Los Angeles, célèbre pour ses palmiers emblématiques, est au cœur d'un débat complexe et multifacétique concernant l'avenir de son paysage urbain. Cette discussion englobe des considérations esthétiques, économiques et climatiques. Malgré un nombre élevé d'arbres, la ville investit peu dans sa verdure. La survie de nombreux palmiers est incertaine, poussant la municipalité à envisager des alternatives pour les générations futures.
Points Clés
- Les palmiers de Los Angeles, bien que symboliques, offrent peu d'ombre et nécessitent beaucoup d'eau.
- La ville a le plus grand nombre d'arbres aux États-Unis, mais l'investissement par habitant dans la verdure est faible.
- Un objectif est d'augmenter l'ombre de 50% d'ici 2028, en privilégiant les arbres à grand couvert.
- De nombreuses espèces de palmiers présentes à Los Angeles sont importées et vieillissantes.
- Les coupes budgétaires et le développement urbain continuent de menacer le couvert arboré existant.
Le paradoxe des palmiers de Los Angeles
Les images d'Hollywood ont gravé dans l'imaginaire collectif une vision de Los Angeles ornée de palmiers. De longues avenues bordées de ces arbres, des plages sublimées et des hôtels élégants entourés de leur silhouette. Cependant, cette image idyllique masque une réalité complexe. Les palmiers, bien que stylisés et esthétiques, n'offrent que très peu d'ombre. Ceci devient un problème majeur à l'ère du changement climatique, où la chaleur urbaine est une préoccupation croissante.
En outre, les palmiers sont coûteux à planter et à entretenir. Leur consommation d'eau est élevée, ce qui pose un défi dans une région sujette à la sécheresse. Un autre aspect crucial est que les palmiers ne sont pas indigènes à la Californie. Ils ont été introduits, comme une grande partie de la population de Los Angeles, et beaucoup d'entre eux sont désormais en fin de vie.
Fait intéressant
Los Angeles compte environ un million d'arbres, ce qui en fait la ville avec le plus grand parc forestier urbain des États-Unis. Cependant, la densité du couvert arboré est inférieure à celle de New York.
Un plan d'avenir pour le couvert arboré
La ville de Los Angeles a élaboré une feuille de route pour son développement urbain jusqu'en 2050. Des décisions importantes ont déjà été prises pour l'année 2028, qui marquera le centenaire des Oscars et l'organisation des troisièmes Jeux Olympiques de la ville. Un rapport publié en août 2021 a souligné une répartition inégale de l'ombre produite par les arbres de la ville. Seulement 20% de l'ombre bénéficie à quatre quartiers privilégiés.
L'objectif pour 2028 est d'augmenter l'ombre de 50%. Cette expansion sera soutenue par les communautés, ainsi que par des fonds municipaux et privés. L'accent sera mis sur la plantation et la conservation de grands arbres, dotés de canopées d'au moins 75 centimètres. Cette mesure exclura généralement les palmiers, qui ne répondent pas à ce critère de couvert.
« Les palmiers sont beaux, mais l'ombre est essentielle pour la santé publique et la qualité de vie dans un climat qui se réchauffe. »
Investissements et défis financiers
Pour atteindre cet objectif ambitieux, des investissements significatifs sont nécessaires. Étonnamment, Los Angeles est l'une des villes américaines qui investit le moins dans sa verdure. Selon le programme Los Angeles City Plants, la ville ne dépense que 6,3 dollars par personne et par an pour ses arbres. En comparaison, la ville voisine de San Francisco investit 78 dollars par an et par arbre, tandis que Los Angeles ne dépense que 27 dollars par arbre.
L'entretien des palmiers est particulièrement difficile et coûteux. Leur consommation d'eau est élevée, et leur élagage est complexe. Ils peuvent également servir de nids à rats et sont très inflammables, un risque non négligeable en Californie. Malgré ces inconvénients, les promoteurs immobiliers de la fin du 19e siècle ont compris que les palmiers aideraient à vendre l'image ensoleillée de la Californie aux migrants de l'Est.
Contexte historique
En 1932, des dizaines de milliers de palmiers mexicains ont été plantés pour embellir la ville en vue de ses premiers Jeux Olympiques. Beaucoup de ces arbres subsistent encore aujourd'hui, témoignant de cette initiative historique.
Héritage et menaces pour les palmiers
Le palmier le plus ancien de Los Angeles, situé à Exposition Park – où se tiendront les prochains Jeux – est si célèbre qu'il possède sa propre page Wikipédia. Il a été déplacé à plusieurs reprises et est désormais si vieux que les ouvriers utilisent une grue pour enlever ses vieilles feuilles, plutôt que de grimper. En 2006, une épidémie fongique a décimé des dizaines de palmiers des Canaries, importés au 18e siècle. Près de la moitié de ces arbres ont été infectés, la maladie se transmettant par les outils d'élagage. Beaucoup n'ont pas survécu, notamment dans des zones emblématiques comme Melrose Avenue et Beverly Hills.
Au 21e siècle, le développement urbain continue de menacer le couvert arboré. L'expansion du métro, de l'aéroport, la construction de nouveaux musées et de logements entraînent le déracinement de nombreux arbres. Bien que la politique soit de planter deux arbres pour chaque arbre retiré, il faut des années pour que ces jeunes pousses fournissent de l'ombre significative. En 2024, le budget de la Division de la Foresterie Urbaine, responsable de 700 000 arbres, a été réduit de 1,1 million de dollars, selon le Los Angeles Times.
- Coût de l'eau : Élevé pour les palmiers.
- Entretien : Complexe et coûteux.
- Risques : Nids de rats, forte inflammabilité.
Un débat persistant
Le débat sur les arbres à Los Angeles est désormais généralisé. Des experts plaident pour des espèces moins exigeantes, comme les magnifiques jacarandas, qui colorent les rues de violet au printemps et offrent une ombre dense. Cependant, dans une ville immense où les décisions sont souvent difficiles à prendre, les palmiers continuent d'occuper une place prépondérante sur les cartes postales et dans les films. L'équilibre entre l'esthétique historique et la nécessité climatique reste un défi pour les urbanistes et les habitants.
La question de savoir quel type d'arbres Los Angeles veut pour son avenir est plus pertinente que jamais. La ville doit concilier son héritage visuel avec les impératifs environnementaux et le bien-être de ses résidents face à un climat en mutation. Les choix faits aujourd'hui détermineront non seulement l'apparence, mais aussi la résilience et la vivabilité de Los Angeles pour les décennies à venir.





