Les éleveurs de bétail à travers les États-Unis sont confrontés à un défi croissant : les attaques de vautours noirs sur leurs veaux nouveau-nés ou malades. Ces oiseaux charognards, dont l'aire de répartition s'étend vers le nord, représentent une menace économique significative, poussant les agriculteurs à chercher des solutions pour protéger leurs troupeaux.
Points Clés
- Les vautours noirs attaquent et tuent les veaux nouveau-nés ou malades.
- Leur aire de répartition s'étend vers le nord, en partie à cause du changement climatique.
- Les éleveurs subissent des pertes financières importantes.
- Les permis de déprédation sont difficiles à obtenir et souvent inefficaces.
- Des projets de loi visent à faciliter l'élimination de ces oiseaux protégés.
Une Menace Croissante pour l'Élevage Américain
Allan Bryant, éleveur dans le Kentucky, surveille attentivement ses veaux. Après la naissance, il scrute le ciel à la recherche de vautours noirs. Ces oiseaux, qu'il décrit comme « l'une des choses les plus laides qu'il ait jamais vues », sont devenus un problème récurrent. Il y a quelques années, il a perdu des animaux à cause de leurs attaques. Aujourd'hui, il prend des mesures préventives, notamment en utilisant des effigies de vautours morts pour effrayer les vivants.
Fait Intéressant
Un veau peut valoir entre des centaines de dollars et plus de 2 000 dollars, selon la race. La perte d'un seul animal représente un coup dur pour les petites exploitations.
Le problème s'aggrave. L'aire de répartition des vautours noirs s'étend vers le nord, ce qui est en partie attribué au changement climatique. Des hivers plus doux leur permettent de s'établir dans des régions autrefois trop froides. De plus, l'empreinte humaine dans les zones suburbaines et rurales enrichit leur habitat, car les routes et la circulation augmentent le nombre de carcasses d'animaux.
Stratégies des Éleveurs Face aux Attaques
Les éleveurs comme Allan Bryant doivent faire preuve d'ingéniosité pour protéger leurs bêtes. Il utilise une effigie de vautour noir mort, une exigence de son permis de déprédation. Ce permis, obtenu via le Kentucky Farm Bureau, l'autorise à abattre quelques oiseaux par an. Cependant, l'efficacité est limitée : « L'oiseau mort éloigne les oiseaux vivants pendant environ une semaine, mais ils finissent par revenir », explique-t-il.
Tom Karr, éleveur près de Pomeroy, Ohio, a tenté de décaler sa saison de vêlage pour éviter les vautours, mais sans succès. Les oiseaux restent toute l'année. Joanie Grimes, qui gère une exploitation de 350 têtes à Hillsboro, Ohio, déplace les veaux nouveau-nés près des granges pendant leurs premiers jours. Cette méthode a amélioré la situation, mais le défi reste constant depuis 15 ans.
« Tant que les veaux nouveau-nés n'ont pas quelques jours, nous essayons de les garder plus près des granges », déclare Joanie Grimes.
Contexte Historique
Les vautours noirs vivaient principalement dans le sud-est des États-Unis et plus au sud en Amérique latine. Au cours du siècle dernier, ils ont commencé à s'étendre rapidement vers le nord et l'ouest, dans le sud-ouest désertique.
Annette Ericksen, de Twin Maples Farm en Virginie-Occidentale, n'a pas encore perdu d'animaux, mais elle prend des précautions. Elle déplace le bétail dans une grange lorsque des naissances sont attendues et utilise des chiens de race Grand Pyrénée, entraînés pour patrouiller les champs et les cours de ferme. Pour une petite entreprise, « toute perte serait gravement préjudiciable », précise-t-elle.
La Science et la Législation en Débat
Les vautours noirs sont protégés par la loi sur les oiseaux migrateurs (Migratory Bird Treaty Act), bien qu'ils ne soient pas considérés comme une espèce migratrice au sens strict. Andrew Farnsworth, scientifique invité au Cornell Lab of Ornithology, explique que ces oiseaux sont très doués pour exploiter les ressources alimentaires et mémoriser leur emplacement.
Les associations d'éleveurs et les bureaux agricoles d'État aident les producteurs à obtenir des permis de déprédation. Cependant, Brian Shuter, vice-président exécutif de l'Indiana Beef Cattle Association, souligne une lacune : « La difficulté est que si les oiseaux se présentent, le temps que vous obteniez votre permis, que vous régliez tout cela, les dégâts sont faits. »
Statistique Clé
Selon les experts, le changement climatique, avec des hivers plus doux, facilite l'expansion des vautours noirs vers de nouvelles régions.
En mars, des législateurs du Congrès ont introduit un projet de loi visant à permettre aux agriculteurs de capturer ou de tuer tout vautour noir « afin de prévenir la mort, les blessures ou la destruction du bétail ». Cette initiative a reçu le soutien de nombreux agriculteurs et de la National Cattlemen's Beef Association. Ils espèrent que la mesure passera rapidement.
L'Équilibre Écologique en Question
Cependant, Andrew Farnsworth met en garde contre une simplification excessive de la question. Il estime qu'il n'est pas nécessairement bon de faciliter l'élimination des vautours noirs, qui jouent un « rôle super important » dans le nettoyage des carcasses. Tuer ces oiseaux pourrait, selon lui, laisser la place à d'autres prédateurs ou charognards potentiellement plus nuisibles.
De plus, les recherches actuelles ne démontrent pas que les vautours noirs sont responsables d'une proportion disproportionnée de décès de bétail, malgré les dégâts parfois horribles qu'ils peuvent laisser. « Ils les mangent simplement vivants », témoigne Tom Karr. « C'est tellement dégoûtant. »
La situation soulève un débat complexe entre la protection de la faune sauvage et les impératifs économiques des éleveurs. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre l'impact des vautours noirs sur le bétail et les conséquences écologiques de leur élimination.
- Les vautours noirs sont des charognards essentiels pour l'écosystème.
- Leur expansion est un phénomène récent et en partie lié au climat.
- Les éleveurs doivent trouver des solutions durables pour coexister avec ces oiseaux.





