Une étude menée par Greenpeace, en collaboration avec l'Institut hellénique de la maison passive, révèle qu'un nombre significatif de logements en Grèce subissent une surchauffe importante durant les mois d'été. Des températures intérieures dépassant parfois les 34 degrés Celsius ont été enregistrées. Cette situation souligne des lacunes critiques dans la qualité des bâtiments et leur capacité à protéger les habitants des vagues de chaleur, de plus en plus intenses.
Points Clés
- De nombreux logements grecs dépassent les 30°C en été.
- Les maisons sans isolation atteignent des pics de 35°C.
- Les rénovations énergétiques réduisent les températures intérieures de plusieurs degrés.
- L'humidité et le CO2 aggravent les conditions de vie.
- Greenpeace demande des rénovations massives pour éviter une explosion de la consommation d'énergie.
Des températures intérieures alarmantes
L'enquête, réalisée entre le 15 juillet et le 31 août, a surveillé 29 résidences réparties dans sept villes grecques. Les données collectées pendant cette période, qui a inclus une vague de chaleur intense en juillet, ont mis en évidence des conditions de vie difficiles dans de nombreux foyers.
Les maisons dépourvues d'isolation adéquate ou ayant bénéficié de modernisations minimales ont enregistré des moyennes de température élevées. Pendant la vague de chaleur de juillet, ces logements ont affiché des moyennes de 30 à 32°C. Un pic de 35°C a même été mesuré dans une habitation à Patras. Ces chiffres illustrent l'incapacité de ces structures à offrir un refuge contre la chaleur extérieure.
Chiffres Clés
- 29 résidences surveillées.
- 7 villes grecques concernées.
- Jusqu'à 35°C enregistré à Patras.
- 30-32°C en moyenne dans les maisons non isolées.
- 26-28°C dans les maisons passives.
L'impact de l'isolation sur le confort
Même après la dissipation des conditions météorologiques extrêmes, la chaleur persistait dans plusieurs habitations. Des relevés supérieurs à 34°C ont été notés dans des maisons situées à Thessalonique, Larissa et Kalambaka. Cette persistance indique une mauvaise inertie thermique des bâtiments, qui emmagasinent la chaleur et la relâchent lentement.
En revanche, les résidences ayant bénéficié de rénovations énergétiques significatives ont présenté des résultats bien meilleurs. Leur température intérieure moyenne se situait entre 27 et 29°C. Les maisons passives, conçues pour une performance énergétique optimale, ont maintenu des températures encore plus basses, entre 26 et 28°C. Cela démontre l'efficacité des mesures d'isolation et d'amélioration énergétique.
« Les données confirment que les bâtiments en Grèce sont de mauvaise qualité et ne parviennent pas à protéger les gens des températures élevées. »
— Stefan Pallantzas, Institut hellénique de la maison passive
Détérioration des conditions de vie
Au-delà des températures élevées, l'étude a également mis en évidence d'autres facteurs aggravant l'inconfort. Des niveaux élevés d'humidité et de dioxyde de carbone (CO2) ont été enregistrés dans de nombreux logements. Ces conditions combinées créent un environnement intérieur malsain et inconfortable, particulièrement préjudiciable pour les populations vulnérables comme les personnes âgées, les jeunes enfants et les personnes souffrant de problèmes de santé.
La mauvaise qualité de l'air intérieur, associée à la chaleur, peut entraîner des problèmes de santé variés, allant de la déshydratation aux troubles respiratoires. La situation est d'autant plus préoccupante que les vagues de chaleur sont appelées à devenir plus fréquentes et plus intenses à l'avenir en raison du changement climatique.
Contexte Climatique
La Grèce est particulièrement vulnérable aux impacts du changement climatique, avec des étés de plus en plus chauds et des vagues de chaleur plus fréquentes. Ces phénomènes mettent à l'épreuve les infrastructures existantes, notamment le parc immobilier, qui n'a souvent pas été conçu pour de telles conditions. L'adaptation des bâtiments devient une priorité pour la santé publique et la consommation énergétique.
Appel à des rénovations énergétiques massives
Face à ces constats, Greenpeace a lancé un appel urgent en faveur de rénovations énergétiques à grande échelle. L'organisation environnementale avertit que sans une action rapide et décisive, la consommation d'énergie destinée à la climatisation des bâtiments connaîtra une augmentation exponentielle. Cette hausse de la demande énergétique aura des conséquences économiques et environnementales importantes.
Une rénovation énergétique permet non seulement de réduire les températures intérieures en été, mais aussi d'améliorer l'efficacité thermique en hiver, diminuant ainsi les besoins en chauffage. Cela se traduit par des économies substantielles pour les ménages et une réduction des émissions de gaz à effet de serre. L'investissement dans l'isolation et les systèmes de ventilation efficaces est donc une solution doublement bénéfique.
Les experts soulignent l'importance d'une approche holistique, incluant l'isolation des murs, des toits et des fenêtres, ainsi que l'installation de systèmes de ventilation adaptés et de protections solaires extérieures. Ces mesures sont essentielles pour créer des environnements intérieurs sains et résilients face aux défis climatiques actuels et futurs.
Perspectives et recommandations
L'étude de Greenpeace et de l'Institut hellénique de la maison passive met en lumière une réalité critique pour la Grèce. La qualité des bâtiments est un enjeu de santé publique et de politique énergétique. Les autorités sont désormais appelées à mettre en place des programmes de rénovation ambitieux, avec des incitations financières pour les propriétaires.
Il est crucial d'éduquer les citoyens sur les avantages des rénovations énergétiques et les méthodes pour améliorer le confort thermique de leurs logements. L'adoption de normes de construction plus strictes pour les nouveaux bâtiments est également une étape nécessaire pour éviter que de futurs logements ne reproduisent les mêmes problèmes.
En somme, cette étude sert de signal d'alarme. La Grèce doit investir massivement dans l'amélioration de son parc immobilier pour protéger ses habitants des effets du réchauffement climatique et pour garantir un avenir énergétique plus durable. L'inaction entraînera des coûts humains et économiques bien plus élevés.





