Une étude récente révèle que les océans mondiaux perdent leur teinte verte. Ce phénomène est directement lié au réchauffement climatique. Les chercheurs s'inquiètent des implications pour la capacité de la Terre à absorber le dioxyde de carbone. Cette diminution de la « verdeur » marine indique un affaiblissement de la productivité des océans.
Points Clés
- Les océans perdent leur couleur verte en raison du réchauffement climatique.
- Cette perte est due à la diminution du phytoplancton, essentiel à la photosynthèse.
- La capacité d'absorption de CO2 des océans diminue, avec des conséquences graves.
- Le réchauffement de la surface bloque le transport des nutriments vers le phytoplancton.
- Les décideurs politiques doivent agir pour gérer les pollutions côtières et réduire les émissions.
Diminution du phytoplancton et ses conséquences
Le changement de couleur des océans est principalement causé par un déclin du phytoplancton. Ces organismes marins microscopiques sont cruciaux. Ils sont responsables de près de la moitié de la productivité de la biosphère. Le phytoplancton est à la base de la chaîne alimentaire marine. Il joue aussi un rôle fondamental dans la production d'oxygène.
Les implications de cette découverte sont multiples. Elles touchent directement les niveaux d'oxygène dans l'atmosphère. Elles affectent également les chaînes alimentaires marines. Un déclin du phytoplancton pourrait donc avoir des répercussions écologiques majeures. Ces répercussions pourraient s'étendre bien au-delà des écosystèmes océaniques.
Fait important
- Le phytoplancton est responsable de près de la moitié de la production d'oxygène sur Terre.
- Il convertit le dioxyde de carbone en oxygène et glucose par la photosynthèse.
Méthodologie de l'étude et résultats
Cette étude est basée sur une analyse approfondie des concentrations quotidiennes de chlorophylle. La chlorophylle est le pigment vert essentiel à la photosynthèse. Les données ont été collectées entre 2001 et 2023. Elles couvrent les océans des basses et moyennes latitudes. Les chercheurs ont utilisé des algorithmes d'apprentissage profond. Ils ont compilé des données provenant de satellites et de navires de surveillance.
Les résultats montrent un déclin significatif de la verdeur des océans. Ce déclin est d'environ 0,35 microgramme par mètre cube chaque année. Cette tendance s'est observée sur plus de deux décennies. La diminution est deux fois plus élevée dans les régions côtières. Elle est même plus de quatre fois plus importante près des estuaires de rivières.
"La diminution de la capacité de séquestration du carbone par le phytoplancton de surface a des implications profondes pour le cycle du carbone," a déclaré Di Long, l'un des auteurs de l'étude, de l'Université Tsinghua à Pékin.
Impact sur la séquestration du carbone
Les chercheurs associent cette perte de verdeur à une réduction du fonctionnement écologique des océans. Ils ont constaté une diminution annuelle de 0,088 % de la capacité de séquestration du carbone. Cela équivaut à 32 millions de tonnes de carbone en moins absorbées chaque année. Cette baisse a des conséquences directes sur le cycle global du carbone.
Un océan moins efficace pour absorber le CO2 signifie que davantage de ce gaz reste dans l'atmosphère. Cela amplifie le réchauffement climatique. Cette situation met une pression supplémentaire sur les efforts mondiaux de réduction des émissions. Le rôle de l'océan comme puits de carbone naturel est en train de s'affaiblir.
Contexte climatique
Le réchauffement climatique, principalement causé par la combustion de combustibles fossiles, est la cause principale de ces changements. Les températures de surface de l'océan augmentent, ce qui perturbe les processus écologiques marins essentiels.
Stratification océanique et blocage des nutriments
L'étude suggère que la cause principale de ce changement est l'augmentation des températures. Le réchauffement des couches supérieures de l'océan crée une différence de température plus importante avec les profondeurs plus froides. Ce phénomène est connu sous le nom de stratification océanique. Il a été largement prédit par les modèles climatiques.
Cette stratification bloque le transport vertical des nutriments. Ces nutriments sont essentiels à la survie du phytoplancton. Normalement, les eaux profondes riches en nutriments remontent à la surface. Elles nourrissent le phytoplancton. Le réchauffement de surface empêche ce mélange. Le phytoplancton manque alors de ressources vitales.
"C'est la première étude à démontrer de manière robuste que nous pouvons conclure avec confiance que nous assistons à une diminution de la verdeur de l'océan," a affirmé Michael Mann, co-auteur de l'étude, de l'Université de Pennsylvanie. "Cela indique une baisse de la productivité marine, constituant une menace supplémentaire pour l'humanité liée à la combustion des combustibles fossiles et au réchauffement planétaire d'origine humaine."
Contradictions avec des études antérieures et implications futures
Cette nouvelle recherche contredit plusieurs études précédentes. Celles-ci avaient suggéré une augmentation des proliférations d'algues dans les océans. Les auteurs du rapport actuel expliquent que les études antérieures étaient moins complètes. La situation peut varier d'une région à l'autre. Les ruissellements agricoles et d'autres activités humaines peuvent aussi influencer localement.
Malgré ces variations régionales, le tableau général est clair. Il y a un "déclin significatif" du phytoplancton dans les basses et moyennes latitudes. Ces changements affecteront profondément l'ampleur et la distribution du fonctionnement des écosystèmes marins. La biodiversité marine pourrait être menacée. Les services écosystémiques fournis par l'océan pourraient également diminuer.
Appel à l'action pour les décideurs
Les auteurs de l'étude appellent les décideurs politiques à agir. Ils doivent analyser l'environnement écologique marin dans les zones côtières. Des contre-mesures sont nécessaires. Celles-ci incluent une gestion plus stricte des engrais agricoles. La régulation des rejets d'eaux usées est également cruciale. La déforestation et la pollution de l'eau doivent être mieux contrôlées.
Le défi principal reste la crise climatique. Le plus grand absorbeur de carbone de la planète perd de sa force. L'Accord de Paris sur le climat, déjà en retard sur ses objectifs, pourrait ne pas suffire. La diminution de la capacité de séquestration du carbone par l'océan signifie que la pression pour réduire les émissions sera plus forte que prévu.
- Améliorer la gestion des engrais agricoles.
- Contrôler les rejets d'eaux usées.
- Lutter contre la déforestation.
- Réduire la pollution de l'eau.
- Accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Ces mesures sont vitales pour préserver la santé des océans. Elles sont aussi essentielles pour la stabilité du climat mondial. Sans une action rapide et coordonnée, les conséquences pourraient être irréversibles.





