Les investissements mondiaux dans les technologies vertes ont atteint 56 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de 2025. Ce montant dépasse déjà le total de l'année 2024, marquant un regain d'intérêt significatif pour les entreprises œuvrant dans les énergies propres, le stockage d'énergie et les véhicules électriques. Cette croissance est principalement tirée par une demande énergétique accrue, notamment due à l'expansion des centres de données.
Points clés
- Les investissements en technologies vertes ont atteint 56 milliards de dollars de janvier à septembre 2025.
- Ce chiffre est supérieur aux 51 milliards de dollars investis sur toute l'année 2024.
- Les secteurs de l'énergie propre et du stockage sont les principaux moteurs de cette croissance.
- Des géants comme CATL et Iberdrola ont réalisé d'importantes levées de fonds.
- L'intérêt pour l'énergie nucléaire est également en forte augmentation, en partie grâce à l'IA.
Un regain d'intérêt après trois ans de déclin
Le secteur des technologies climatiques a connu trois années de baisse. Cependant, la demande énergétique explosive, alimentée par la croissance rapide des centres de données, a inversé cette tendance. Les investisseurs privés et publics du monde entier ont dirigé des capitaux importants vers des entreprises vertes.
Ces entreprises couvrent un large éventail, allant des énergies propres au stockage et aux véhicules électriques. Selon un nouveau rapport de BloombergNEF, le montant total de 56 milliards de dollars a été investi au cours des neuf premiers mois de cette année. En comparaison, l'industrie des technologies climatiques avait attiré moins de 51 milliards de dollars sur l'ensemble de 2024.
Chiffre clé
L'année 2025 a vu une augmentation de plus de 10% des investissements en technologies vertes en seulement neuf mois, comparé à l'année précédente complète.
Moteurs de la croissance : Énergie propre et stockage
Le regain d'intérêt s'explique par des transactions majeures dans les domaines de l'énergie propre et du stockage d'énergie. Parmi les opérations notables, on trouve le géant chinois des batteries Contemporary Amperex Technology Co. Ltd. (CATL). L'entreprise a levé environ 5 milliards de dollars lors de son introduction en bourse à Hong Kong en mai.
Le fabricant chinois de voitures électriques BYD Co. a également levé 5,2 milliards de dollars en ventes d'actions en mars. Le géant espagnol des énergies renouvelables Iberdrola SA a vendu pour 5,9 milliards de dollars d'actions en juillet. Ces transactions montrent une confiance renouvelée du marché dans la capacité de ces entreprises à générer de la valeur et à innover.
« C'est difficile d'imaginer une situation où ils n'auront pas besoin de puiser dans ces sources d'énergie », a déclaré Chuka Umunna, responsable mondial des solutions durables chez JPMorgan, à Bloomberg Television, en parlant des besoins énergétiques futurs.
L'essor de l'énergie nucléaire
L'énergie nucléaire a attiré une part significative des fonds de capital-risque dédiés au climat. Selon Musfika Mishi, analyste chez BNEF, cette croissance est en grande partie « motivée par le battage médiatique de l'IA ». L'intelligence artificielle exige une quantité colossale d'énergie, et le nucléaire est perçu comme une source fiable et à faible émission de carbone pour répondre à cette demande.
Un exemple concret est la levée de fonds de 863 millions de dollars par Commonwealth Fusion. Cette entreprise a attiré des financements du bras de capital-risque de Nvidia Corp., soulignant l'intérêt des géants technologiques pour cette solution énergétique.
Contexte économique et politique
Ce renouveau de l'investissement survient malgré les possibles changements de politique climatique. L'administration Trump, par exemple, a montré des signes de recul sur certaines politiques environnementales. Toutefois, l'élan du marché semble actuellement l'emporter sur ces incertitudes politiques.
Les investisseurs institutionnels réaffirment leur engagement
Les investisseurs institutionnels montrent un intérêt renouvelé pour le secteur. Ils ciblent particulièrement les technologies climatiques qui peuvent améliorer l'indépendance énergétique et renforcer la sécurité nationale. En début octobre, Brookfield Asset Management a annoncé avoir levé 20 milliards de dollars pour financer la transition vers les énergies propres.
Plus tôt cette semaine, JPMorgan Chase & Co. a déclaré qu'elle investirait jusqu'à 10 milliards de dollars en fonds propres directs et en capital-risque. Cet investissement fait partie d'une initiative plus large de 1,5 billion de dollars. Elle vise des industries jugées critiques, telles que les batteries, l'énergie nucléaire et la technologie solaire.
Performance boursière
Les actions des entreprises d'énergie propre ont surpassé les principaux indices boursiers. Cette performance positive renforce la confiance des investisseurs et attire davantage de capitaux vers le secteur.
Défis futurs et perspectives
Malgré l'optimisme actuel, la pérennité de cette tendance reste incertaine pour 2026. Musfika Mishi, de BNEF, estime que les politiques futures, notamment celles de l'administration Trump, pourraient peser sur la confiance des investisseurs. Les projets d'énergie renouvelable pourraient être affectés par des politiques moins favorables.
BNEF prévoit que l'investissement en capital-risque, qui représente une partie du financement climatique suivi par le groupe, atteindra environ 25 milliards de dollars d'ici la fin de 2025. Ce chiffre est inférieur aux 31,7 milliards de dollars enregistrés l'année dernière. Cela suggère une prudence persistante, en particulier pour les investissements à risque.
Les États-Unis, en particulier, devront intégrer davantage l'éolien et le solaire pour répondre à leurs besoins énergétiques. C'est essentiel pour soutenir la croissance de l'industrie technologique, selon Chuka Umunna de JPMorgan. La diversification des sources d'énergie sera un facteur clé pour la sécurité énergétique et la stabilité économique à long terme.
- La demande énergétique des centres de données est un facteur clé de la croissance.
- Les investissements institutionnels sont cruciaux pour la transition énergétique.
- Les politiques gouvernementales futures pourraient influencer les flux de capitaux.
- La performance des actions vertes est un indicateur positif pour le secteur.





