Les ménages australiens pourraient voir leurs factures d'énergie annuelles divisées par deux d'ici 2050. Cette prévision est issue d'une étude du Grattan Institute. Elle suggère que l'adoption généralisée de panneaux solaires, de batteries et de véhicules et appareils électriques réduira considérablement les dépenses. Cette évolution pourrait également offrir au gouvernement fédéral une plus grande marge de manœuvre pour intensifier ses actions climatiques.
Points clés
- Les coûts énergétiques des ménages australiens pourraient passer de 5 800 $ à 3 000 $ par an d'ici 2050.
- La transition vers les énergies propres est le principal moteur de cette baisse.
- La politique actuelle du mécanisme de sauvegarde pourrait être étendue aux centrales électriques.
- Victoria, dépendante du gaz, devrait connaître les plus grandes économies.
- Le déploiement des énergies renouvelables à grande échelle fait face à des retards.
Réduction des Coûts Grâce à la Décarbonation
Le modèle du Grattan Institute indique que la réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant de la production d'électricité, conformément à l'objectif de zéro émission nette d'ici 2050, diminuera les coûts énergétiques moyens des ménages. Ces coûts passeraient d'environ 5 800 dollars australiens actuellement à environ 3 000 dollars.
Cette baisse significative s'expliquerait par l'utilisation accrue de l'énergie propre et la diminution de la consommation de gaz et d'essence. Les économies les plus importantes sont prévues dans l'État de Victoria, fortement dépendant du gaz. Le modèle suggère que les dépenses annuelles moyennes en essence, gaz et électricité pourraient y chuter de 6 036 $ à 2 767 $.
Un Chiffre Clé
Le coût annuel moyen de l'énergie pour un ménage australien pourrait baisser de 48% d'ici 2050, passant de 5 800 $ à 3 000 $.
Le Mécanisme de Sauvegarde au Centre du Débat
Le rapport souligne que la réduction des émissions dans le secteur de l'électricité n'est pas suffisamment rapide. L'objectif de zéro émission nette à l'horizon 2050 ne serait pas atteint sans une politique exigeant des réductions de pollution dans ce secteur. Le Grattan Institute a recommandé au gouvernement d'envisager d'étendre le mécanisme de sauvegarde aux centrales électriques.
Ce mécanisme s'applique déjà à environ 200 installations industrielles importantes. Il inclut les usines de gaz naturel liquéfié, les mines de charbon, les fonderies et les usines. Ces installations émettent plus de 100 000 tonnes de dioxyde de carbone par an en Australie. Elles doivent réduire leur intensité d'émission de 4,9 % chaque année jusqu'en 2030.
« Pendant trop longtemps, les gouvernements fédéraux des deux bords politiques ont évité de fixer un prix au carbone par crainte de prix de l'électricité plus élevés », a déclaré Alison Reeve, directrice du programme énergie et changement climatique de l'institut. « Notre rapport montre que la source de cette crainte est devenue obsolète. »
Contexte Historique
Le mécanisme de sauvegarde a été introduit par la Coalition et révisé par le gouvernement travailliste en 2023. Il permet aux entreprises de réduire leurs émissions sur site ou en achetant des compensations carbone. Celles qui réduisent leurs émissions en dessous d'un niveau de référence reçoivent des « crédits de mécanisme de sauvegarde » qu'elles peuvent vendre aux pollueurs qui ne respectent pas leur niveau de référence.
L'Impact des Politiques Actuelles et Futures
Les données gouvernementales montrent que la pollution directe totale des installations couvertes par le mécanisme de sauvegarde a diminué de près de 2 % la première année après la révision par le Parti travailliste. Cependant, le système a été critiqué. Il autorise un recours illimité aux compensations. Des études examinées par des pairs suggèrent que ces compensations ne produisent pas les résultats promis.
Une révision du mécanisme de sauvegarde est prévue l'année prochaine. Alison Reeve a précisé que le modèle de l'institut supposait que les compagnies d'électricité effectueraient des réductions directes d'émissions. Elles ne pourraient pas se fier aux crédits carbone australiens générés par des méthodes comme l'amélioration de la couverture naturelle.
Défis et Opportunités pour les Énergies Renouvelables
Le gouvernement travailliste a été critiqué pour les retards dans le déploiement des parcs solaires et éoliens. Ces infrastructures sont essentielles pour atteindre son objectif de 82 % d'électricité provenant de sources renouvelables d'ici 2030. L'énergie renouvelable domestique a connu un essor depuis l'introduction d'une subvention pour les batteries en juillet.
Cependant, l'investissement dans les grands projets, notamment les parcs éoliens, a ralenti. Cela est dû en partie aux délais d'approbation de la planification, à la construction des liaisons de transmission et aux chaînes d'approvisionnement.
- 42 % de l'électricité du réseau principal australien provenait des énergies renouvelables au cours de la dernière année.
- La subvention pour les batteries a stimulé l'adoption des énergies renouvelables dans les foyers.
- Les retards d'approbation et de construction freinent les grands projets.
Le ministre fédéral du Changement climatique et de l'Énergie, Chris Bowen, a affirmé que le gouvernement se concentrait sur la mise en œuvre des politiques existantes. Ces politiques incluent un programme de garantie pour les grands projets solaires, éoliens et de batteries (connu sous le nom de Capacity Investment Scheme), le programme de 20 milliards de dollars « Rewiring the Nation » et la subvention pour les batteries. Il a indiqué que le gouvernement « examinait une série de paramètres post-2030 », mais n'avait pas l'intention d'inclure l'électricité dans le mécanisme de sauvegarde pour le moment.
Malgré les défis, l'Australie continue sa transition énergétique. Le potentiel de réduction des coûts pour les consommateurs est un moteur important. Les décisions politiques futures seront cruciales pour accélérer cette transition et atteindre les objectifs climatiques.





