Les feux de forêt sont devenus plus intenses et fréquents à l'échelle mondiale. Un nouveau rapport révèle que le changement climatique d'origine humaine est la cause principale de cette escalade, rendant les saisons de feux graves jusqu'à 35 fois plus probables dans certaines régions.
Points Clés
- Le changement climatique d'origine humaine est le principal moteur de l'intensification des feux de forêt.
- Des régions spécifiques ont connu des augmentations d'émissions de CO2 sans précédent.
- Les satellites sont essentiels pour surveiller et analyser les incendies.
- Les feux ont causé des pertes humaines et économiques considérables.
L'Impact Dévastateur du Réchauffement Global
La planète a récemment traversé l'une de ses années les plus extrêmes en matière de feux de forêt. Cette situation met en lumière une réalité alarmante : le réchauffement climatique, principalement causé par l'activité humaine, amplifie la gravité et l'étendue de ces catastrophes.
Le rapport « State of Wildfires 2024–25 » combine des données satellitaires, des réanalyses météorologiques et des modèles de surface terrestre pour établir ce constat. Il montre comment la chaleur, la sécheresse et les modifications de la végétation ont convergé pour créer des incendies records, de l'Amazonie à la Californie.
Chiffres Clés
- De mars 2024 à février 2025, les feux de forêt ont brûlé 3,7 millions de kilomètres carrés, une superficie plus grande que l'Inde.
- La probabilité de saisons de feux graves a augmenté de 25 à 35 fois dans certaines régions.
- Plus de 200 personnes ont perdu la vie dans le monde à cause des feux.
Une Boucle de Rétroaction Dangereuse
Les émissions de carbone dues aux feux de forêt atteignent des niveaux inquiétants. La Bolivie a enregistré ses plus hautes émissions de dioxyde de carbone de ce siècle, avec 771 millions de tonnes. Le Canada a, pour la deuxième année consécutive, dépassé le milliard de tonnes d'émissions de CO2.
La région du Pantanal au Brésil, la plus grande zone humide du monde, a vu ses émissions de dioxyde de carbone multipliées par six par rapport à la moyenne. Ces augmentations contribuent directement à l'effet de serre, ce qui alimente une boucle de rétroaction positive : plus de réchauffement, plus de feux extrêmes.
« Les feux de forêt sont façonnés par un mélange complexe de météo, de végétation, d'utilisation des terres et de hasard. Pourtant, la conclusion est claire : le changement climatique d'origine humaine a augmenté la probabilité de ces feux extrêmes et amplifié les surfaces brûlées. »
— Douglas Kelley, modélisateur de surface terrestre au UKCEH et co-directeur du rapport
Conséquences Humaines et Écologiques
L'impact de ces incendies va bien au-delà des émissions de carbone. En 2024 et 2025, plus de 200 personnes ont péri, dont 100 au Népal, 34 en Afrique du Sud et 30 à Los Angeles. Les incendies en Californie du Sud ont forcé l'évacuation de 150 000 personnes et causé environ 140 milliards de dollars de dommages.
Le Parc National de Jasper au Canada a subi des dégâts estimés à plus d'un milliard de dollars américains. Au Brésil, le secteur agro-industriel du Pantanal a perdu plus de 200 millions de dollars. La qualité de l'air est également fortement affectée, avec des niveaux de pollution aux particules fines jusqu'à 60 fois supérieurs aux limites de sécurité de l'Organisation Mondiale de la Santé dans certaines régions du Brésil, exposant des centaines de millions de personnes à des fumées toxiques.
Le Rôle des Satellites
Les satellites en orbite basse, comme Terra et Aqua de la NASA, sont devenus des outils indispensables. Ils détectent les feux actifs, cartographient les cicatrices de brûlure et surveillent la pollution atmosphérique causée par les panaches de fumée. Ces observations spatiales ont été cruciales pour valider les modèles de météorologie des feux et quantifier l'impact du changement climatique.
Perspectives d'Avenir et Solutions
Les chercheurs estiment que les futures versions du rapport s'appuieront encore davantage sur les capteurs hyperspectraux et les satellites d'observation de la Terre de nouvelle génération. Ces technologies permettront de suivre en temps quasi réel la sécheresse de la végétation, la charge de combustible et même les événements d'ignition précoces.
La question est désormais de savoir ce que l'humanité peut faire. Le rapport souligne l'importance du financement climatique et l'impact des feux sur les solutions climatiques basées sur la nature. Il reste cependant à explorer en profondeur l'efficacité des décisions locales de gestion des feux.
Douglas Kelley insiste sur la nécessité de comprendre ce qui a fonctionné et ce qui n'a pas fonctionné. Les progrès des méthodes scientifiques et le temps d'étude continu permettront d'approfondir ces analyses, un domaine clé pour les travaux futurs.
La Science du Signal Climatique
Les avancées scientifiques ont rendu le signal climatique «incontournable». Il est désormais visible dans chaque événement de feu extrême évalué. Cette clarté scientifique renforce l'urgence d'agir face à la crise climatique.
La collaboration internationale et l'utilisation de technologies de pointe sont essentielles pour comprendre et atténuer les risques croissants liés aux feux de forêt. La protection des vies humaines, des écosystèmes et de l'économie mondiale dépend de notre capacité à répondre à ce défi pressant.





