Trois activistes du groupe Just Stop Oil ont été acquittés par un jury après avoir aspergé le site préhistorique de Stonehenge avec de la poudre orange. L'action, menée la veille du solstice d'été l'année dernière, visait à attirer l'attention sur l'urgence climatique. Le verdict a été rendu par un jury du tribunal de la couronne de Salisbury, soulevant des questions importantes sur le droit de manifester.
Points Clés
- Trois activistes de Just Stop Oil ont été acquittés.
- Ils avaient aspergé Stonehenge de poudre orange avant le solstice d'été.
- L'action visait à alerter sur l'urgence climatique.
- Le jury a considéré que la condamnation n'aurait pas été une ingérence proportionnée dans leurs droits.
- Le coût du nettoyage s'est élevé à 620 £, sans dommage permanent.
Les Détails de l'Action et l'Accusation
Rajan Naidu, 74 ans, Niamh Lynch, 23 ans, et Luke Watson, 36 ans, ont utilisé des "blasters de couleur" pour projeter la poudre sur les pierres du site du Wiltshire. L'incident a eu lieu juste avant le solstice d'été, une période où le site attire de nombreux visiteurs.
Just Stop Oil a déclaré que cette action avait généré une attention mondiale sans précédent pour leurs causes. Les activistes ont maintenu que leur protestation pacifique était justifiée par la nécessité de mettre en lumière la crise climatique.
Fait Marquant
Le nettoyage de la poudre orange a coûté 620 £. Les autorités ont confirmé qu'il n'y avait eu aucun dommage durable au monument ancien.
Le Procès et la Législation Controversée
Les trois individus faisaient face à des accusations, notamment celle de trouble à l'ordre public, une infraction passible d'une peine maximale de dix ans de prison. Cette loi a été vivement critiquée comme une atteinte au droit de manifester.
Le juge Dugdale a souligné que pour déclarer les accusés coupables, le jury devait être convaincu qu'une condamnation constituerait une ingérence proportionnée dans leurs droits à la liberté d'expression et de protestation.
« Si des individus sont en désaccord avec ce que notre gouvernement fait sur certaines questions, ils ont le droit de protester, » a déclaré le juge Dugdale lors de son résumé.
Il a ajouté que le jury devait être certain que la condamnation serait une ingérence proportionnée à leurs droits humains d'exprimer leurs opinions et de protester contre l'inaction gouvernementale.
La Défense et la Réaction des Activistes
L'accusation a soutenu que la protestation n'avait pas lieu d'être à Stonehenge, arguant que le site n'avait aucun lien avec l'urgence climatique. Cependant, les activistes ont nié avoir endommagé un monument ancien protégé et causé un trouble à l'ordre public.
Rajan Naidu, qui se décrit comme un militant pour les droits humains, la justice sociale et la paix, Niamh Lynch, étudiante en écologie à l'Université d'Exeter, et Luke Watson, charpentier, ont tous exprimé leur fierté concernant leur action.
Contexte Juridique
La législation sur le trouble à l'ordre public est sous le feu des critiques. De nombreux avocats et militants surveillent de près son application dans les affaires de protestation, la considérant comme une menace aux libertés civiles.
À la sortie du tribunal, Naidu a qualifié la législation de "hautement répressive" et "rétrograde", la comparant à l'époque des suffragettes où les droits humains des femmes étaient violés.
« C'est une législation hautement répressive, c'est rétrograde, cela nous ramène à l'époque des suffragettes lorsque les femmes étaient traitées de manière abominable, leurs droits humains étant violés. Nous revenons à ces temps, » a affirmé Rajan Naidu.
Les trois activistes ont exprimé leur solidarité mutuelle et leur fierté. Naidu a déclaré se sentir privilégié d'être avec des personnes d'une telle intégrité.
Implications du Verdict et Droits de Protestation
Le juge a remercié le jury, soulignant l'importance de cette affaire qui mettait en balance la liberté d'expression et le droit de protester face à la protection d'un site du patrimoine mondial.
Il a expliqué que les jurys, composés de citoyens tirés au sort, sont chargés depuis des siècles de décider des allégations de crimes graves dans leurs communautés. Chaque membre apporte une perspective différente au processus décisionnel, assurant une bonne représentativité de la société.
Reconnaissance d'un Acte de Courage
Le jury a également tenu à saluer les actions "courageuses et désintéressées" de Man Chu Zah, un travailleur du site qui a tenté d'intervenir lors de la protestation. Le juge a recommandé que ce travailleur reçoive un prix du High Sheriff.
Francesca Cociani, avocate de la défense chez Hodge Jones & Allen, qui a représenté les manifestants, a exprimé le soulagement de ses clients face à ce verdict qui les a innocentés.
« Mes clients sont incroyablement soulagés par le verdict d'aujourd'hui qui les a exonérés de tout acte répréhensible, » a déclaré Francesca Cociani.
Elle a ajouté que l'accusation de trouble à l'ordre public, qui prétendait que la protestation aurait pu causer une détresse ou un inconvénient grave au public, était totalement inappropriée et n'aurait jamais dû être déposée. Selon elle, cela constituait une atteinte au droit de manifester.
Un Pilier de la Démocratie Menacé ?
Le verdict est un soulagement pour les défenseurs du droit de manifester pacifiquement. Ce droit est considéré comme un pilier essentiel de la société démocratique, mais il est de plus en plus menacé.
Le cas de Stonehenge met en lumière la tension entre la protection du patrimoine et la liberté d'expression. Le jury a clairement penché en faveur du droit des citoyens d'exprimer leur désaccord, en particulier sur des questions aussi urgentes que le changement climatique.
Ce jugement pourrait avoir des répercussions sur la manière dont les futures protestations environnementales sont traitées par la justice. Il souligne l'importance de maintenir un équilibre entre l'ordre public et les libertés fondamentales.





