State Street, le quatrième gestionnaire d'actifs mondial, a annoncé qu'il retirait la majeure partie de ses activités américaines de la principale coalition mondiale pour le climat du secteur. Cette décision intervient malgré les efforts du groupe pour maintenir ses membres en assouplissant ses règles d'adhésion. Les entités européennes et britanniques de State Street resteront toutefois engagées.
Points Clés
- State Street retire sa branche américaine de l'initiative Net Zero Asset Managers (NZAM).
- Les unités européennes et britanniques du groupe restent membres de NZAM.
- Cette décision suit l'assouplissement des règles d'adhésion de NZAM.
- D'autres gestionnaires de fonds américains évaluent également leur participation.
- La pression politique américaine est un facteur clé derrière ces réévaluations.
Un retrait partiel malgré les ajustements de NZAM
State Street Investment Management, qui gère 5 400 milliards de dollars d'actifs, n'a pas fourni de raison spécifique pour ce retrait partiel. Un porte-parole a déclaré que la redéfinition de leur adhésion aux entités européennes visait à soutenir les clients ayant des objectifs d'investissement zéro émission nette. Cette stratégie permet de répondre aux besoins spécifiques de ces marchés.
L'initiative Net Zero Asset Managers (NZAM) a été lancée il y a cinq ans. Son objectif principal était de s'attaquer aux risques financiers liés au changement climatique. Elle cherchait à fournir une plateforme pour une action collective. Cependant, le groupe a fait face à des critiques, notamment des accusations de potentielles violations du droit antitrust.
Chiffre Clé
State Street Investment Management gère un total de 5 400 milliards de dollars d'actifs, ce qui en fait le quatrième gestionnaire d'actifs au monde.
Pression politique et assouplissement des règles
Le retrait de State Street survient alors que d'autres grandes sociétés de fonds américaines évaluent également leur adhésion. Cette réévaluation est influencée par la pression politique aux États-Unis. Elle se déroule également avant les pourparlers climatiques mondiaux prévus au Brésil.
NZAM a récemment modifié ses règles d'adhésion pour tenter de retenir ses membres. Le groupe ne demandera plus aux membres d'atteindre des émissions nettes zéro de leur portefeuille d'ici le milieu du siècle. Il ne leur imposera plus non plus de fixer des objectifs intermédiaires. Au lieu de cela, les membres devront fournir des informations à leurs clients pour agir sur les risques climatiques.
« Nous avons décidé de redéfinir notre adhésion à NZAM pour nos entités européennes afin de soutenir les clients qui ont des objectifs d'investissement zéro émission nette », a déclaré un porte-parole de State Street.
Un contexte de départs majeurs
Avant State Street, d'autres acteurs majeurs avaient déjà quitté l'initiative. Vanguard a été le premier à se retirer. Puis, BlackRock, le leader de l'industrie, a suivi. La branche de gestion de fonds de JPMorgan a également quitté le groupe en mars. Ces départs ont incité NZAM à revoir ses activités et à assouplir ses exigences.
L'assouplissement des règles est une tentative de NZAM pour maintenir son influence et sa pertinence. Le groupe espère que des exigences moins strictes encourageront les entreprises à rester engagées. Cela permettrait de continuer à œuvrer collectivement pour le climat, même avec des engagements moins contraignants.
Contexte de l'Initiative NZAM
L'initiative Net Zero Asset Managers (NZAM) a été créée pour mobiliser les gestionnaires d'actifs dans la lutte contre le changement climatique. Elle visait à aligner les portefeuilles d'investissement sur les objectifs de l'Accord de Paris. Les critiques ont pointé du doigt des préoccupations concernant d'éventuelles pratiques anticoncurrentielles.
Les implications pour les entités européennes et britanniques
Les entités européennes et britanniques de State Street restent soumises à leurs devoirs fiduciaires envers leurs clients. Elles maintiennent leur indépendance dans la prise de décisions d'investissement. Cette formulation pourrait servir à contrer les allégations dans les litiges en cours au Texas. L'État du Texas a intenté des poursuites contre State Street, BlackRock et Vanguard concernant leurs bilans climatiques. L'adhésion à NZAM était citée comme preuve de comportement collectif inapproprié.
En août, un juge a autorisé la poursuite de la plupart de ces réclamations. Cela souligne la complexité du paysage réglementaire et politique dans lequel les gestionnaires d'actifs évoluent. Les entreprises doivent naviguer entre les attentes des clients, les pressions politiques et les cadres réglementaires en constante évolution.
Autres firmes évaluent leur adhésion
Parmi les autres signataires américains de NZAM, Maria Elena Drew, responsable mondiale du développement durable chez T. Rowe Price, a indiqué que l'entreprise examinerait si elle devait rester signataire. Cette évaluation se fera pendant une période de trois mois accordée par NZAM. Elle a ajouté que, quelle que soit la décision, T. Rowe Price restait engagée à prendre des décisions d'investissement en tenant compte de tous les risques et opportunités matériels, y compris ceux liés au climat et à l'environnement.
Un représentant de Wellington Management a également confirmé que l'entreprise examinait actuellement le nouvel engagement de NZAM. Il a réaffirmé la conviction que les questions ESG matérielles, y compris les considérations climatiques, peuvent affecter la valeur à long terme des actifs dans lesquels ils investissent. Il est donc dans le meilleur intérêt financier de leurs clients d'analyser ces facteurs.
- T. Rowe Price : Évalue sa participation pendant trois mois.
- Wellington Management : Examine les nouvelles règles de NZAM.
- Les deux entreprises soulignent l'importance des risques climatiques dans leurs décisions d'investissement.
Ce mouvement de State Street et les réévaluations d'autres grandes firmes montrent une tendance. Les gestionnaires d'actifs cherchent à équilibrer les engagements climatiques avec les pressions réglementaires et les devoirs fiduciaires. L'avenir de NZAM et son impact sur l'industrie dépendront de la capacité du groupe à s'adapter à ce nouveau paysage.





