Une équipe de scientifiques mondiaux a publié un nouveau rapport mercredi, indiquant que sept des neuf principales « limites planétaires » ont été franchies. Les émissions de dioxyde de carbone ont notamment accentué l'acidification des océans, ce qui pourrait avoir des conséquences graves pour la vie marine et la stabilité des écosystèmes terrestres.
Ces experts alertent sur le fait que l'humanité met en péril les systèmes de survie de la Terre. Ils soulignent que l'acidité des océans représente un nouveau seuil planétaire critique franchi. Cette situation s'ajoute à d'autres indicateurs déjà alarmants, reflétant une pression croissante sur la planète.
Points Clés
- Sept des neuf limites planétaires sont désormais franchies.
- L'acidification des océans est une nouvelle limite dépassée, affectant la vie marine.
- Le changement climatique, la perte de biodiversité et la déforestation sont également critiques.
- Les activités humaines, notamment la combustion de combustibles fossiles, sont les principales causes.
- Une amélioration de la qualité de l'air mondial est une note positive.
Des seuils critiques dépassés
Les scientifiques ont évalué que sept des neuf « limites planétaires » sont désormais dépassées. Ces limites représentent les processus qui régulent la stabilité, la résilience et la capacité de la Terre à maintenir la vie. Parmi ces processus, le changement climatique, la perte de biodiversité, la déforestation, l'épuisement des ressources en eau douce et l'utilisation excessive d'engrais agricoles sont déjà considérés comme étant dans une zone de risque élevé.
Le rapport met en évidence que la libération de produits chimiques artificiels et de plastiques dans l'environnement contribue également à cette détérioration. Tous ces indicateurs montrent des tendances à la hausse en termes de pression. Cela suggère une future détérioration et une déstabilisation de la santé planétaire.
Fait notable
Le concept de limites planétaires a été introduit en 2009. À cette époque, seuls le réchauffement climatique, les taux d'extinction et les niveaux d'azote avaient dépassé leurs seuils critiques. Aujourd'hui, ce nombre est passé à sept, ce qui indique une accélération des pressions environnementales.
Les impacts de l'activité humaine
Les activités humaines destructrices et polluantes, en particulier la combustion de combustibles fossiles, poussent ces limites encore plus loin dans une zone de danger. Ces activités interagissent de plus en plus entre elles, créant des effets cumulatifs. Selon Johan Rockström, directeur de l'Institut de Potsdam pour la recherche sur l'impact climatique (PIK), « Nous mettons en péril la stabilité de l'ensemble du système de survie sur Terre. » Cette déclaration a été faite lors de la conférence de presse de lancement de l'étude.
Levke Caesar, co-responsable de la science des limites planétaires au PIK, ajoute : « Nous nous éloignons de plus en plus de l'espace d'opération sûr, risquant de déstabiliser notre Terre avec un risque croissant année après année. » Ces observations soulignent l'urgence d'agir.
Contexte des limites planétaires
Les limites planétaires sont des seuils environnementaux au-delà desquels le système terrestre risque de subir des changements irréversibles. Elles ont été définies pour la première fois en 2009 par un groupe international de scientifiques. L'objectif est de fournir un cadre pour la gouvernance mondiale du développement durable.
L'acidification des océans : une menace croissante
L'acidification des océans est une préoccupation majeure. Les mers du monde ont absorbé environ 30 % du dioxyde de carbone excédentaire libéré dans l'atmosphère par la combustion du pétrole, du gaz et du charbon. Cette absorption modifie le pH de l'océan. Elle affecte la capacité des organismes marins, tels que les coraux, les coquillages et certaines formes de plancton, à former leurs coquilles et leurs squelettes.
L'augmentation de l'acidification des océans depuis le rapport de l'année dernière est en partie due à de meilleures données et à des calculs révisés. Les scientifiques ont déjà observé des preuves de dommages aux coquilles, surtout chez les animaux marins des régions polaires et côtières.
« Ce que nous voyons dans les données n'est plus abstrait. Cela se manifeste dans le monde qui nous entoure en ce moment », a déclaré Caesar.
Interconnexion des problèmes environnementaux
De nombreuses causes de détérioration sont interconnectées. Cela montre l'impact généralisé des activités humaines, mais aussi les voies d'action possibles. L'utilisation des combustibles fossiles en est un exemple clé. Elle entraîne le changement climatique, alimente la pollution plastique et contribue à l'augmentation de l'acidification des océans.
Les « larmes de sirène », ces minuscules granulés de plastique, inondent l'environnement. Elles sont un autre symptôme de cette interconnexion. La pollution plastique, comme le changement climatique, est exacerbée par notre dépendance aux combustibles fossiles pour la production de matériaux.
Une lueur d'espoir et des défis persistants
Le rapport de cette année contient une note positive : une amélioration de la qualité de l'air mondial. Les émissions d'aérosols diminuent à travers le monde. Cela se produit malgré la persistance d'une grave pollution par les particules dans certaines régions. Cette amélioration montre qu'une action collective peut produire des résultats positifs.
La dernière limite, l'appauvrissement de la couche d'ozone, reste confortablement dans les limites de sécurité. Les scientifiques estiment que cela démontre le succès de la coopération mondiale pour restreindre les polluants qui appauvrissent l'ozone. C'est un exemple de la manière dont les efforts internationaux peuvent résoudre des problèmes environnementaux complexes.
Quantifier les limites
Les chercheurs ont quantifié les limites de sécurité pour ces facettes interdépendantes du système terrestre. Ces facettes s'alimentent et s'amplifient mutuellement. Pour le changement climatique, par exemple, le seuil est lié à la concentration de dioxyde de carbone (CO₂) piégeant la chaleur dans l'atmosphère. Cette concentration a oscillé autour de 280 parties par million (ppm) pendant au moins 10 000 ans avant la Révolution industrielle. Les chercheurs suggèrent que la limite est de 350 ppm. Les concentrations en 2025 sont de 423 ppm, ce qui est significativement plus élevé.
- Concentration de CO₂ préindustrielle : environ 280 ppm
- Seuil de sécurité suggéré : 350 ppm
- Concentration actuelle (2025) : 423 ppm
L'évaluation de la biodiversité et des écosystèmes mondiaux est encore plus périlleuse. Le rapport indique : « Le filet de sécurité de la nature se défait : les extinctions et la perte de productivité naturelle sont bien au-dessus des niveaux de sécurité, et il n'y a aucun signe d'amélioration. » Cela souligne l'urgence de prendre des mesures pour protéger les espèces et les habitats naturels.
La situation exige une réponse globale et coordonnée. Les scientifiques appellent à des changements profonds dans la manière dont les sociétés humaines interagissent avec l'environnement. Sans cela, la stabilité des systèmes de survie de la Terre continuera d'être compromise.





