La Semaine du Climat à New York a réuni des experts, des investisseurs et des décideurs politiques. Cette année, l'événement a été marqué par des tensions accrues autour des politiques climatiques et de la sécurité énergétique. Malgré un discours controversé du président américain Donald Trump, les participants ont maintenu leur engagement, bien que le dialogue ait évolué vers des préoccupations d'approvisionnement énergétique et l'impact croissant de l'intelligence artificielle.
Points Clés
- Le président Trump a qualifié le changement climatique de « plus grande escroquerie ».
- Les participants à la Semaine du Climat ont maintenu leur détermination face aux critiques.
- La conversation s'est déplacée de la décarbonisation vers la sécurité énergétique.
- La Chine s'est positionnée comme un leader climatique en annonçant de nouveaux objectifs.
- La demande énergétique pour les centres de données d'IA représente un nouveau défi.
Le Discours Controversé du Président Trump
Le président américain Donald Trump a provoqué une vive réaction lors de la Semaine du Climat à New York. Il a qualifié la science du changement climatique de « plus grande escroquerie jamais perpétrée sur le monde ». Ce discours a eu lieu en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies, un événement annuel majeur.
Devant les délégués, M. Trump a affirmé que le réchauffement climatique était une illusion. Il a dénoncé les politiques climatiques européennes, les jugeant destructrices pour les nations. Il a également critiqué les écologistes, les accusant d'intentions néfastes. Des murmures ont parcouru la salle.
« C'est la plus grande escroquerie jamais perpétrée sur le monde », a déclaré le président Trump, remettant en question la science climatique.
Fait Marquant
Le discours du président Trump a eu lieu au début de la Semaine du Climat, un rassemblement annuel d'experts et de décideurs.
Réactions et Persévérance des Délégués
Malgré la virulence des propos du président, les participants à la Semaine du Climat n'ont pas fléchi. Katharine Hayhoe, experte en climat à l'Université Texas Tech, a souligné les craintes initiales. Elle craignait que les politiques climato-sceptiques de l'administration américaine n'éclipsent les discussions.
Selon Mme Hayhoe, « non seulement il y a eu une rhétorique et des actions tangibles du gouvernement américain pour ralentir ou même arrêter tout, de la recherche à la communication d'informations climatiques en passant par le développement d'énergies propres, mais de nombreuses organisations qui étaient auparavant plus vocales sur leur propre participation à l'action climatique s'étaient également tues ».
Cependant, l'experte a constaté une augmentation de la détermination. « Je n'ai en fait vu aucune perte d'énergie, aucune perte d'enthousiasme, et j'ai vu une augmentation de la détermination », a-t-elle ajouté. Cette observation a été partagée par Darragh O'Brien, ministre irlandais du Climat, de l'Énergie et de l'Environnement.
Contexte
Historiquement, l'administration américaine actuelle a réduit les incitations pour les projets d'énergie propre. Elle a privilégié la production de pétrole et de gaz, ce qui a suscité des inquiétudes internationales.
Sécurité Énergétique au Centre des Débats
Un changement notable a marqué les discussions cette année. L'accent s'est déplacé de la décarbonisation vers la sécurité énergétique. Cette évolution est liée aux tensions mondiales qui ont révélé la vulnérabilité des approvisionnements énergétiques.
La dépendance de l'Europe vis-à-vis du pétrole et du gaz russes, mise en lumière par le conflit en Ukraine en février 2022, en est un exemple. « Le climat et l'énergie sont plus liés que jamais », a affirmé M. O'Brien.
Le ministre irlandais a également souligné les défis économiques. La hausse du coût de la vie pourrait alimenter l'opposition aux politiques climatiques. Même si 40% de l'électricité irlandaise provenait des énergies renouvelables l'année dernière, contre 7% il y a 20 ans, les citoyens ne ressentent pas toujours les bénéfices.
Statistique Clé
L'Irlande a généré 40% de son électricité à partir de sources renouvelables l'année dernière, une augmentation significative par rapport à 7% il y a deux décennies.
« La pression sur les coûts pour les ménages et les familles de travailleurs, et les revenus moyens en particulier, en ce qui concerne l'énergie, est un risque, franchement, car cela détourne les gens », a expliqué M. O'Brien. Il a ajouté qu'il était crucial de mieux communiquer les avantages des mesures climatiques aux citoyens.
La Chine, Nouveau Leader Climatique ?
Alors que les États-Unis de M. Trump se sont éloignés des engagements climatiques, la Chine a montré des signes d'un leadership différent. Le leader chinois Xi Jinping a fait une apparition surprise par vidéoconférence au Sommet climatique de l'ONU.
M. Xi a annoncé que la capacité en énergies renouvelables de la Chine atteindrait 30% au cours de la prochaine décennie. Pour la première fois, il a promis de réduire les émissions de gaz à effet de serre de la Chine de 7% à 10% d'ici 2035. Les écologistes ont jugé ces objectifs insuffisants, mais les ont considérés comme un pas dans la bonne direction.
Dans ce qui a semblé être une critique voilée de M. Trump, qui a retiré les États-Unis de l'accord international sur les plafonds d'émissions de carbone, le président chinois a déclaré que la transition verte et à faible émission de carbone était la « tendance de notre temps ».
« Alors que certains pays agissent à contre-courant, la communauté internationale devrait rester concentrée sur la bonne direction », a affirmé Xi Jinping, soulignant l'importance de la transition verte.
La Réalité des Énergies Renouvelables en Chine
M. Trump a critiqué les éoliennes, les qualifiant de « pathétiques » et « mauvaises », et a affirmé que la Chine les construisait mais les utilisait peu. Cette assertion est inexacte. La Chine est le plus grand émetteur de gaz à effet de serre, principalement à cause de ses centrales au charbon.
Cependant, la capacité éolienne et solaire domestique de la Chine a considérablement augmenté ces dernières années. Les énergies renouvelables représentent désormais près de 23% de la consommation totale d'électricité du pays. C'est la première fois que cette part dépasse la capacité combinée du pétrole et du gaz.
Nouveaux Défis : L'IA et la Demande Énergétique
Un nouveau défi se profile à l'horizon : l'augmentation massive de la demande mondiale en énergie pour alimenter les centres de données d'intelligence artificielle. Les experts prévoient que les centres de données américains pourraient doubler leur consommation d'électricité d'ici 2030, un phénomène appelé « croissance de la charge ».
L'administration Trump propose de maintenir les centrales au charbon en fonctionnement pour répondre à cette demande. Chris Wright, secrétaire à l'Énergie de M. Trump, a indiqué que la majorité de la capacité de charbon américaine, qui devait être supprimée, resterait en ligne.
Prévision Énergétique
Les centres de données américains pourraient doubler leur consommation d'électricité d'ici 2030 en raison de la croissance de l'intelligence artificielle.
En revanche, l'Europe souhaite renforcer sa capacité en énergie verte. Cependant, l'Union européenne s'est engagée à acheter pour 750 milliards d'euros de produits américains (pétrole, gaz et nucléaire) au cours des trois prochaines années. Cela souligne la complexité des stratégies énergétiques mondiales.
Si la Semaine du Climat de New York est un aperçu du prochain Sommet de la COP au Brésil en novembre, la sécurité énergétique et l'IA devraient y figurer en tête de l'ordre du jour. Les États-Unis n'y participeront pas.





