Duke Energy a déposé un nouveau plan stratégique sur 15 ans pour les Carolines, qui prévoit une utilisation prolongée du charbon, une augmentation du gaz naturel et un ralentissement du développement solaire. Cette révision intervient après l'abrogation par la Caroline du Nord de son mandat de réduction des émissions de carbone pour 2030, soulevant des questions sur l'orientation future de la transition énergétique dans la région.
Points Clés
- Le plan 2025 Carolinas Resource de Duke Energy prolonge l'utilisation du charbon.
- Il prévoit l'ajout de nouvelles centrales à gaz naturel pour répondre à une demande croissante.
- Les objectifs de développement solaire sont réduits, tandis que le stockage par batterie est presque doublé.
- La révision est une conséquence directe des changements de politique énergétique en Caroline du Nord.
- Les critiques s'inquiètent de l'impact sur les coûts pour les consommateurs et la transition vers des énergies propres.
Un nouveau cadre énergétique pour les Carolines
Le plan, intitulé « 2025 Carolinas Resource Plan », a été soumis aux régulateurs de Caroline du Nord et de Caroline du Sud. Il détaille la stratégie de Duke Energy pour satisfaire la demande électrique au cours des 15 prochaines années. Ce document est le premier du genre depuis que la Caroline du Nord a supprimé l'exigence pour Duke de réduire ses émissions de carbone de 70 % d'ici 2030.
L'entreprise prévoit une augmentation significative de la demande énergétique dans les Carolines. Cette croissance, estimée à huit fois celle de la décennie précédente, est attribuée à plusieurs facteurs. Parmi eux, l'arrivée de nouvelles installations manufacturières, l'accroissement démographique et l'électrification croissante des usages.
Faits Importants
- 8 fois : Augmentation projetée de la demande énergétique par Duke Energy dans les Carolines, comparée à la décennie précédente.
- 5 : Nombre de nouvelles centrales à gaz naturel à cycle combiné prévues.
- 5 600 mégawatts : Capacité de stockage par batterie visée d'ici 2034.
Composantes du plan révisé
Pour faire face à cette demande croissante, le plan inclut plusieurs mesures. Duke Energy prévoit la construction de cinq nouvelles centrales à gaz naturel à cycle combiné et de sept turbines à combustion. De plus, l'exploitation des unités de charbon de Belews Creek, Cliffside et Marshall sera prolongée jusqu'à quatre années supplémentaires.
Parallèlement, les objectifs d'approvisionnement en énergie solaire sont revus à la baisse par rapport au plan précédent. Cependant, le stockage par batterie est une priorité, avec une capacité qui devrait presque doubler pour atteindre 5 600 mégawatts d'ici 2034. Duke Energy explore également de nouvelles options nucléaires, y compris les petits réacteurs modulaires et les grandes unités à eau légère, avec une date de mise en service potentielle en 2037.
"La demande d'électricité monte en flèche, tandis que la politique énergétique a considérablement évolué au cours des 12 derniers mois."
Changements de politique et leurs conséquences
Ce changement de stratégie est une réponse directe aux évolutions des politiques au niveau des États et du gouvernement fédéral. En Caroline du Nord, la loi sur la réduction des factures d'électricité, promulguée cette année, a abrogé l'obligation pour Duke Energy de réduire ses émissions de carbone de 70 % d'ici 2030. Cette exigence a été remplacée par des dispositions plus larges axées sur la fiabilité et la rentabilité.
Au niveau fédéral, de nouvelles flexibilités pour les centrales au charbon et au gaz, ainsi que des crédits d'impôt réduits pour l'énergie solaire et éolienne, ont également influencé l'élaboration de ce plan. Ces ajustements politiques modifient le paysage réglementaire pour les entreprises énergétiques.
Contexte Politique
L'abrogation du mandat de réduction carbone de 70% d'ici 2030 en Caroline du Nord a permis à Duke Energy de réévaluer ses priorités. Le nouveau cadre met davantage l'accent sur la fiabilité du réseau et la maîtrise des coûts, plutôt que sur des objectifs de décarbonisation stricts à court terme. Cette orientation se reflète dans l'équilibre entre les différentes sources d'énergie du plan.
Réactions et préoccupations
Les critiques ont rapidement exprimé leurs inquiétudes. Selon eux, Duke Energy se détourne des énergies propres à faible coût au profit des combustibles fossiles. Matt Abele, directeur exécutif de la North Carolina Sustainable Energy Association, a souligné cette préoccupation.
"La demande d'électricité monte en flèche, tandis que la politique énergétique a considérablement évolué au cours des 12 derniers mois," a déclaré Abele. Il a également averti que "les contribuables de Caroline du Nord subissent déjà des augmentations de tarifs sans précédent et malheureusement, devraient voir les tarifs continuer d'augmenter au cours de la prochaine décennie et plus, selon le plan proposé par Duke Energy."
Abele a ajouté que ce plan "supprime ou retarde prématurément des options de production à faible coût et faciles à développer du portefeuille, tout en prolongeant la durée de vie de ressources non économiques." Ces commentaires mettent en lumière les tensions entre les objectifs de fiabilité, d'abordabilité et de durabilité.
La position de Duke Energy
De son côté, Duke Energy affirme que le plan vise à équilibrer l'abordabilité et la fiabilité pour ses clients. Kendal Bowman, président de Duke Energy pour la Caroline du Nord, a défendu la stratégie de l'entreprise.
"En élargissant notre portefeuille de production diversifié et en maximisant nos centrales électriques existantes pour répondre aux besoins de croissance, nous assurerons une énergie fiable tout en faisant économiser de l'argent à tous nos clients."
Cette déclaration met en avant l'engagement de l'entreprise à maintenir un service stable tout en gérant les coûts pour les consommateurs, malgré les critiques concernant l'orientation vers les énergies fossiles.
Prochaines étapes réglementaires
La Commission des services publics de Caroline du Nord devrait organiser des audiences sur ce plan en 2026. Une décision finale est attendue de la part de la Commission d'ici la fin de cette même année. Ces audiences permettront aux différentes parties prenantes de présenter leurs arguments et d'influencer la décision finale concernant l'avenir énergétique des Carolines.
Le processus réglementaire sera crucial pour déterminer l'équilibre entre la croissance économique, la stabilité du réseau électrique et la transition vers des sources d'énergie moins carbonées dans la région.





