La primatologue et défenseure de l'environnement de renommée mondiale, Jane Goodall, est décédée le 1er octobre 2025 à l'âge de 91 ans. Connue pour ses recherches révolutionnaires sur les chimpanzés, elle a consacré sa vie à la protection de la faune et à l'inspiration d'une nouvelle génération de militants écologistes.
Dans un message posthume, elle a exhorté le monde à ne pas abandonner l'espoir et à agir pour protéger la planète, laissant derrière elle un héritage qui continue d'influencer la science et la conservation.
Points Clés
- Jane Goodall, célèbre primatologue britannique, est décédée à l'âge de 91 ans.
- Ses travaux en Tanzanie ont révélé que les chimpanzés utilisent des outils et ont des structures sociales complexes, redéfinissant la compréhension scientifique de l'humanité.
- Elle a fondé l'Institut Jane Goodall en 1977 et le programme pour la jeunesse Roots & Shoots, présent dans plus de 60 pays.
- Un entretien posthume diffusé par Netflix contient son dernier message, appelant à l'action individuelle pour l'environnement.
Une carrière qui a transformé la science
La carrière de Jane Goodall a débuté en 1960 lorsqu'à seulement 26 ans, elle s'est rendue dans les forêts de Tanzanie pour étudier les chimpanzés sauvages. Sans formation scientifique formelle à l'époque, son approche immersive et patiente a permis des observations sans précédent.
Elle a été la première à documenter des comportements qui étaient alors considérés comme exclusivement humains. Ses découvertes sur l'utilisation d'outils par les chimpanzés pour se nourrir ont bouleversé les certitudes scientifiques.
Le moment décisif
Lorsque Goodall a informé son mentor, le paléoanthropologue Louis Leakey, que les chimpanzés fabriquaient et utilisaient des outils, sa réponse est devenue célèbre. Il a déclaré : « Maintenant, nous devons redéfinir l'outil, redéfinir l'homme, ou accepter les chimpanzés comme des humains. » Cette découverte a fondamentalement changé la primatologie et l'anthropologie.
Ses observations ont également révélé une vie sociale et émotionnelle complexe chez les primates, incluant des liens familiaux forts, des gestes d'affection comme les étreintes et les baisers, mais aussi des conflits violents. Ces travaux ont humanisé les chimpanzés aux yeux du public et de la communauté scientifique.
De la recherche à l'activisme mondial
En observant les chimpanzés, Jane Goodall a également été témoin des menaces croissantes qui pesaient sur eux. La déforestation rapide, le commerce de viande de brousse et la perte d'habitat l'ont poussée à passer de la recherche à la défense de l'environnement.
En 1977, elle a fondé l'Institut Jane Goodall. L'organisation a pour but de poursuivre ses recherches, mais surtout de protéger les chimpanzés et leurs habitats grâce à des programmes de conservation communautaires en Afrique.
Un impact global
L'Institut Jane Goodall opère aujourd'hui dans de nombreux pays à travers le monde, se concentrant sur la conservation, le bien-être animal et l'éducation environnementale. Il soutient des sanctuaires pour les chimpanzés orphelins et promeut des pratiques de développement durable.
Au fil des décennies, son travail s'est élargi pour inclure la lutte contre le changement climatique et la perte de biodiversité. Nommée Messagère de la Paix des Nations Unies en 2002, elle a parcouru le monde sans relâche pour sensibiliser le public et les dirigeants politiques.
Un héritage pour les générations futures
L'un des aspects les plus durables de l'héritage de Jane Goodall est son engagement envers la jeunesse. Convaincue que les jeunes sont la clé d'un avenir meilleur, elle a lancé le programme Roots & Shoots en 1991.
Ce programme encourage les jeunes de plus de 60 pays à identifier et à résoudre les problèmes environnementaux et humanitaires dans leurs propres communautés. Il a permis à des millions de jeunes de devenir des leaders du changement.
« C'est après avoir lu ses livres que j'ai mis mes bottes et mes jumelles et que je suis allée dans la jungle », a déclaré Catherine Crockford, une experte des chimpanzés à l'Institut Max Planck pour l'anthropologie évolutionniste, soulignant l'influence de Goodall sur les scientifiques.
Goodall a également été une pionnière pour les femmes dans le domaine scientifique, ouvrant la voie à une époque où les opportunités de recherche sur le terrain étaient rares pour elles. Son exemple a inspiré d'innombrables carrières dans la science et la conservation.
Un dernier message d'espoir et d'action
Conformément à ses souhaits, un entretien final a été diffusé par Netflix après sa mort. Dans cette conversation, enregistrée pour une série intitulée « Famous Last Words », Jane Goodall a partagé ses dernières réflexions avec le monde.
Elle y a exprimé sa frustration face aux actions de certains dirigeants mondiaux qui, selon elle, accélèrent la destruction de la nature. Elle a notamment mentionné des personnalités politiques et économiques influentes.
Cependant, son message principal était un appel à l'espoir, qu'elle définissait non pas comme une attente passive, mais comme un engagement actif. Dans son livre de 2021, « Le Livre de l'Espoir », elle écrivait que « le véritable espoir exige de l'action ».
Son message final, empreint d'émotion, visait à donner du pouvoir à chaque individu.
« Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour rendre le monde meilleur pour les enfants d'aujourd'hui et pour ceux qui suivront », a-t-elle déclaré. « Vous avez le pouvoir de faire une différence. N'abandonnez pas. Il y a un avenir pour vous. Faites de votre mieux pendant que vous êtes encore sur cette belle planète Terre que je regarde d'en haut, d'où je suis maintenant. »
Ce dernier appel à l'action résume la vie et l'œuvre de Jane Goodall : une conviction inébranlable que chaque personne peut contribuer à la protection de notre planète.





