L'ouragan Melissa, une puissante tempête de catégorie 4, se déplace lentement vers la Jamaïque, menaçant l'île de conditions météorologiques extrêmes. Les autorités ont émis des ordres d'évacuation obligatoires alors que des précipitations pouvant atteindre un mètre sont prévues, ce qui pourrait entraîner des inondations et des glissements de terrain catastrophiques.
Points Clés
- L'ouragan Melissa est une tempête de catégorie 4, potentiellement 5.
- Des précipitations d'un mètre sont attendues sur certaines parties de la Jamaïque.
- Le mouvement lent de la tempête prolonge les conditions dangereuses.
- Des évacuations obligatoires ont été ordonnées dans plusieurs zones.
- Le changement climatique rend les ouragans plus intenses et plus lents.
La trajectoire lente de l'ouragan intensifie les risques
L'ouragan Melissa, actuellement une tempête de catégorie 4, se dirige vers la Jamaïque à une vitesse d'environ 7 kilomètres par heure. Cette lenteur est particulièrement préoccupante. Elle signifie que les zones touchées subiront des conditions dévastatrices sur une période prolongée. Les vents soutenus atteignent 230 km/h, et la tempête pourrait atteindre la catégorie 5 avec des vents supérieurs à 250 km/h.
Les prévisions indiquent que Melissa pourrait toucher terre en Jamaïque entre lundi soir et tôt mardi. Le centre de l'ouragan se trouvait à environ 205 km au sud-sud-ouest de Kingston dimanche soir. Après la Jamaïque, la tempête devrait se diriger vers l'est de Cuba mardi soir, tout en continuant d'apporter des pluies et des vents forts à Haïti et en République dominicaine.
Chiffres Clés
- Catégorie 4: Vitesse des vents soutenus de 230 km/h.
- 1 mètre: Quantité de pluie attendue sur certaines zones.
- 7 km/h: Vitesse de déplacement très lente de l'ouragan.
- 13ème tempête: Melissa est la 13ème tempête nommée de la saison des ouragans.
Appels à l'évacuation et mesures d'urgence
Le gouvernement jamaïcain a mis en place des mesures d'urgence, notamment des évacuations obligatoires. Ces ordres concernent des zones vulnérables comme Port Royal à Kingston, Portland Cottage et Rocky Point à Clarendon, Old Harbour Bay à St Catherine, ainsi que Taylor Land, Bull Bay, New Haven et Riverton City à St Andrew.
« Beaucoup de ces communautés ne survivront pas à cette inondation. Kingston est basse, extrêmement basse… Aucune communauté de Kingston n'est à l'abri des inondations, » a déclaré Desmond McKenzie, ministre du gouvernement local. « Il n'y a rien de plus que nous puissions faire en tant que gouvernement que de supplier les personnes de tenir compte de l'avertissement. Et si cela peut aider, je me mettrai à genoux. »
Le ministre a également mis en garde les habitants : « C'est un pari que vous ne pouvez pas gagner. Vous ne pouvez pas parier contre Melissa. » Plus de 650 abris sont ouverts à travers le pays pour accueillir les personnes évacuées. Les deux principaux aéroports de la Jamaïque, l'aéroport international Norman Manley et l'aéroport international Sangster, ainsi que les ports maritimes, ont été fermés.
Contexte des Ouragans
La saison des ouragans dans l'Atlantique s'étend de début juin à fin novembre. Melissa est la 13e tempête nommée de la saison. En juillet 2024, l'ouragan Beryl avait déjà frappé la Jamaïque, causant la mort d'au moins quatre personnes. Les ouragans sont des phénomènes naturels réguliers dans les Caraïbes, mais leur intensité et leur fréquence augmentent avec le changement climatique.
Impacts dévastateurs et précédents historiques
Les pluies extrêmes, combinées au mouvement lent de Melissa, pourraient provoquer des inondations soudaines et des glissements de terrain généralisés. Jamie Rhome, directeur adjoint du Centre national des ouragans (NHC) des États-Unis, a souligné le potentiel d'un événement catastrophique pour la Jamaïque en raison de ces précipitations intenses.
Les habitants se préparent au pire. Winston Moxam, un résident, a exprimé ses inquiétudes en se rappelant l'ouragan Gilbert de 1988, qui avait fait plus de 40 morts en Jamaïque et des centaines d'autres dans les Caraïbes et au Mexique. Il craint que Melissa ne soit encore plus dévastatrice.
Evan Thompson, directeur principal du Service météorologique de la Jamaïque, a averti que la surcote est attendue principalement sur le côté sud de l'île. « Il y a un potentiel d'inondation dans chaque paroisse de notre pays, » a-t-il précisé, exhortant les habitants des zones inondables ou proches des rivières à se déplacer vers des lieux plus sûrs.
Conséquences régionales et le rôle du changement climatique
Avant d'atteindre la Jamaïque, Melissa a déjà causé des dégâts importants dans la région. La tempête a été responsable d'au moins quatre décès à Haïti et en République dominicaine cette semaine, où ses bandes extérieures ont apporté de fortes pluies et des glissements de terrain. La République dominicaine a placé neuf de ses 31 provinces en alerte rouge. Le gouvernement cubain a émis une alerte ouragan pour plusieurs provinces orientales, dont Granma et Santiago de Cuba.
Le changement climatique joue un rôle crucial dans l'intensification de ces phénomènes. Le réchauffement des océans et de l'air contribue à rendre les tempêtes tropicales plus fréquentes, plus intenses et plus lentes. Bien que la Jamaïque ne soit responsable que de 0,02 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle est en première ligne des effets du changement climatique.
Lors de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre, le Premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, a appelé les pays riches à augmenter le financement climatique pour aider les nations insulaires à s'adapter.
« Le changement climatique n'est pas une menace lointaine ou une considération académique. C'est une réalité quotidienne pour les petits États insulaires en développement comme la Jamaïque, » a-t-il affirmé.





