Le réchauffement climatique modifie profondément les précipitations extrêmes dans l'hémisphère Nord. Une étude récente révèle que la pluie extrême s'intensifie beaucoup plus rapidement que la neige extrême, avec des conséquences importantes pour la gestion des risques.
Points Clés
- L'intensité de la pluie extrême a augmenté de 0,269 mm par an depuis 1950.
- La neige extrême a augmenté de 0,029 mm par an sur la même période.
- La pluie extrême est neuf fois plus sensible au réchauffement que la neige.
- Les régions de moyennes latitudes sont plus exposées aux risques d'inondation.
- Les zones de haute latitude et d'altitude doivent gérer les risques liés à l'instabilité de la neige.
Impact du Réchauffement sur les Précipitations
Le réchauffement global transforme la fréquence et l'intensité des événements de précipitations extrêmes. Ces changements affectent directement la sécurité agricole, la stabilité des écosystèmes et la résilience des infrastructures. Une équipe de recherche, dirigée par le professeur Chen Yaning de l'Institut d'écologie et de géographie du Xinjiang (XIEG) de l'Académie chinoise des sciences (CAS), a examiné comment les différentes formes de précipitations réagissent au réchauffement.
Leurs travaux, publiés dans la revue Advances in Climate Change Research, utilisent des données de réanalyse ERA5-Land couvrant la période de 1950 à 2022. Cette analyse a permis d'étudier les tendances à long terme, la sensibilité à la température et les mécanismes moteurs des pluies et des neiges extrêmes dans tout l'hémisphère Nord.
Chiffres Clés
- +0,269 mm par an : Augmentation de l'intensité des pluies extrêmes.
- +0,029 mm par an : Augmentation de l'intensité des neiges extrêmes.
- +2,27 mm/K : Sensibilité de la pluie extrême à l'augmentation de la température.
- -1,63 mm/K : Sensibilité de la neige extrême à l'augmentation de la température.
Différences Significatives entre Pluie et Neige
L'étude révèle des réponses opposées des pluies et des neiges extrêmes face au réchauffement. La pluie extrême s'intensifie de manière significative avec l'augmentation des températures. Sa sensibilité est de +2,27 mm par Kelvin. En revanche, la neige extrême s'affaiblit, affichant une sensibilité de -1,63 mm par Kelvin, particulièrement dans les moyennes latitudes (30°N–60°N).
Ces résultats montrent clairement que les précipitations liquides réagissent beaucoup plus fortement au réchauffement que les précipitations solides. Sur les sept dernières décennies, la pluie extrême s'est intensifiée à un rythme de 0,269 mm par an. C'est près de neuf fois plus rapide que l'augmentation de la neige extrême, qui est de 0,029 mm par an.
Comprendre les Données ERA5-Land
ERA5-Land est un ensemble de données de réanalyse climatique mondial. Il fournit des informations détaillées sur les conditions météorologiques et climatiques passées. Ces données sont essentielles pour les études sur le changement climatique, car elles permettent aux chercheurs d'analyser les tendances et les variations sur de longues périodes avec une grande précision.
Répartition Spatiale des Changements
Géographiquement, les régions connaissant une augmentation des pluies extrêmes représentent désormais 22% de l'hémisphère Nord. En comparaison, les zones où l'intensification de la neige est significative ne couvrent que 4,7%. Ces dernières se trouvent principalement dans les régions de haute latitude (>70°N) et de haute altitude.
Ces précipitations extrêmes en cours transforment les régimes hydrologiques mondiaux. Chaque année, la part des pluies extrêmes dans l'ensemble des précipitations augmente de 0,038%. La contribution de la neige extrême est également en hausse, mais à un rythme plus lent de 0,017% par an.
Conséquences sur le Cycle de l'Eau et les Risques
Ces tendances annoncent un futur cycle de l'eau dominé par des événements plus intenses et plus soudains. Cela augmentera considérablement les dangers d'inondation dans les zones de moyennes latitudes. Dans les régions plus froides, cela contribuera à des manteaux neigeux fragiles et instables.
« Les précipitations extrêmes sont un facteur critique pour la gestion des risques », a déclaré Li Yupeng, premier auteur de l'étude. « Les régions de moyennes latitudes devraient prioriser la gestion des risques d'inondation dus à l'intensification des pluies, tandis que les régions de haute latitude et alpines doivent s'attaquer aux risques liés à la neige. »
Cette étude fournit une base scientifique essentielle pour comprendre le comportement des précipitations extrêmes à l'échelle mondiale. Elle permet le développement de stratégies d'adaptation climatique et de prévention des catastrophes adaptées aux spécificités régionales. La capacité à prévoir et à gérer ces changements est cruciale pour protéger les populations et les infrastructures.
Prévisions pour l'Avenir
- Augmentation des inondations : Les zones tempérées feront face à des crues plus fréquentes et plus intenses.
- Instabilité des neiges : Les régions montagneuses et polaires verront des manteaux neigeux plus imprévisibles, augmentant les risques d'avalanches et de pénuries d'eau saisonnières.
- Impact sur l'agriculture : Les changements dans les régimes de précipitations peuvent perturber les cycles de culture et la sécurité alimentaire.





