrer leurs besoins financiers avec la nécessité de maintenir une intégrité éthique face aux enjeux climatiques et sociaux actuels. Le cas du British Museum pourrait devenir un précédent important pour d'autres institutions culturelles à travers le monde.
Initiatives du British Museum
Avant le gala, le musée a déclaré que les fonds collectés l'aideraient à rendre sa collection « la plus accessible et la plus largement partagée au monde ». Il a mentionné des collaborations avec le palais de Kumasi au Ghana et le musée d'histoire de l'Arménie comme exemples d'initiatives clés. Ces projets visent à renforcer les partenariats internationaux et à élargir l'accès à la culture.
L'avenir des partenariats culturels
La controverse autour du Pink Ball soulève des questions fondamentales sur l'avenir des partenariats entre les institutions culturelles et les grandes entreprises. La pression croissante des groupes environnementaux et des nouvelles directives éthiques pourrait forcer de nombreux musées à réévaluer leurs sources de revenus. Cela pourrait également les pousser à chercher des modèles de financement plus durables et éthiquement alignés.
Le British Museum, comme d'autres grandes institutions, est confronté au défi de moderniser ses infrastructures et de rendre ses collections plus accessibles. Cependant, la manière dont ces ambitions sont financées est désormais sous un examen minutieux. La société civile demande une plus grande transparence et une plus grande responsabilité de la part de ces institutions emblématiques.





