Les récentes « marées royales » à Boston ont mis en lumière la vulnérabilité de la ville face à la montée des eaux. Des chercheurs du Stone Living Lab étudient ce phénomène pour développer des stratégies d'adaptation inspirées par la nature, notamment des littoraux vivants capables de protéger la côte.
Ce phénomène naturel, amplifié par le changement climatique, offre un aperçu des défis futurs et pousse les experts à repenser la protection des zones urbaines côtières.
Points Clés
- Les marées royales à Boston permettent aux scientifiques d'étudier les impacts futurs de la montée des eaux.
- Le niveau de la mer dans le port de Boston a déjà augmenté de 25 à 30 centimètres au cours du dernier siècle.
- Le Stone Living Lab propose la création de « littoraux vivants » comme solution d'adaptation.
- Ces solutions naturelles utilisent la faune et la flore locales pour absorber, stocker et filtrer l'eau.
Le phénomène des marées royales à Boston
Le quai Long Wharf de Boston a récemment connu des niveaux d'eau exceptionnellement élevés. Cet événement est dû aux « marées royales », un terme non scientifique désignant les marées de très grande amplitude qui se produisent lorsque la Terre, la Lune et le Soleil sont alignés.
Cet alignement gravitationnel, qui a lieu lors des nouvelles ou pleines lunes, provoque des marées hautes plus importantes que la normale. Pour les chercheurs, ces moments sont des occasions précieuses d'observer en temps réel ce à quoi pourraient ressembler les inondations côtières régulières dans les décennies à venir.
Les scientifiques du Stone Living Lab étaient présents sur le terrain pour mesurer la montée des eaux et dialoguer avec le public. Ils ont souligné que si les marées royales sont un phénomène naturel, leur impact est considérablement aggravé par le changement climatique.
Une montée des eaux mesurable
Selon les données historiques, le niveau de la mer dans le port de Boston a augmenté de 25 à 30 centimètres (10 à 12 pouces) au cours des 100 dernières années. Cette tendance devrait s'accélérer, rendant les inondations plus fréquentes et plus graves.
Des solutions inspirées par la nature
Face à cette menace croissante, les approches traditionnelles comme les digues en béton ne suffisent plus. Le Stone Living Lab, en collaboration avec la ville de Boston et d'autres institutions de recherche, explore des solutions plus durables et résilientes.
L'une des pistes les plus prometteuses est le concept de « littoraux vivants ». Cette approche s'inspire directement des écosystèmes naturels pour protéger les côtes.
« Nous pourrions imaginer, dans un endroit comme Boston, créer des littoraux vivants ? Des lieux où la faune et la flore indigènes peuvent réellement absorber l'eau, la stocker, la drainer et même la filtrer. »
Rebecca Shoer, responsable de l'éducation au Stone Living Lab
Ces systèmes utilisent des éléments naturels tels que les marais salants, les herbiers marins et les récifs d'huîtres pour dissiper l'énergie des vagues, réduire l'érosion et améliorer la qualité de l'eau.
Les avantages des littoraux vivants
Contrairement aux infrastructures grises (murs, digues), les littoraux vivants offrent de multiples avantages :
- Adaptabilité : Ils peuvent évoluer et s'adapter à la montée du niveau de la mer.
- Biodiversité : Ils créent des habitats pour de nombreuses espèces animales et végétales.
- Qualité de l'eau : La végétation et les micro-organismes filtrent les polluants.
- Résilience : Ils absorbent l'énergie des vagues plus efficacement que les structures rigides.
Le laboratoire souhaite tester différentes méthodes pour voir lesquelles sont les plus efficaces dans le contexte urbain de Boston. L'objectif est de trouver des moyens de coexister avec le changement climatique plutôt que de simplement le combattre.
Le Stone Living Lab : un centre de recherche innovant
Le Stone Living Lab est une initiative collaborative entre l'Université du Massachusetts à Boston, Boston Harbor Now, la ville de Boston, le Massachusetts Department of Conservation and Recreation et la National Parks of Boston. Sa mission est d'étudier et de promouvoir des solutions basées sur la nature pour les zones côtières menacées par le changement climatique.
Impliquer la communauté dans la recherche de solutions
Le succès de ces nouvelles approches dépend aussi de l'implication des citoyens. Rebecca Shoer et son équipe encouragent activement les habitants de Boston à participer aux discussions sur l'avenir de leur littoral.
Le laboratoire a mis en place des programmes éducatifs pour sensibiliser le public aux enjeux de la montée des eaux. L'un de ces outils est le « High Tide Trail », un parcours autoguidé qui explore l'histoire de l'évolution du littoral de Boston et met en évidence les zones vulnérables.
En engageant la communauté, le Stone Living Lab espère non seulement recueillir des idées, mais aussi renforcer le soutien public pour les projets d'adaptation qui seront nécessaires dans les années à venir. La transformation du littoral de Boston en un modèle de résilience climatique est un projet à long terme qui nécessite l'adhésion de tous.
Les marées royales ne sont plus seulement une curiosité astronomique ; elles sont devenues un indicateur tangible et un puissant outil pédagogique pour préparer les villes côtières à un avenir où l'eau occupera une place de plus en plus grande.





