Les températures moyennes mondiales pour la surface terrestre et les océans ont atteint leur troisième niveau le plus élevé jamais enregistré en septembre, se situant à moins d'un dixième de degré des records précédents. Cette tendance indique un retour vers des sommets historiques, avec des impacts notables observés dans plusieurs régions du monde, notamment en Asie et au Canada.
Ces données récentes soulignent une accélération des phénomènes de réchauffement. Bien que les températures de cette année aient été légèrement inférieures aux records établis en 2024 et 2023, les deux derniers mois montrent une progression inquiétante vers la limite de 1,5°C de réchauffement depuis l'ère industrielle, fixée par l'Accord de Paris en 2015.
Points Clés
- Septembre 202X a enregistré la troisième température moyenne la plus élevée pour les terres et les océans.
- La température moyenne de l'air à la surface en septembre était de 16,11°C, soit 1,47°C au-dessus de la moyenne préindustrielle.
- Le Japon, la Chine et la péninsule coréenne ont connu des températures record début octobre.
- Des records de températures minimales ont été battus au Canada, avec des marges allant jusqu'à 4°C.
- Ces hausses se produisent pendant une phase neutre du cycle ENSO, après un fort El Niño en 2023.
Tendances Climatiques Mondiales en Septembre
Le service d'observation de la Terre de l'Union Européenne, Copernicus, a rapporté que la température moyenne mondiale de l'air à la surface en septembre s'élevait à 16,11°C. Ce chiffre représente une augmentation de 0,66°C par rapport à la moyenne de septembre sur la période 1991-2020 et une hausse de 1,47°C par rapport à la moyenne préindustrielle.
Ces statistiques mettent en évidence une continuation du réchauffement climatique. Les experts surveillent de près ces données, car elles sont cruciales pour évaluer l'efficacité des mesures prises pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris.
Chiffres Clés
- 16,11°C : Température moyenne mondiale de l'air en septembre.
- 0,66°C : Écart par rapport à la moyenne de septembre (1991-2020).
- 1,47°C : Écart par rapport à la moyenne préindustrielle.
- 3ème : Rang de septembre 202X parmi les mois de septembre les plus chauds jamais enregistrés.
Records de Température en Asie et au Canada
Depuis le début du mois d'octobre, plusieurs régions ont enregistré des températures exceptionnellement élevées. Le Japon, la Chine et la péninsule coréenne ont été particulièrement touchés par des vagues de chaleur précoces et intenses.
Au Japon, de nombreuses localités ont signalé des températures atteignant 34°C et des minimales supérieures à 28°C. Selon l'historien météorologique Maximiliano Herrera, ces températures sont plus chaudes que celles enregistrées en juillet, ce qui est inhabituel pour la saison.
« Les températures observées au Japon début octobre sont alarmantes, dépassant celles de la pleine saison estivale dans certaines régions. Cela indique une perturbation significative des schémas météorologiques habituels, » a déclaré Maximiliano Herrera.
En Chine, sept stations météorologiques ont égalé ou battu le record de température maximale pour octobre. Les villes de Hengan et Chagshan ont notamment atteint 39°C. Par ailleurs, soixante-cinq stations ont également égalé ou battu les records de températures nocturnes les plus élevées.
Le Canada n'a pas été épargné. Des dizaines de records de températures minimales pour octobre ont été brisés, avec des marges allant jusqu'à 4°C. En Nouvelle-Écosse, les températures ont approché les 30°C, soit plus de 10°C au-dessus de la moyenne 1991-2020. Ces événements soulignent la portée mondiale de ces anomalies thermiques.
Le Rôle des Phénomènes Océaniques
Ces augmentations de température interviennent pendant une période neutre pour le cycle naturel du phénomène océanique du Pacifique, connu sous l'acronyme ENSO (El Niño Southern Oscillation). Un fort cycle de réchauffement El Niño, qui s'est développé au second semestre 2023, avait déjà contribué à des températures mondiales plus élevées.
El Niño fait partie d'une fluctuation naturelle du système climatique mondial. Durant cet événement, les alizés qui poussent l'eau chaude vers l'ouest du Pacifique s'affaiblissent. Cela entraîne une augmentation des températures de surface de la mer et des terres, et affecte les régimes météorologiques à l'échelle planétaire. Il est généralement suivi par un cycle de refroidissement inverse, ou La Niña. El Niño se produit typiquement tous les deux à sept ans, le plus récent ayant été déclaré en juin 2023.
Comprendre ENSO
ENSO est un phénomène climatique majeur influençant les températures et les précipitations mondiales. Il alterne entre trois phases :
- El Niño : Réchauffement des eaux du Pacifique équatorial, impactant les schémas météorologiques.
- La Niña : Refroidissement des eaux du Pacifique équatorial, souvent associé à des conditions plus humides.
- Neutre : Conditions intermédiaires, comme celles observées actuellement.
Températures Océaniques Anormales
Dans sa dernière mise à jour mensuelle, Copernicus a également indiqué que de grandes parties du Pacifique Nord continuaient de connaître des températures de surface de la mer supérieures à la moyenne. Le nord-est de l'Atlantique Nord a enregistré des niveaux « bien supérieurs à la moyenne à des niveaux records ».
En contraste, les températures de la mer dans le Pacifique équatorial central et oriental étaient proches ou inférieures à la moyenne de 1991-2020. Ceci reflète les conditions neutres de l'ENSO. Une partie de l'Atlantique Nord et de l'océan Indien occidental, y compris la mer d'Oman, ont également enregistré des températures inférieures à la moyenne.
Ces variations régionales des températures océaniques sont complexes et peuvent influencer les conditions météorologiques locales et mondiales. La surveillance continue de ces phénomènes est essentielle pour anticiper les futurs changements climatiques.
Impacts et Perspectives
Les données de septembre confirment une tendance à long terme de réchauffement. Elles renforcent l'urgence d'une action climatique. Les records de températures en Asie et au Canada montrent que le réchauffement affecte des régions diverses, y compris pendant des périodes généralement plus fraîches.
Les scientifiques continuent d'étudier l'interaction entre les cycles naturels comme ENSO et le réchauffement climatique d'origine humaine. La compréhension de ces dynamiques est essentielle pour des prévisions climatiques plus précises et des stratégies d'adaptation efficaces.
La communauté internationale reste engagée à limiter le réchauffement à 1,5°C. Les données récentes rappellent que cet objectif demande des efforts continus et une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre.





