Les populations de rats augmentent dans de nombreuses villes à travers le monde, de Toronto à Londres en passant par Washington et Amsterdam. Des scientifiques ont étudié ce phénomène, et les recherches récentes indiquent un lien direct entre cette prolifération et le réchauffement climatique. Les températures plus élevées, notamment des hivers plus doux, créent des conditions favorables à la reproduction et à la survie des rongeurs, exacerbant un problème déjà complexe pour les zones urbaines.
Points Clés
- Les populations de rats augmentent dans 11 des 16 villes étudiées en Amérique du Nord.
- Le réchauffement climatique est un facteur majeur de cette augmentation, avec des hivers plus doux.
- L'augmentation des déchets urbains et les perturbations des réseaux d'égouts contribuent également.
- Les rats peuvent transmettre des maladies graves, comme la leptospirose et le hantavirus.
Le lien direct entre climat et rongeurs
Une étude menée par Bobby Corrigan, un rodentologue urbain, a examiné 16 villes, principalement en Amérique du Nord, pour comprendre les raisons de l'augmentation des rats. Les résultats, publiés dans la revue Science Advances, ont montré que 11 de ces villes ont connu une hausse significative de l'activité des rats sur une période allant de sept à dix-sept ans.
L'étude a clairement établi un lien entre l'augmentation des températures et la croissance des populations de rats. Les villes ayant enregistré les plus fortes hausses de température ont également vu les plus grandes augmentations de rongeurs.
Statistiques Clés
- Washington, DC : augmentation de près de 400% de la population de rats.
- San Francisco : augmentation de 300%.
- Toronto : augmentation de 180%.
- New York : augmentation de 160%.
En revanche, Tokyo, La Nouvelle-Orléans et une autre ville ont signalé une diminution de leur nombre de rats.
Selon la BBC, l'augmentation des températures a atteint jusqu'à 2 degrés Celsius dans certaines de ces localités. Cette hausse rend les hivers moins rigoureux, ce qui permet aux rats de se reproduire plus fréquemment et de survivre en plus grand nombre.
« Les villes connaissant des augmentations de température plus importantes au fil du temps ont enregistré des augmentations plus importantes de rats », indique l'étude.
Impact des températures futures
Le Dr Corrigan avertit que si les températures continuent de grimper et que les hivers restent plus chauds, le nombre de rats continuera probablement d'augmenter. Cette prédiction est en accord avec les projections climatiques mondiales.
Contexte Climatique
Selon le Climate Action Tracker, les températures mondiales devraient augmenter d'au moins 1,9 °C à 2,7 °C au-dessus des niveaux préindustriels d'ici 2100. Cette hausse aura un impact direct et significatif sur les écosystèmes, y compris sur les populations de rongeurs.
Les hivers plus doux réduisent la mortalité naturelle des rats, leur permettant de maintenir des populations plus importantes et de se reproduire sur une période plus longue de l'année. Ce cycle favorise une croissance exponentielle des colonies.
Autres facteurs de prolifération urbaine
Outre le changement climatique, d'autres facteurs urbains contribuent à l'augmentation des populations de rats. La gestion des déchets joue un rôle crucial. Les rats sont attirés par la nourriture disponible en abondance dans les villes, qu'ils trouvent dans les poubelles et les égouts.
Niall Gallagher, directeur technique de la BPCA (British Pest Control Association), a expliqué à la BBC que plusieurs éléments favorisent la prolifération des rats.
- La présence de fast-food génère des restes de nourriture facilement accessibles.
- Une collecte moins fréquente des ordures laisse les déchets s'accumuler, offrant des sources de nourriture constantes.
- Les travaux routiers et de construction perturbent les réseaux d'égouts, forçant les rats à sortir de leurs cachettes souterraines et à chercher de nouvelles sources de nourriture en surface.
Défis du contrôle des populations
Il est extrêmement difficile de quantifier précisément le nombre de rats. Ces animaux vivent dans les égouts, les drains et les terriers, et sont principalement actifs la nuit. Au Royaume-Uni, les estimations varient de 10 millions à 120 millions d'individus, ce qui montre l'ampleur du défi.
La difficulté de les localiser et de les compter rend les stratégies de contrôle complexes. Les méthodes traditionnelles peuvent être insuffisantes face à des populations en forte croissance et à des environnements urbains complexes.
Risques sanitaires liés aux rats
La présence croissante de rats en milieu urbain pose des risques sanitaires importants. Les rats sont des vecteurs de plusieurs maladies graves qui peuvent être transmises à l'homme.
Ils se nourrissent dans les égouts et les poubelles, ce qui les expose à divers agents pathogènes. Parmi les maladies les plus courantes qu'ils peuvent transmettre, on trouve :
Maladies Transmises par les Rats
- Leptospirose : Transmise par l'urine des rats. Elle peut provoquer de graves problèmes rénaux et hépatiques.
- Hantavirus : Propagé par l'inhalation de particules provenant de leurs excréments ou de leur urine infectés. Il peut entraîner des syndromes pulmonaires ou rénaux sévères.
Le contrôle de la population de rats est donc essentiel non seulement pour la salubrité des villes mais aussi pour la santé publique. Les autorités sanitaires et les experts en gestion parasitaire doivent collaborer pour mettre en œuvre des stratégies efficaces.
Cela inclut une meilleure gestion des déchets, la réparation des infrastructures défectueuses et la sensibilisation du public aux pratiques qui réduisent l'attrait des zones urbaines pour les rongeurs.





