Un programme d'élevage innovant en Écosse montre des résultats prometteurs dans la réduction des émissions de méthane provenant des bovins. Les scientifiques estiment que cette approche pourrait diminuer de 40 % le méthane produit par le bétail en seulement deux décennies, offrant une nouvelle voie dans la lutte contre le changement climatique.
Points Clés
- L'élevage sélectif en Écosse réduit de 2 % le méthane par génération bovine.
- Une diminution cumulative de 40 % est prévue en 20 ans.
- Le méthane est 80 fois plus puissant que le CO2 mais se décompose plus vite.
- La génétique influence la production de méthane chez les animaux.
- Un test ADN aide à identifier les animaux à faible émission.
Impact du méthane sur le climat
Le méthane est un gaz à effet de serre puissant. Il retient 80 fois plus de chaleur dans l'atmosphère que le dioxyde de carbone durant les vingt premières années de sa libération. Cependant, sa durée de vie est plus courte, se décomposant en environ 12 ans. Une réduction rapide des émissions de méthane pourrait donc avoir des effets notables sur le réchauffement climatique.
L'agriculture représente 10 % des émissions de gaz à effet de serre au Royaume-Uni. Les neuf millions de vaches et de veaux du pays contribuent de manière significative à ces émissions. La réduction du méthane bovin est donc un objectif important pour atteindre les cibles climatiques.
Le saviez-vous ?
Les vaches et autres animaux d'élevage produisent au moins 12 % des émissions mondiales de méthane, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture.
Le programme Cool Cows et la génétique
Le programme « Cool Cows » du Scotland's Rural College est au cœur de cette avancée. Il se concentre sur l'élevage sélectif de bovins. Les veaux nés de ce programme produisent 2 % moins de méthane que leurs parents. Ce résultat est permanent et cumulatif.
« C'est permanent et cumulatif. Une fois que vous avez un animal qui produit moins de méthane, il en produit moins toute sa vie », explique le professeur Mike Coffey du Scotland's Rural College.
En accouplant des vaches à faible émission avec des taureaux ayant la même caractéristique, la descendance produit encore moins de méthane. Ce processus continu pourrait entraîner une réduction de 40 % sur deux décennies.
Comment le méthane est-il produit ?
Le méthane est généré dans l'estomac des ruminants comme les vaches et les moutons. Des microbes digèrent l'herbe et d'autres aliments. La quantité de gaz libérée varie. Cela dépend en partie du nombre et du type de microbes présents. Des facteurs génétiques hérités par le bétail influencent également cette variation.
Contexte
Le syndicat national des agriculteurs (National Farmers' Union) du Royaume-Uni s'est fixé pour objectif de réduire à zéro les émissions nettes de gaz à effet de serre d'ici 2040. Les innovations comme le programme Cool Cows sont essentielles pour atteindre cet objectif ambitieux.
Technologie et reproduction
Une nouvelle technologie rend ce programme possible. Un test ADN, développé par l'entreprise Semex, identifie les animaux qui produisent moins de méthane. Cela permet aux scientifiques de choisir les meilleurs taureaux et vaches pour la reproduction.
Les techniques de fécondation in vitro (FIV) sont ensuite utilisées. Elles permettent de produire cinq à six veaux par an via des mères porteuses. Normalement, un seul veau est possible. Cette méthode accélère la sélection des meilleurs animaux sans modification génétique. Cela conduit à des réductions de méthane plus rapides.
Perspectives et défis
La réduction du méthane par l'élevage est une avancée importante. Cependant, des experts en durabilité alimentaire soulignent que ce n'est pas suffisant. Emma Garnett, de l'Université d'Oxford, indique que le bétail produit toujours de grandes quantités de fumier. Ce fumier libère également des gaz à effet de serre.
« Oui, rendons les choses plus efficaces si nous le pouvons, car je ne pense pas qu'un monde entièrement végétalien soit réalisable », a-t-elle déclaré. « Mais cela ne doit pas servir de paravent pour ne pas passer à des régimes plus végétaliens. La manière la plus efficace de réduire le méthane des vaches est d'élever moins de vaches. »
La consommation de viande bovine a déjà diminué de 62 % depuis 1980 au Royaume-Uni. Cela est dû en grande partie à des préoccupations sanitaires et au bien-être animal. Ces dernières années, l'impact climatique de l'élevage bovin est devenu plus connu.
Choix des consommateurs
Si les consommateurs choisissent de manger de la viande ou des produits laitiers, les producteurs s'efforcent de les offrir avec un impact environnemental réduit.
Le professeur Coffey compare le choix alimentaire à celui d'une voiture. « Si vous choisissez de manger de la viande ou des produits laitiers, nous essayons de les produire avec un impact moindre », a-t-il affirmé. « C'est comme si vous choisissiez de conduire une voiture, vous pouvez choisir de conduire une voiture qui a moins d'émissions ou vous pouvez choisir de prendre le bus. Ce que nous faisons ici, c'est offrir aux consommateurs un choix et aux agriculteurs les outils pour permettre ce choix. »





