Un nouveau rapport du Sierra Club révèle qu'environ 20% des entreprises de services publics aux États-Unis ont renoncé à leurs promesses de réduction des émissions. Cette régression marque un tournant, puisque de nombreuses entreprises augmentent leurs ressources en gaz naturel ou continuent de dépendre du charbon, malgré les objectifs climatiques précédemment établis. Cette situation soulève des questions sur la trajectoire énergétique du pays et ses implications pour les consommateurs.
Points Clés
- 20% des entreprises de services publics américaines ont abandonné leurs engagements climatiques.
- Six grandes entreprises sont nommées pour leur régression.
- Augmentation des investissements dans le gaz naturel et maintien des centrales à charbon.
- Les plans d'énergie propre sont en deçà des besoins, malgré une augmentation globale.
- Les clients pourraient supporter des coûts plus élevés en raison des choix énergétiques.
Un recul préoccupant des objectifs climatiques
Le rapport intitulé « The Dirty Truth », publié par le Sierra Club, analyse les plans des entreprises de services publics en matière de charbon, de gaz et d'énergies propres. Les résultats sont alarmants : pour la première fois depuis 2021, le score global des entreprises a chuté sous le niveau de référence du premier rapport. Cela indique une tendance à la régression dans la transition vers l'énergie propre, plutôt qu'une progression.
Holly Bender, directrice des programmes du Sierra Club, a exprimé son inquiétude. Selon elle, « il est alarmant que, pour la première fois depuis 2021, les entreprises de services publics régressent dans leur transition vers une énergie propre. » Elle a souligné que l'ajout de gaz et le maintien de centrales à charbon coûteuses en service forcent les clients à payer davantage. « Le moment est venu d'éliminer progressivement les combustibles fossiles polluants, volatils et coûteux. »
Fait notable
Le rapport a identifié six entreprises spécifiques qui ont fait marche arrière sur leurs engagements : Entergy, Duke Energy, Evergy, Cleco, American Electric Power et Arizona Public Service. Ces entreprises représentent une part significative du secteur énergétique américain.
Augmentation des ressources en gaz et maintien du charbon
Le rapport met en lumière une tendance inquiétante : les entreprises de services publics prévoient une « quantité stupéfiante de nouveau gaz d'ici 2035 ». Elles ont proposé 118 GW de nouvelle capacité gazière, ce qui représente une augmentation d'environ 20% par rapport aux ressources gazières actuellement en ligne. C'est plus du double de la quantité de gaz prévue dans le premier rapport du Sierra Club et 27% de plus que l'année dernière.
Parallèlement, les plans de retraite des centrales à charbon restent insuffisants. Les entreprises examinées par le Sierra Club prévoient de retirer seulement 29% de leur production de charbon (en MWh) d'ici 2030. Le rapport indique que cela est « loin d'être suffisant » et que ces entreprises « résistent à la fois aux réalités économiques et à la tendance générale de l'industrie à s'éloigner du charbon ».
« Si ces entreprises avaient pris leurs engagements au sérieux et développé des stratégies concrètes dès le départ, elles seraient dans une bien meilleure position aujourd'hui. »
Défis et demandes énergétiques croissantes
Les entreprises anticipent une augmentation rapide de la demande d'électricité. Cette hausse est due à plusieurs facteurs, notamment la prolifération des centres de données, l'électrification des bâtiments et des transports, et l'expansion industrielle. Cependant, le Sierra Club soutient que les entreprises peuvent répondre à cette nouvelle charge « sans une expansion aussi drastique du nouveau gaz ».
Contexte
L'Edison Electric Institute (EEI), qui représente les entreprises de services publics appartenant à des investisseurs, a déclaré que ses membres prévoient d'investir plus de 1,1 billion de dollars au cours des cinq prochaines années. Ces investissements visent à répondre à la demande croissante et à fournir une électricité abordable et fiable. Jeremy Ortiz, porte-parole de l'EEI, a ajouté que l'industrie opère dans un cadre réglementaire qui protège les consommateurs.
Le rapport suggère des alternatives telles que les solutions d'efficacité énergétique, l'augmentation de la transmission, la gestion de la demande, les énergies renouvelables et le stockage d'énergie. Ces options permettraient de répondre aux besoins sans dépendre excessivement des combustibles fossiles, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre et les coûts pour les consommateurs à long terme.
Progressions et lacunes dans l'énergie propre
Malgré les reculs concernant le charbon et le gaz, le rapport du Sierra Club note des progrès dans la planification de nouvelles ressources d'énergie propre. Les plans actuels des entreprises prévoient la construction de 578 millions de MWh d'ici 2035. Cela représente une augmentation significative par rapport aux 371 millions de MWh du premier rapport.
Cependant, ce chiffre est inférieur à celui du rapport de l'année dernière et « reste bien en deçà de ce qui est nécessaire » pour atteindre les objectifs climatiques. Le Sierra Club insiste sur l'importance de la planification à long terme et de l'engagement ferme envers les objectifs de décarbonisation.
- Exemple positif : Xcel Energy est citée comme une entreprise ayant maintenu son engagement à réduire ses émissions de carbone de 80% d'ici 2030 par rapport à 2005.
- Exemple négatif : Les cinq sociétés mères, exploitant 16 entreprises de services publics, qui ont annulé leurs engagements climatiques précédents, sont critiquées pour leur manque de planification réaliste.
Le rapport conclut que les « clients et les parties prenantes méritent plus que de vagues promesses – ils méritent une réelle concrétisation. Sans cela, les engagements climatiques ne sont que du greenwashing. » Cela souligne la nécessité d'une transparence et d'une responsabilité accrues de la part des entreprises de services publics.
Impact sur les consommateurs et l'environnement
Le maintien des centrales à charbon et l'investissement massif dans le gaz naturel ont des conséquences directes. Sur le plan environnemental, cela signifie la poursuite des émissions de gaz à effet de serre, contribuant au changement climatique. Sur le plan économique, les clients risquent de subir des factures d'énergie plus élevées en raison des coûts volatils des combustibles fossiles.
Le Sierra Club appelle à une action immédiate pour accélérer la transition vers des sources d'énergie plus propres et plus stables. L'efficacité énergétique, les énergies renouvelables et le stockage sont des solutions éprouvées qui peuvent stabiliser les coûts et protéger l'environnement.
Ces découvertes du Sierra Club mettent en lumière l'écart entre les engagements publics et les actions réelles de certaines des plus grandes entreprises énergétiques américaines. Elles rappellent l'urgence d'une transition énergétique cohérente et ambitieuse pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux.





