La Nouvelle-Zélande a récemment révisé sa loi sur la divulgation des informations liées au climat. Cette législation, autrefois considérée comme pionnière à l'échelle mondiale, a été modifiée pour réduire le nombre d'entreprises tenues de rapporter leurs impacts climatiques.
Points Clés
- Le seuil de déclaration pour les entreprises cotées passe de 60 millions à 1 milliard de dollars de valeur marchande.
- Tous les gestionnaires de régimes d'investissement et de KiwiSaver sont exemptés.
- Le nombre d'entités tenues de déclarer est réduit de 164 à 76.
- La loi visait à intégrer le risque climatique dans les décisions financières courantes.
Un changement de cap pour la transparence climatique
En 2021, le gouvernement néo-zélandais avait introduit une loi exigeant des grandes banques, assureurs et entreprises cotées qu'elles déclarent publiquement comment le changement climatique pourrait affecter leurs résultats. Cette mesure faisait de la Nouvelle-Zélande le premier pays à adopter une telle réglementation.
L'objectif était d'intégrer le risque climatique dans les décisions commerciales, d'investissement et de prêt. Il s'agissait de le déplacer des rapports de durabilité vers la comptabilité traditionnelle. Lorsque la loi est entrée en vigueur en 2023, elle a été saluée internationalement comme un modèle de transparence.
Un Coût Élevé pour Certaines Entreprises
Turners Automotive a déclaré que son premier rapport, bien que de sept pages seulement, a coûté environ 1 million de dollars à produire. Ce coût incluait la mise en place de nouveaux systèmes pour suivre les émissions de chaque voiture vendue sur sa durée de vie.
Les premiers rapports, publiés début 2024, devaient aider les investisseurs à identifier les entreprises préparées à un monde plus chaud et plus risqué. Cependant, les entreprises ont rapidement exprimé des préoccupations concernant les coûts et la complexité du régime.
Réduction du champ d'application de la loi
Les plaintes des entreprises ont conduit le Ministère des Affaires, de l'Innovation et de l'Emploi (MBIE) à consulter sur des modifications de la loi. Fin 2024, le MBIE a publié un document de discussion, arguant que les coûts du régime étaient prohibitifs.
Au début de 2025, les ministres ont examiné des propositions visant à réduire de moitié le nombre d'entreprises tenues de déclarer. Ces plans sont maintenant confirmés. Le gouvernement a proposé des changements majeurs.
Le seuil de déclaration pour les entreprises cotées passera de 60 millions à 1 milliard de dollars de valeur marchande. Tous les 22 gestionnaires de régimes d'investissement et de KiwiSaver seront également exemptés. Cela réduit le nombre d'entités tenues de faire des divulgations liées au climat de 164 à seulement 76.
« La décision est à courte vue. La Nouvelle-Zélande a été le premier pays au monde à introduire un régime de divulgation lié au climat en 2022. Nous avons maintenant la fâcheuse réputation de devenir probablement le premier pays au monde à affaiblir notre régime de divulgation lié au climat, deux ans seulement après son adoption et sans preuve solide que cela soit nécessaire ou que cela renforcera nos marchés de capitaux. »
Contexte International
La Nouvelle-Zélande avait présenté son cadre de divulgation des informations liées au climat comme une preuve de ses progrès significatifs en matière d'action climatique. C'était dans son premier rapport biennal de transparence aux Nations Unies, soumis fin de l'année dernière dans le cadre de ses obligations envers l'Accord de Paris.
Impact sur la réputation internationale
Le ministre du Commerce et des Affaires des Consommateurs, Scott Simpson, a déclaré que cette décision visait à soutenir la croissance des entreprises et les marchés de capitaux néo-zélandais. Il a reconnu les bonnes intentions de la loi, mais a estimé que les règles s'étaient avérées «trop lourdes» et avaient découragé les entreprises potentielles à s'inscrire en bourse.
Cependant, Jessica Palairet de Lawyers for Climate Action NZ, a qualifié cette décision de «myope». Elle a souligné que le retrait présentait à tort la transparence comme nuisible à la croissance. Elle a ajouté que cela mettait le pays en décalage avec des partenaires clés, comme l'Australie, et le rendait moins inclusif.
Cette volte-face intervient peu après que les responsables aient célébré cette politique sur la scène mondiale. Les documents officiels montraient que l'introduction de la loi était citée en premier sur une liste de domaines de «progrès significatifs» lors de la rédaction du rapport de transparence.
Soutien à l'économie à faibles émissions
Les autorités avaient alors affirmé qu'en intégrant le risque climatique dans les décisions d'entreprise, le régime «contribuait à assurer une allocation plus efficace des capitaux pour soutenir la transition vers une économie à faibles émissions». Il était également présenté comme l'un des «atouts nationaux clés» du pays pour respecter les obligations de l'Accord de Paris.
Le rapport biennal de transparence a été rédigé en même temps que le document de discussion proposant des modifications au régime de divulgation. Cela soulève des questions sur la cohérence des messages du gouvernement.
- 76 entités devront désormais faire des déclarations climatiques, contre 164 auparavant.
- Le seuil de valeur marchande pour les entreprises cotées passe de 60 millions à 1 milliard de dollars.
- Les gestionnaires de KiwiSaver sont entièrement exemptés.





