Un nouveau rapport du contrôleur de l'État de New York, Thomas P. DiNapoli, révèle la vulnérabilité croissante de Long Island face aux phénomènes météorologiques extrêmes. Publié à la veille du 13e anniversaire de l'ouragan Sandy, le document souligne que le comté de Suffolk a connu le plus grand nombre de tempêtes violentes de tout l'État au cours des trois dernières décennies.
Le rapport met en lumière des données alarmantes, notamment le fait que Long Island domine l'État en matière de demandes d'indemnisation au titre de l'assurance inondation, avec un total de 3,4 milliards de dollars versés au cours des 47 dernières années. Ces chiffres confirment une tendance à l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des événements climatiques, posant des défis économiques et sécuritaires majeurs pour la région.
Points Clés
- Le comté de Suffolk a enregistré 1 751 tempêtes violentes entre 1996 et 2024, un record dans l'État de New York.
- Long Island représente 3,4 milliards de dollars de demandes d'assurance inondation depuis 1978.
- L'ouragan Sandy a causé 32,8 milliards de dollars de dégâts, dont 27 milliards non couverts par les assurances.
- Seulement 18 % des propriétés du Suffolk et 25 % de celles de Nassau sont assurées contre les inondations.
- Le rapport appelle à une action urgente pour renforcer les infrastructures et adapter la région aux changements climatiques.
Une Vulnérabilité Historique et Croissante
Le rapport du contrôleur DiNapoli dresse un portrait détaillé de la situation précaire de Long Island. Les données montrent que le comté de Suffolk a non seulement subi le plus grand nombre de tempêtes, mais il a également été le théâtre de 36 déclarations d'urgence et de catastrophe entre 1978 et 2024. Le comté de Nassau n'est pas en reste, avec 31 déclarations sur la même période.
Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques ; ils représentent des perturbations réelles pour des centaines de milliers d'habitants. Les événements incluent des orages violents, des vents destructeurs, des inondations soudaines et des chutes de neige abondantes, paralysant régulièrement les infrastructures locales.
« Il est clair que New York fait face à des impacts graves et coûteux liés aux conditions météorologiques extrêmes, et que ces événements augmentent en fréquence », déclare Thomas DiNapoli dans le rapport. « Il est probable que la fréquence et l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes continueront d'augmenter dans un avenir prévisible. »
Cette augmentation constante place la région dans une position délicate, où les anciennes stratégies de gestion des risques ne suffisent plus à protéger les communautés et l'économie locale.
Les Cicatrices de l'Ouragan Sandy
L'ouragan Sandy, qui a frappé la région le 29 octobre 2012, reste un rappel douloureux de la puissance destructrice de la nature. La tempête a provoqué la mort de 13 personnes sur l'île et a engendré des vagues de plus de 5 mètres ainsi qu'une onde de tempête de près de 4 mètres, submergeant des quartiers entiers.
Les conséquences économiques ont été tout aussi dévastatrices. Sur les 32,8 milliards de dollars de dommages estimés pour Long Island et d'autres parties de l'État, seuls 5,8 milliards ont été couverts par les assurances. Cela a laissé un déficit colossal de 27 milliards de dollars, supporté par les gouvernements, les entreprises et les particuliers.
Sandy en Chiffres
L'ouragan Sandy est responsable de 70 % de tous les paiements d'assurance inondation effectués dans l'État de New York depuis 1978. Ce seul événement a redéfini la perception du risque dans la région.
Malgré cette catastrophe, le taux de couverture d'assurance contre les inondations reste faible. À peine 3 % des propriétés sont assurées à l'échelle de l'État. Bien que Long Island affiche des taux plus élevés, avec 25 % à Nassau et 18 % à Suffolk, une grande majorité des habitations et des entreprises demeurent exposées à des pertes financières massives en cas de nouvelle tempête majeure.
Les Défis du Financement et de l'Adaptation
Le rapport souligne l'urgence de mettre en œuvre des mesures d'adaptation robustes. En avril dernier, le bureau de la gouverneure Kathy Hochul a annoncé le Plan d'Adaptation et de Résilience de l'État de New York, une initiative visant à protéger les zones vulnérables aux inondations et à l'élévation du niveau de la mer.
Ce plan est financé en partie par une obligation d'État de 4,2 milliards de dollars approuvée en 2022, dont 1,5 milliard a déjà été alloué à divers projets. Cependant, le rapport de M. DiNapoli met en garde contre les incertitudes liées au soutien fédéral.
Le Contexte Fédéral
Le rapport note que des projets de protection contre les tempêtes, qui avaient obtenu des fonds fédéraux, sont actuellement gelés. De plus, des propositions visant à réduire l'aide financière de l'Agence fédérale de gestion des urgences (FEMA) pourraient rendre la reprise après sinistre encore plus difficile pour les communautés de New York.
Selon le contrôleur, ces changements pourraient quadrupler le seuil de dommages requis pour être éligible à un financement de la FEMA. Une telle mesure désavantagerait particulièrement les zones touchées par des catastrophes de niveau intermédiaire, qui peinent déjà à se relever.
Un Appel à l'Action Collective
Face à ces menaces, le rapport insiste sur la nécessité d'une approche coordonnée. Il appelle à une collaboration entre les agences étatiques, fédérales et locales pour moderniser les infrastructures, renforcer les habitations et les entreprises, et rendre les projets d'adaptation plus abordables pour les citoyens.
Une étude de l'École des sciences atmosphériques et marines de l'Université de Stony Brook, citée dans le rapport, identifie plusieurs communautés de Long Island comme étant à « risque extrême ». Cette classification souligne l'importance d'agir rapidement pour éviter des dommages irréversibles.
L'État de New York subit en moyenne des coûts annuels de 1,4 milliard de dollars dus aux catastrophes naturelles. Sans investissements significatifs dans la résilience climatique, ce chiffre est appelé à augmenter, menaçant la stabilité économique et la sécurité des habitants de Long Island pour les décennies à venir.





