La Niña, le phénomène météorologique caractérisé par des eaux plus froides dans le Pacifique central, est officiellement de retour. Les météorologues ont annoncé jeudi son arrivée, mais cette manifestation est jugée faible et pourrait être de courte durée. Ce cycle naturel, souvent associé à une intensification de la saison des ouragans dans l'Atlantique, pourrait cette fois-ci avoir un impact limité à l'échelle mondiale en raison de sa faible intensité.
Points Clés
- La Niña est de retour, mais les experts la décrivent comme faible et éphémère.
- Il y a 75% de chances que l'événement reste de faible intensité.
- Les impacts attendus aux États-Unis incluent plus de précipitations au nord et de la sécheresse au sud.
- Malgré La Niña, la saison des ouragans 2025 dans l'Atlantique est jusqu'à présent légèrement inférieure à la moyenne.
- Les épisodes de La Niña peuvent être plus coûteux pour l'agriculture américaine que ceux d'El Niño.
Comprendre le Phénomène La Niña
La Niña est un phénomène climatique naturel qui fait partie du cycle El Niño-Oscillation australe (ENSO). Il se produit lorsque la température de certaines parties de l'océan Pacifique central diminue d'au moins 0,5 degré Celsius par rapport à la normale. Ces variations de température influencent les régimes de vents et de précipitations à l'échelle planétaire.
L'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) a confirmé jeudi que les conditions de La Niña étaient réunies. Toutefois, les prévisions des modèles informatiques de la NOAA et de l'Université Columbia suggèrent que cet événement ne sera pas très puissant et pourrait s'estomper dans les prochains mois.
« Il y a trois chances sur quatre que cet événement reste faible », a déclaré Michelle L'Heureux, scientifique principale de l'équipe NOAA étudiant La Niña et El Niño. « Un événement plus faible a tendance à exercer moins d'influence sur la circulation mondiale, il est donc possible qu'il y ait des surprises à venir. »
Fait Rapide
La Niña est caractérisée par un refroidissement d'au moins 0,5 °C des eaux de surface dans le Pacifique central équatorial. C'est l'opposé direct d'El Niño, qui se caractérise par un réchauffement des mêmes eaux.
Impacts Météorologiques Attendus
Les manifestations de La Niña varient selon les régions du globe. Aux États-Unis, ce phénomène est souvent synonyme de précipitations accrues, y compris de possibles tempêtes de neige, dans les régions du nord. En revanche, les États du sud connaissent généralement des hivers plus secs.
À l'échelle mondiale, La Niña peut entraîner des pluies plus intenses en Indonésie, aux Philippines, dans certaines parties de l'Australie, en Amérique centrale, dans le nord de l'Amérique du Sud et en Afrique du Sud-Est. Parallèlement, elle peut provoquer des périodes de sécheresse au Moyen-Orient, dans l'est de l'Argentine, l'est de la Chine, la Corée et le sud du Japon.
Contexte Historique
Le cycle ENSO (El Niño-Oscillation australe) est l'un des principaux moteurs naturels de la variabilité climatique mondiale. Il affecte les températures, les précipitations et les événements météorologiques extrêmes sur des continents entiers, influençant tout, de l'agriculture à la gestion des catastrophes.
Saison des Ouragans dans l'Atlantique 2025
Traditionnellement, La Niña est associée à une saison des ouragans plus active dans l'Atlantique. Elle affaiblit le cisaillement du vent, un facteur qui peut empêcher la formation et le renforcement des ouragans. Cela permet à davantage de tempêtes, et de plus grandes, de se développer, en particulier en fin d'année, comme fin octobre et début novembre, ainsi que dans les Caraïbes.
Cependant, la saison des ouragans 2025 dans l'Atlantique a été surprenante. Bien qu'elle ait été prévue pour être plus forte que la normale, son activité est jusqu'à présent légèrement inférieure à la moyenne. Brian Tang, expert en ouragans à l'Université d'Albany, note que le cisaillement du vent favorable à l'activité cyclonique n'a pas encore produit les effets attendus.
Brian McNoldy, chercheur à l'Université de Miami, estime que cette La Niña est « trop tardive et trop faible » pour avoir un impact significatif sur la saison actuelle. Phil Klotzbach, expert en ouragans à l'Université d'État du Colorado, ajoute que les modèles informatiques à long terme ne montrent pas beaucoup de formations de tempêtes pour les prochaines semaines.
- Prévisions initiales : Saison des ouragans 2025 prévue plus active.
- Activité actuelle : Légèrement inférieure à la moyenne.
- Facteur La Niña : Normalement réduit le cisaillement du vent.
- Opinion des experts : La Niña actuelle est jugée trop faible pour avoir un grand effet.
Conséquences Économiques et Coûts
Bien que La Niña soit souvent perçue comme la « face plus fraîche » d'El Niño, elle peut être économiquement plus coûteuse, en particulier pour l'agriculture. Une étude économique de 1999 a révélé que les sécheresses causées par La Niña avaient coûté à l'agriculture américaine entre 2,2 milliards et 6,5 milliards de dollars. Ce montant est nettement supérieur aux 1,5 milliard de dollars de coûts attribués à El Niño.
Azhar Ehsan, scientifique de recherche et chef des prévisions El Niño/La Niña à l'Université Columbia, confirme que, bien que ce ne soit pas toujours le cas, une La Niña froide est souvent la version la plus coûteuse. Les impacts sur les récoltes et les ressources en eau peuvent avoir des répercussions économiques importantes pour les régions affectées.
Michelle L'Heureux a rappelé qu'un hiver précédent, marqué par une faible La Niña, avait néanmoins montré des signes de son influence. Cela souligne que même un événement de faible intensité peut avoir des conséquences, bien que moins prononcées. La surveillance continue de ces phénomènes est essentielle pour anticiper et atténuer leurs effets.





