Vingt-huit nouveaux projets d'extraction de combustibles fossiles, qualifiés de « bombes climatiques », ont été lancés dans le monde depuis 2021. Ces initiatives risquent d'émettre des quantités massives de CO2, ce qui compromet gravement les objectifs de l'Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique.
Points Clés
- 28 nouvelles « bombes climatiques » lancées depuis 2021.
- Les émissions potentielles dépassent de 11 fois le budget carbone restant.
- Les 65 plus grandes banques ont financé ces entreprises à hauteur de 1,6 billion de dollars.
- L'Agence Internationale de l'Énergie juge ces projets incompatibles avec les objectifs climatiques.
Des « Bombes Climatiques » en Augmentation
Malgré les engagements mondiaux de réduire l'utilisation des énergies fossiles, des dizaines de nouveaux projets d'extraction ont vu le jour. Ces projets, définis comme des installations capables de générer plus d'un milliard de tonnes de CO2 sur leur durée de vie, sont en contradiction avec les efforts pour atteindre les cibles climatiques.
En 2022, des ONG avaient identifié 425 de ces « bombes climatiques ». Aujourd'hui, 365 projets continuent de produire plus d'un milliard de tonnes chacun. Cette légère diminution s'explique par des opérations dont la production a été réduite ou réévaluée.
Le Saviez-vous ?
Une « bombe climatique » est une installation pétrolière, gazière ou charbonnière capable de générer plus d'un milliard de tonnes de CO2 au cours de son existence.
Financement Massif Malgré les Alertes
Entre 2021 et 2024, les 65 plus grandes banques mondiales ont investi plus de 1,6 billion de dollars dans les entreprises impliquées dans ces projets. Cette somme colossale souligne un décalage entre les déclarations publiques et les pratiques de financement.
Barclays Bank est la banque la plus impliquée, avec 33,7 milliards de dollars alloués à 62 entreprises, dont des géants comme Eni, ExxonMobil et TotalEnergies. Ce soutien financier alimente la poursuite de l'extraction de combustibles fossiles.
« Les grandes banques mondiales exacerbent le changement climatique et les futures émissions en continuant de donner carte blanche à ces entreprises de combustibles fossiles qui détruisent la planète », a déclaré Louis-Maxence Delaporte, responsable de recherche énergétique chez Reclaim Finance.
Contexte de l'Accord de Paris
L'Accord de Paris, conclu en 2015, vise à maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2 degrés Celsius, et si possible à 1,5 degré Celsius, par rapport aux niveaux préindustriels. Deux ans plus tard, lors de la COP28, les pays se sont engagés à une élimination progressive des combustibles fossiles.
Répartition Géographique et Acteurs Clés
La Chine représente 43 % des « bombes climatiques » identifiées. La Russie suit avec 9 %, et les États-Unis avec 5 %. Les grandes compagnies pétrolières occidentales possèdent le plus grand nombre de ces projets. Cependant, Aramco en Arabie Saoudite et CHN Energy en Chine sont les plus grands émetteurs d'émissions totales.
Outre ces grands projets, plus de 2 300 projets d'extraction plus petits ont été approuvés ou lancés depuis 2021. Chacun d'eux a un potentiel d'émissions supérieur à cinq millions de tonnes de CO2, ce qui équivaut aux émissions annuelles d'une ville comme Paris.
Impact Global des Émissions
- Les émissions potentielles de tous ces projets combinés sont 11 fois supérieures au budget carbone mondial restant pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5°C.
- L'Agence Internationale de l'Énergie avait déjà affirmé en 2021 que lancer de nouveaux projets pétroliers et gaziers était incompatible avec les objectifs climatiques.
Ces chiffres soulignent l'urgence d'une action concertée pour réorienter les investissements vers des sources d'énergie plus durables. La poursuite de ces projets met en péril les efforts internationaux pour lutter contre le changement climatique et ses conséquences.





