Les six premiers mois de 2025 ont établi un nouveau record financier sombre pour les États-Unis. Quatorze catastrophes météorologiques distinctes, chacune engendrant plus d'un milliard de dollars de dégâts, ont frappé le pays, cumulant un coût total de 101 milliards de dollars. Ce chiffre marque le premier semestre le plus coûteux jamais enregistré depuis le début de la collecte de ces données en 1980.
Cette augmentation alarmante des coûts est principalement due à des événements extrêmes tels que les incendies de forêt dévastateurs à Los Angeles et une série de tempêtes violentes. Une organisation à but non lucratif, Climate Central, a repris le suivi de ces données après l'arrêt du programme par l'administration fédérale, soulignant l'urgence de quantifier l'impact économique du changement climatique.
Points Clés
- Le premier semestre 2025 est le plus coûteux jamais enregistré pour les catastrophes climatiques aux États-Unis, avec 101 milliards de dollars de dégâts.
- 14 événements distincts ont chacun dépassé le milliard de dollars de dommages.
- Les incendies de Los Angeles en janvier ont représenté la plus grande part des coûts, avec 61 milliards de dollars.
- L'organisation Climate Central a repris la publication de ces données, un travail précédemment effectué par la NOAA mais interrompu par l'administration Trump.
Des incendies et des tempêtes aux conséquences financières lourdes
La majeure partie de ce bilan financier exceptionnel provient des incendies de forêt qui ont ravagé des parties de Los Angeles en janvier. Cet événement a entraîné à lui seul des dommages estimés à 61 milliards de dollars. La catastrophe a détruit environ 16 000 bâtiments et causé la mort indirecte d'environ 400 personnes. Fait notable, cet incendie est l'un des désastres climatiques les plus coûteux de l'histoire des États-Unis et le seul dans le top 10 à ne pas être un ouragan.
Le reste des 101 milliards de dollars de dommages a été causé par une série de tempêtes, d'inondations et d'autres phénomènes météorologiques extrêmes qui ont affecté de vastes régions du pays. Ces événements ont détruit des maisons, des entreprises et des infrastructures essentielles, laissant des communautés entières face à des reconstructions longues et coûteuses.
Une tendance à la hausse sur le long terme
L'augmentation des coûts liés aux catastrophes n'est pas un phénomène nouveau. Les données historiques montrent une nette accélération. Entre 1985 et 1995, le coût total des catastrophes s'élevait à 299 milliards de dollars. En comparaison, sur la seule dernière décennie (2014-2024), les pertes ont atteint la somme stupéfiante de 1 400 milliards de dollars.
La reprise d'un suivi de données jugé essentiel
Pendant 45 ans, l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) a méticuleusement suivi et publié les données sur les catastrophes d'un milliard de dollars. Cependant, en mai dernier, l'administration Trump a mis fin à ce programme, invoquant des changements de priorités et de personnel. Les données jusqu'à la fin de 2024 restent accessibles mais ne sont plus mises à jour.
Face à ce vide informationnel, l'organisation Climate Central a décidé de poursuivre ce travail crucial. Adam Smith, qui dirigeait le projet à la NOAA avant de quitter l'agence, a rejoint Climate Central pour continuer cette mission. Il utilise la même méthodologie rigoureuse pour garantir la continuité et la fiabilité des données.
« Cet ensemble de données est tout simplement trop important pour ne pas être mis à jour », a déclaré Adam Smith. « Le changement climatique surcharge l'intensité et la fréquence de ces extrêmes. »
Smith souligne que la demande pour ces informations provenait de divers secteurs, notamment du secteur privé, des collectivités locales et du monde universitaire, qui les utilisent pour la planification et la gestion des risques.
Une accélération récente
Selon Adam Smith, le nombre et le coût des événements extrêmes ont atteint un niveau sans précédent depuis 2017. Cette augmentation est directement liée à l'intensification des effets du changement climatique qui aggrave la sévérité des tempêtes, des sécheresses et des incendies.
Des inquiétudes sur la capacité de réponse fédérale
Bien que le premier semestre 2025 ait été exceptionnellement coûteux, il n'a pas encore été marqué par un ouragan majeur frappant les côtes américaines. Cette absence relative de cyclones dévastateurs est une chance, car la capacité de réponse du gouvernement fédéral aux catastrophes suscite de vives inquiétudes.
L'Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA) a connu d'importantes réductions de personnel. L'administration actuelle a exprimé le souhait que les États assument une plus grande part du fardeau financier et logistique suite aux catastrophes majeures, plutôt que de dépendre du soutien fédéral.
Une agence affaiblie ?
Des experts en gestion des urgences expriment leur préoccupation face à l'état actuel de la FEMA. Samantha Montano, spécialiste à la Massachusetts Maritime Academy, estime que les progrès réalisés par l'agence depuis l'ouragan Katrina en 2005 ont été en grande partie effacés.
« Aucune partie du pays n'est épargnée, mais malheureusement, la FEMA est redevenue une agence dysfonctionnelle et inefficace », affirme-t-elle. Elle souligne que le départ de personnel expérimenté a affaibli l'expertise de l'agence, ce qui pourrait compromettre sa capacité à réagir efficacement lors d'un prochain désastre majeur.
Le bilan du premier semestre 2025, même sans ouragan majeur, met en lumière la vulnérabilité croissante du pays face à des événements climatiques dont la fréquence et l'intensité ne cessent d'augmenter. La situation soulève des questions urgentes sur la préparation et la résilience des infrastructures et des communautés à travers les États-Unis.





