L'industrie maritime observe un ralentissement notable des commandes de navires fonctionnant avec des carburants alternatifs. Ce phénomène intervient alors que l'Organisation Maritime Internationale (OMI) se prépare à une réunion cruciale en octobre. Cette rencontre doit clarifier le cadre réglementaire concernant les émissions. Les armateurs adoptent une position d'attente, préférant la prudence face à l'incertitude.
Après un début d'année 2025 marqué par un fort intérêt pour la construction de navires plus écologiques, le marché a connu un net fléchissement. Les statistiques récentes de DNV, une société de classification et de conseil, confirment cette tendance. Seulement 14 navires à carburant alternatif ont été commandés en septembre, et aucune commande n'a été enregistrée en août. Cela contraste fortement avec le premier semestre de l'année.
Points Clés
- Ralentissement des commandes de navires à carburant alternatif au troisième trimestre 2025.
- Zéro commande en août, 14 en septembre, selon DNV.
- Incertitude réglementaire de l'OMI sur les émissions comme cause principale.
- Majorité des commandes restantes concerne les navires au GNL.
- Prochaine réunion de l'OMI en octobre attendue pour plus de clarté.
Un Marché des Nouvelles Constructions en Refroidissement
Le marché global des nouvelles constructions navales montre des signes de faiblesse. Les coûts de construction augmentent également. Cependant, la principale raison de ce recul pour les navires à carburant alternatif est liée aux doutes sur la réglementation des émissions de l'OMI.
Jason Stefanatos, Directeur Mondial de la Décarbonisation chez DNV Maritime, a souligné cette situation.
« Après un premier semestre record, l'absence de nouvelles commandes en août et une activité relativement faible en septembre signalent un net ralentissement sur le marché des carburants alternatifs au troisième trimestre », a-t-il déclaré.Cette déclaration met en lumière les préoccupations des acteurs du secteur.
Chiffres Clés
- Zéro nouvelle commande de navires à carburant alternatif en août 2025.
- 14 commandes de navires à carburant alternatif en septembre 2025.
- La plupart des commandes restantes sont pour des navires propulsés au GNL (Gaz Naturel Liquéfié).
Incertitudes Réglementaires de l'OMI
Un accord provisoire sur les émissions a été conclu en avril 2025. Une forte majorité d'États membres l'a approuvé. Néanmoins, le soutien n'a pas été unanime. Certains critiques, notamment les États-Unis, demandent des modifications. Ils envisagent même une pause dans la mise en œuvre pour revoir les conditions de l'accord.
Cette position américaine marque un changement. L'administration Trump a modifié sa politique climatique. Cette situation crée une incertitude renouvelée sur l'avenir de l'environnement réglementaire. Il est donc logique que les armateurs hésitent avant de passer de nouvelles commandes. Ils attendent la prochaine réunion du Comité de la protection du milieu marin (MEPC) de l'OMI en octobre.
Contexte de la Réglementation
L'Organisation Maritime Internationale (OMI) est l'agence spécialisée des Nations Unies responsable de la sécurité et de la sûreté de la navigation. Elle est aussi chargée de la prévention de la pollution des mers par les navires. Ses réglementations sur les émissions de gaz à effet de serre sont cruciales pour la décarbonisation du secteur maritime mondial. Le cadre Net-Zéro de l'OMI vise à réduire drastiquement l'empreinte carbone du transport maritime.
Le GNL Reste le Choix Préféré
Malgré le ralentissement, quelques armateurs continuent d'investir dans des navires à double carburant. Les données de DNV montrent que la majorité de ces commandes concernent des navires propulsés au gaz naturel liquéfié (GNL). Le GNL est actuellement perçu comme une solution de transition.
Cependant, des incertitudes demeurent. Le cadre Net-Zéro de l'OMI soulève des questions, notamment sur les facteurs d'évaluation du cycle de vie des carburants.
« Les incertitudes autour du cadre Net-Zéro de l'OMI, y compris les facteurs d'évaluation du cycle de vie pour certains carburants, incitent de nombreux propriétaires à adopter une approche attentiste pour les nouvelles commandes », a expliqué M. Stefanatos.
Besoin de Clarté Réglementaire
L'industrie a un besoin urgent de plus de clarté. Les décisions d'investissement à long terme dépendent de cette visibilité. Les armateurs doivent savoir quels carburants seront considérés comme acceptables et quelles seront les normes d'émissions futures. Sans ces informations, ils ne peuvent pas planifier efficacement.
Selon DNV, il est essentiel que l'industrie reçoive des directives réglementaires plus précises dans les mois à venir. Cette clarté permettra aux entreprises de prendre des décisions éclairées. Cela encouragera également les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs de décarbonisation.
La réunion de l'OMI en octobre sera donc déterminante. Elle devra apporter des réponses aux questions soulevées par les armateurs. La stabilité réglementaire est un facteur clé pour relancer les commandes de navires à carburant alternatif et accélérer la transition écologique du transport maritime.
La situation actuelle met en évidence la complexité de la transition énergétique dans un secteur aussi globalisé que le transport maritime. Les politiques environnementales, les coûts et les avancées technologiques doivent s'aligner pour permettre une décarbonisation efficace et durable.





